Une réinvention audacieuse d’une franchise culte

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En 2008, Ubisoft a pris une décision audacieuse en relançant l’une de ses franchises les plus emblématiques avec une version totalement repensée de Prince of Persia. Le jeu, très différent de ses prédécesseurs comme Les Sables du Temps, proposait un univers graphique totalement inédit, un gameplay réimaginé, et une histoire se concentrant davantage sur l’interaction entre les personnages. Ce reboot a attiré à la fois des éloges et des critiques, marquant un tournant dans la saga. Entre ses choix visuels, ses mécanismes de jeu novateurs, et sa dimension narrative, ce Prince of Persia a su captiver un nouveau public tout en déroutant certains fans de longue date. Ce qui en fait un sujet de débat même des années après sa sortie, c’est justement cette dualité : un jeu enchanteur, mais aux risques calculés qui n’ont pas fait l’unanimité.

Une direction artistique unique qui enchante l’œil

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L’aspect visuel de Prince of Persia (2008) est sans doute l’un de ses éléments les plus distinctifs. Ubisoft a opté pour un style en cell-shading, une technique qui donne au jeu une apparence proche des bandes dessinées et de l’animation. Ce choix artistique audacieux se distingue radicalement des graphismes plus réalistes des volets précédents de la série. Les environnements du jeu sont somptueusement conçus, allant des déserts brûlants aux temples anciens et aux montagnes majestueuses. Le monde du jeu, divisé entre zones corrompues et zones purifiées, offre un contraste saisissant qui renforce l’immersion. Lorsque le joueur parvient à restaurer une zone, celle-ci se transforme, passant d’un paysage désolé et sombre à un environnement vivant et coloré. Cela donne au joueur un réel sentiment d’accomplissement et de progression. En outre, le design des personnages suit cette même ligne artistique, avec des traits épurés et stylisés qui les rendent immédiatement reconnaissables. Le Prince, bien qu'il soit un personnage cynique au départ, gagne en humanité grâce à ses interactions avec Elika, une princesse mystérieuse dotée de pouvoirs magiques. Cette touche visuelle apporte une identité forte au jeu, le rendant visuellement intemporel. Cependant, certains puristes ont regretté cette direction moins réaliste, estimant qu'elle détonait trop avec l'atmosphère plus sombre et dramatique des opus précédents. Néanmoins, pour beaucoup, cette esthétique unique reste l’un des grands points forts du titre. Le gameplay de Prince of Persia (2008) a été conçu pour être accessible, mais ce choix s'est révélé être une épée à double tranchant. Le jeu se concentre sur des mécaniques plus fluides et intuitives que ses prédécesseurs, avec une réduction des phases de combats de groupe pour privilégier des duels plus stylisés contre des ennemis uniques. Les joueurs alternent entre des phases d'exploration, d'escalade et des combats, souvent mis en scène dans des arènes limitées, avec une caméra bien placée pour accentuer les mouvements acrobatiques du Prince. Une des innovations les plus controversées est l’introduction du système de "sauvetage automatique" assuré par Elika. En effet, il est impossible de mourir dans ce jeu. À chaque fois que le Prince chute dans le vide ou échoue au combat, Elika intervient pour le sauver et le remettre en selle. Si ce choix a permis de rendre l’expérience moins frustrante et plus fluide pour les joueurs occasionnels, les joueurs expérimentés ont vu dans cette mécanique une suppression de la difficulté et du défi, deux éléments qui faisaient le charme des précédents Prince of Persia. Ce manque de tension lié à l’absence de véritable danger a déconcerté de nombreux fans, qui s'attendaient à un jeu demandant plus de maîtrise et de précision. En revanche, la mécanique d’escalade et d’acrobaties reste impressionnante, avec des mouvements fluides et un véritable sentiment de liberté lorsqu’on traverse les vastes paysages. Toutefois, la répétitivité des actions et des zones à explorer a parfois lassé certains joueurs, qui ont trouvé que la variété des environnements ne compensait pas la redondance du gameplay.

Une histoire intimiste mais linéaire

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Sur le plan narratif, Prince of Persia (2008) se distingue également de ses prédécesseurs par une approche plus intimiste et axée sur les personnages. L’histoire repose principalement sur la relation entre le Prince et Elika, qui évolue au fil de l’aventure. Le Prince, bien qu’il soit un vagabond cynique au départ, devient peu à peu plus empathique et concerné par la mission de sauver le royaume. Les dialogues entre les deux personnages, bien que souvent légers et ponctués d’humour, apportent une profondeur bienvenue à leur relation. Elika est un personnage clé, non seulement en termes de gameplay, mais aussi pour la progression narrative. Son passé mystérieux et ses motivations à sauver le monde corrompu par Ahriman, le dieu des ténèbres, sont au cœur de l’intrigue. Cependant, malgré l’attention portée à ces deux personnages, l’histoire globale du jeu a été critiquée pour son manque de complexité. Certains joueurs ont jugé la trame trop linéaire, avec peu de rebondissements majeurs ou de moments de tension dramatique. Malgré tout, la conclusion du jeu, audacieuse et surprenante, a laissé une forte impression chez de nombreux joueurs. Le dénouement, loin d’être un classique "happy end", bouleverse les attentes et laisse entrevoir une suite potentielle, même si celle-ci n’a jamais vu le jour dans cette forme précise. Cette fin inattendue a contribué à donner à ce Prince of Persia une aura particulière, loin des standards habituels du genre.

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Les plus Les moins

Points positifs

  • Direction artistique en cell-shading, offrant des environnements et des personnages visuellement enchanteurs
  • Relation bien développée entre le Prince et Elika, enrichissant la narration
  • Mécaniques d’escalade et d’acrobaties fluides, offrant un vrai plaisir d’exploration

Points négatifs

  • Impossibilité de mourir, réduisant le défi et la tension dramatique
  • Combats simplifiés, avec peu de variété dans les affrontements
  • Scénario jugé linéaire et prévisible par certains, malgré une fin audacieuse

En conclusion

7
Prince of Persia (2008) est un jeu qui ne laisse pas indifférent. Avec son style visuel audacieux et son approche narrative centrée sur la relation entre le Prince et Elika, il propose une expérience singulière, à la fois enchanteresse et frustrante. Si le choix d’une esthétique en cell-shading et l’introduction de mécaniques simplifiées ont séduit un public plus large, les joueurs recherchant un défi plus corsé ont pu être déçus par l’absence de réelle difficulté et la linéarité de l’histoire. Pourtant, malgré ces critiques, ce Prince of Persia reste un jeu marquant pour son époque, avec une direction artistique et narrative unique, qui continue d’alimenter les discussions des fans de la série.

Testé par Anthony TAELMAN (Tùni)

Tùni
"Joueur depuis ma plus tendre enfance, j'ai pris la première claque de ma vie en 1996 avec Resident Evil. Créateur en 2012 de CN Play, et toujours à sa tête, mon expérience de nombreuses années dans le domaine du jeu vidéo est maintenant au service de ma talentueuse équipe."
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