Un pari audacieux pour une suite

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Sorti en 1987 au Japon et en 1988 en Amérique du Nord et en Europe, Zelda II: The Adventure of Link est l'un des épisodes les plus intrigants et controversés de la série légendaire The Legend of Zelda créée par Nintendo. Suite au succès critique et commercial du premier jeu, The Legend of Zelda (1986), les attentes des joueurs étaient immenses pour ce second opus. Pourtant, au lieu de capitaliser sur la formule gagnante du premier volet, Nintendo a fait le choix audacieux de proposer une aventure radicalement différente. Zelda II se démarque de son prédécesseur à la fois par ses mécaniques de gameplay et son design général, déstabilisant une partie des fans, mais captivant d'autres grâce à ses innovations. Ce jeu hybride, mélangeant des éléments de jeu de rôle et de plateforme à un univers de fantasy, a su marquer les esprits de son époque. Cependant, il a également engendré de nombreuses critiques, principalement en raison de sa difficulté jugée très élevée. Ce mélange de prise de risques et d’innovation fait de Zelda II: The Adventure of Link un titre singulier, souvent sous-estimé, mais qui a profondément influencé les jeux qui suivront dans la série. Dans cet avis, nous allons explorer ses points forts et ses faiblesses, ainsi que son impact sur la franchise.

Une direction artistique et ludique totalement nouvelle

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Contrairement au premier The Legend of Zelda, qui était un jeu d’action-aventure en vue de dessus offrant une exploration libre du monde, Zelda II adopte un gameplay hybride. Le jeu alterne entre deux perspectives : une vue aérienne pour l’exploration du monde extérieur et une vue latérale pour les phases de combat et les donjons. Ce changement est l'un des aspects les plus notables et controversés du jeu. Alors que certains joueurs ont apprécié cette innovation, d'autres ont regretté l'abandon du style en vue de dessus qui avait fait le succès du premier épisode. Ce passage à la vue latérale a permis d'introduire des combats plus dynamiques et techniques. Les ennemis sont variés, et les affrontements nécessitent de la précision et de la stratégie, notamment en jouant sur les coups bas et hauts, les esquives et la gestion des ressources magiques. Le jeu introduit également un système de progression inspiré des RPG, où Link gagne de l'expérience en éliminant des ennemis, ce qui lui permet d'améliorer ses statistiques de vie, d'attaque et de magie. Cette dimension RPG est une nouveauté pour la série, qui ne sera réexploitée que de façon partielle dans les jeux suivants. Si cette approche plus complexe et stratégique a séduit les amateurs de défis, elle a également pu rebuter ceux qui recherchaient une expérience plus accessible, proche de l’original. Zelda II se distingue donc par un gameplay plus exigeant et une structure plus rigide, mais qui offrait à l’époque une profondeur nouvelle pour un jeu d’action-aventure. L'un des aspects qui définit Zelda II est sa difficulté, et cela a fait l'objet de nombreuses critiques depuis sa sortie. Contrairement aux autres jeux de la série, où la courbe de progression est généralement douce et équilibrée, Zelda II place très vite le joueur face à des défis exigeants. Les ennemis sont souvent rapides, puissants et nombreux, ce qui exige une grande maîtrise des contrôles pour les vaincre. De plus, certaines mécaniques, comme les déplacements sur la carte mondiale, peuvent rapidement se transformer en embuscades aléatoires, obligeant le joueur à affronter des hordes d’adversaires sans répit. L'un des points les plus frustrants pour les joueurs est la rareté des points de sauvegarde. Perdre toutes ses vies signifie retourner au début du jeu, ou au dernier checkpoint, ce qui peut entraîner une grande répétitivité des séquences de jeu. Le moindre faux pas peut donc être très punitif, ce qui ajoute une couche de stress supplémentaire. Cette conception "à l'ancienne", courante dans les jeux de l'époque, est aujourd'hui perçue comme un obstacle à l'accessibilité pour les nouveaux venus dans la série ou ceux qui recherchent une expérience plus fluide. En effet, Zelda II ne pardonne que peu d’erreurs, et il est facile de se retrouver bloqué par un passage ou un ennemi particulièrement coriace. Cependant, pour les joueurs persévérants, cette difficulté offre un sentiment de satisfaction rare une fois les obstacles franchis. Le jeu récompense la patience et l’apprentissage progressif des mécaniques. Ceux qui parviennent à maîtriser le système de combat en ressortent souvent avec un grand sentiment d’accomplissement.

Un épisode sous-estimé mais essentiel

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Malgré ses défauts, Zelda II: The Adventure of Link a joué un rôle crucial dans l’évolution de la série The Legend of Zelda. Si les épisodes ultérieurs sont revenus à la formule originale de la vue de dessus et de l'exploration plus libre, cet opus a introduit des concepts et des mécaniques qui seront repris et raffinés dans les jeux suivants. Par exemple, l’utilisation de la magie fait sa première apparition dans Zelda II et deviendra par la suite un élément central dans plusieurs jeux Zelda, comme A Link to the Past et Ocarina of Time. De plus, Zelda II est le premier jeu à introduire les villages dans lesquels Link peut interagir avec des PNJ (personnages non-joueurs), un aspect narratif qui sera également intégré dans de nombreux épisodes ultérieurs. Sur le plan scénaristique, Zelda II approfondit également le lore de la série en introduisant la légende de la princesse Zelda endormie, thème central de cet opus. L'idée de sauver une princesse piégée dans un sommeil magique deviendra un motif récurrent dans la série, tout comme la quête de Link pour acquérir des objets magiques lui permettant de vaincre ses ennemis. Si Zelda II est souvent considéré comme un jeu à part dans la série, il a eu un impact indéniable sur la direction que prendra la franchise par la suite. Il a permis à Nintendo d’expérimenter de nouvelles mécaniques de jeu et de poser les bases d’éléments qui deviendront des incontournables dans les jeux futurs. Il mérite donc d'être redécouvert, même si sa difficulté et ses mécaniques atypiques peuvent rebuter au premier abord.

Galerie Photos

Les plus Les moins

Points positifs

  • Système de combat technique et exigeant, offrant des affrontements stratégiques
  • Introduction de mécaniques RPG avec la gestion de l’expérience et des statistiques de Link
  • Développement du lore avec l’introduction de la magie et des villages
  • Exploration des donjons variée et complexe, demandant réflexion et dextérité

Points négatifs

  • Difficulté souvent frustrante, particulièrement pour les nouveaux joueurs
  • Manque de clarté dans certaines énigmes, rendant le jeu parfois cryptique
  • Système de sauvegarde limité, renforçant la répétitivité en cas de défaite
  • Moins accessible que les autres titres de la saga, en raison de ses mécaniques et de sa courbe d’apprentissage très abrupte

En conclusion

7
Zelda II: The Adventure of Link est un jeu qui divise, et il est facile de comprendre pourquoi. Son approche radicalement différente par rapport au premier The Legend of Zelda en fait un titre audacieux, mais aussi risqué. Les changements de perspective, l’introduction de mécaniques RPG et la difficulté accrue ont désarçonné de nombreux joueurs, mais ont aussi offert une profondeur inédite pour l’époque. Aujourd'hui, il reste un jeu culte pour ceux qui apprécient les défis et les jeux d'aventure exigeants. Bien que cet opus soit souvent éclipsé par d’autres titres de la saga, il n'en demeure pas moins un épisode clé qui a marqué l’histoire de la franchise Zelda. Les amateurs de la série, ou ceux qui recherchent un défi old-school, devraient lui donner une chance, même si sa difficulté pourrait décourager les moins téméraires.

Testé par Anthony TAELMAN (Tùni)

Tùni
"Joueur depuis ma plus tendre enfance, j'ai pris la première claque de ma vie en 1996 avec Resident Evil. Créateur en 2012 de CN Play, et toujours à sa tête, mon expérience de nombreuses années dans le domaine du jeu vidéo est maintenant au service de ma talentueuse équipe."
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