Une icône du jeu narratif enfin portable et accessible

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Avec Yakuza 0 Director’s Cut, SEGA ressuscite un monument du jeu narratif et le propulse sur Nintendo Switch 2 dans une version complète, peaufinée et enrichie. Ce préquel culte de la série Like a Dragon (anciennement Yakuza) débarque pour la toute première fois sur une console Nintendo, une arrivée aussi inattendue que stratégique. Plus qu’un simple portage, cette version intègre pour la première fois des sous-titres en français, une avancée majeure qui ouvre enfin l’univers dense de Kamurocho et Sotenbori à un public francophone longtemps tenu à l’écart. L’objectif est clair : rendre cette œuvre à la fois culte, dramatique et profondément barrée accessible à un maximum de joueurs, sans compromis.

Une narration haletante entre crime, honneur et démesure

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Yakuza 0 excelle dans ce que la série a toujours su faire de mieux : raconter une histoire de manière cinématographique, tout en injectant une touche de folie typiquement japonaise. L'intrigue suit en parallèle deux figures emblématiques : Kazuma Kiryu, jeune recrue de la pègre de Tokyo accusé à tort de meurtre, et Goro Majima, patron d’un cabaret à Osaka prisonnier d’un dilemme moral constant. À travers leurs parcours entrecroisés, le jeu explore les tensions internes d’un Japon en mutation, entre loyauté clanique et ambitions personnelles. Chaque rebondissement est porté par des cinématiques soignées, des dialogues percutants et une mise en scène à la hauteur d’un drame criminel haut de gamme. Cette Director’s Cut ajoute plusieurs scènes inédites, approfondissant les enjeux politiques de l’histoire et accentuant le contraste entre les deux héros. Les nouveaux venus comme les vétérans de la série y trouvent leur compte. Loin d’être un simple film interactif, Yakuza 0 propose un gameplay riche et varié, à la croisée du beat’em up classique et du simulateur de vie urbaine. Les combats, en temps réel, sont brutaux, techniques et stylisés. Chaque personnage dispose de plusieurs styles de combat, interchangeables à la volée, ce qui permet d’adapter sa stratégie en fonction des ennemis. Les "heat moves", attaques spéciales contextuelles, donnent une saveur viscérale aux affrontements. En dehors des combats, les joueurs peuvent explorer deux quartiers vivants, bourrés d’activités secondaires : jeux d’arcade, karaoké, bowling, gestion d’immeubles, danse disco, et surtout un mini-jeu complet de gestion de cabaret, addictif et étonnamment profond. La Director’s Cut rééquilibre plusieurs mécaniques, fluidifie les transitions et propose une interface revue pour la Switch 2, avec des contrôles plus intuitifs, notamment en mode portable. Les temps de chargement sont quasi inexistants et le jeu tourne sans accroc, que ce soit en docké ou en nomade.

Une adaptation technique sérieuse

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Ce portage Switch 2 ne se contente pas de transposer le jeu : il l’adapte intelligemment à son nouveau support. Le rendu visuel est propre, avec un framerate stable à 60 FPS en mode docké et fluide en portable. Les textures, sans être de dernière génération, conservent leur charme rétro, et la direction artistique suffit largement à maintenir l'immersion. Le travail sonore n’est pas en reste, avec des musiques qui balancent entre jazz nocturne, funk 80s et orchestrations épiques lors des moments de tension. L’ajout des sous-titres en français est sans conteste l’une des grandes forces de cette édition : il devient enfin possible de suivre chaque détail du scénario sans barrière linguistique, ce qui renforce l’immersion pour les joueurs non anglophones. Une avancée attendue depuis des années par la communauté francophone. Quelques menus restent un peu trop textuels ou datés, mais l’ensemble se prend en main facilement.

Galerie Photos

Vidéo

Les plus Les moins

Points positifs

  • Narration dense, mature et bien rythmée
  • Deux protagonistes complexes et complémentaires
  • Contenu annexe ultra riche et varié
  • Gameplay solide et flexible, combats percutants
  • Sous-titres français enfin disponibles

Points négatifs

  • Interface parfois un peu datée
  • Quelques animations rigides trahissent l’âge du jeu
  • Un rythme qui peut paraître lent pour les amateurs d’action pure

En conclusion

9
Yakuza 0 Director’s Cut sur Nintendo Switch 2 n’est pas qu’un portage opportuniste : c’est la consécration d’un chef-d'œuvre enfin disponible dans une version accessible, complète et techniquement solide. L’histoire de Kiryu et Majima, toujours aussi puissante, gagne en impact grâce à une localisation française soignée, et le mélange unique d’action, de drame et d’humour absurde reste inégalé. Même dix ans après sa sortie initiale, ce titre impose le respect par sa densité, son ambition narrative et son amour du détail. Il s’agit non seulement d’un excellent point d’entrée dans l’univers Like a Dragon, mais aussi d’un des meilleurs jeux narratifs disponibles aujourd’hui en format portable.

Testé par Anthony TAELMAN (Tùni)

Tùni
"Joueur depuis ma plus tendre enfance, j'ai pris la première claque de ma vie en 1996 avec Resident Evil. Créateur en 2012 de CN Play, et toujours à sa tête, mon expérience de nombreuses années dans le domaine du jeu vidéo est maintenant au service de ma talentueuse équipe."
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