Le pétard mouillé de ce début d’année
Wanted : Dead est le dernier-né de l’équipe de développement Soleil, composée d’anciennes têtes pensantes de la Team Ninja ayant opérées sur Ninja Gaiden et Dead or Alive. Le titre se veut être un mélange shooter/slasher, rendant hommage aux jeux d’action des années 90 tout en incorporant leur patte avec des combats nerveux visant un public averti. Car oui, Wanted : Dead n’est pas à mettre à toutes les mains, tant le défi est omniprésent et les game over seront nombreux. Même le lead designer Natsuki Tsurugai confirmait dans de récentes interviews, que Soleil souhaitait faire « un jeu hardcore » pour les aficionados. Dès lors, on sait où on met les pieds en espérant que l’exigence de la difficulté apporte au moins une qualité profonde sur la jouabilité. Autant vous le dire tout de suite, ce n’est pas le cas, tant Wanted : Dead respire la fainéantise et frôle le minimum syndical de ce qu’on peut attendre d’un TPS ou d’un beat them all.
Vous incarnez Hannah Stone, policière de Hong Kong et faisant partie de l’escouade zombie dont la particularité est que chacun des membres sont d’anciens taulards ayant eu une seconde chance pour se racheter, quitte à être utilisés comme de la chair à canon. Je ne vais pas rentrer dans le détail des personnages, mais ils correspondent à tous les clichés des nanars d’action des années 80-90 avec un côté buddy movie, où on espère nous faire croire que cette escouade est une bande de potes. Qui dit cliché, dit des dialogues complètement lunaires ou blagues vaseuses, afin de dire qu’on peut aussi faire du Tarantino à bas étage. En général, les cinématiques sont ratées, l’ambiance est somnolante à tel point que vous n’essayez même pas de comprendre ce qui s’y passe. De plus, le sound design n’aide pas, les dialogues sont pour la plupart masqués soit par les effets sonores, soit par une bande son trop forte qu’il faudra ajuster dans les menus.
Du coq à l’âne
En misant sur le rétro, Wanted : Dead se paye le luxe d’avoir des défauts qu’on ne retrouvait plus dans les jeux actuels. À commencer par une caméra capricieuse, qui part dans tous les sens dès lors que nous affrontons une vague prête à en découdre. Cet aspect est encore plus frappant dans des couloirs ou des semblants d’arène où affronter plusieurs épéistes s’avèrent être une souffrance pour suivre votre personnage. Du côté du gameplay, il n’y a quasiment rien à sauver. Le côté TPS est rapidement à jeter à la poubelle, car les armes à distances que vous avez à disposition sont inefficaces face aux ennemis. Le pathfinding est également en délicatesse, notamment lorsque vous utiliserez le lance-grenades et que les grenades en question n’explosent pas ou passent à travers les murs. Très clairement, vous passerez la majorité des combats à utiliser votre sabre pour aller au corps-à-corps.
Et cette partie slasher est l’un des rares points positifs de Wanted : Dead. Au fil de la progression, vous débloquerez des compétences qui permettront d’améliorer vos combos et je ne vous cache pas qu’après une phase d’adaptation, vous arriverez à prendre du plaisir. Mais c’est bien l’arbre qui cache la forêt. Malgré tout, vous serez confronté à l’adversité et aux pics de difficulté placés aléatoirement dans le fil de progression. Certains passages avec des boss sont particulièrement difficiles, trop difficiles même pour le commun des mortels. À moins d’être omniscient, vous allez sentir une véritable frustration tant Hannah Stone se fait rapidement éliminer par un enchaînement de coups, je dis bien un seul. Et les conseils du jeu durant les game over ne sont pas efficaces, la parade par exemple qui ne permet pas véritablement de se protéger des coups, seulement à contrer pour espérer faire un enchaînement face aux sacs à PV qui vous confrontent.
Digne d’un jeu old gen
Face à cette forte adversité et aux carences de votre personnage, vous n’êtes pas non plus aidé par l’optimisation du jeu. Wanted : Dead peut se targuer d’être l’un des rares jeux à ramer constamment sur console de nouvelle génération. Pour tout vous dire, je ne sais même pas si le jeu arrive à tourner à 30 fps en situation de combat sur Xbox Series X. Et face à l’exigence du gameplay que l’on connaît du studio, il est très (trop !) compliqué de pouvoir contrer au bon moment hormis spammer la touche de parade et combiner le contre tir au pistolet et les combos de sabre. Notre personnage ne répond pas au doigt et à l’œil et il faudra forcément un moment d’adaptation pour appréhender les combats les plus ardus. Bien évidemment, le jeu souffre aussi lors des cinématiques avec le clipping à outrance et les chargements de décors. Pour un jeu optimisé avec l’Unreal Engine 4, cela fait vraiment tache.
Au niveau de la durée de vie, le jeu se termine assez rapidement, comptez 4 - 5 heures pour finir l’histoire principale. Il est à noter qu’il n’y a pas de quêtes annexes à proprement parler, entre les différents chapitres vous avez des interludes qui permettent d’en savoir un peu plus sur le background de Hannah, ainsi que des mini-jeux pour détendre l’atmosphère et qui s’avèrent bien plus intéressants que l’aventure de base. Ufo Catcher, jeu de rythme, karaoké, les activités sont nombreuses et permettent d’évacuer la frustration. Rien de quoi sauver cependant une expérience médiocre au goût d’un ramen tonkotsu amer.
Galerie Photos
Vidéo
Les plus Les moins
Points positifs
- L’arbre de compétences et l’évolution du personnage
- Les enchaînements d’élimination
- Les mini-jeux pour se détendre
Points négatifs
- La caméra et le ciblage des ennemis
- La partie TPS au second plan
- Le jeu rame sur console nouvelle génération.
- La difficulté abyssale dans certains passages
- Peu d’attache à l’histoire et aux personnages
En conclusion
A vouloir être polyvalent, on est vraiment bon nulle part. Cette satire que nous avons tous entendue dans notre vie colle parfaitement à Wanted : Dead. Il n’est ni un bon TPS ni un bon slasher à cause de ses nombreuses imprécisions et de ses pics de difficulté mal dosés. Finalement, on se retrouve avec un jeu hybride médiocre, sans saveur et à l’expérience frustrante.
Testé par Mehdi Boulais (Supras)
"À l'instar de l'ami Tùni, j'ai commencé mon expérience de gamer avec Resident Evil, premier du nom en 1996. Grand fan de SEGA, ma maison est envahie de poster à l'effigie de la Dreamcast et de Sonic. J'ai décidé de rejoindre l'équipe CN Play pour vous faire partager mes connaissances et vous faire également découvrir des pépites méconnues du grand public."