Un concept qui casse les repères habituels

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Viewfinder n’est pas un puzzle-game comme les autres. Là où beaucoup de jeux du genre se contentent d’un principe bien défini qu’ils déclinent à travers des variations progressives, celui-ci propose une mécanique centrale qui bouleverse littéralement la perception de l’espace : transformer des images en objets tangibles et interactifs. Une simple photographie devient un pont, un dessin gribouillé peut se matérialiser en mur, et une carte postale peut se changer en décor traversable. Cette idée, à la fois simple et radicale, change le rapport à l’environnement et invite à repenser ce que l’on croit possible dans un jeu vidéo. Ce n’est pas seulement une mécanique innovante, mais une véritable expérimentation ludique qui attire immédiatement l’attention et suscite la curiosité dès les premières minutes.

Un gameplay novateur qui stimule la logique et la créativité

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Le cœur de Viewfinder repose sur l’acte de prendre une image et de l’intégrer dans le décor pour transformer l’espace. Cette manipulation ne se limite pas à un simple effet visuel : elle crée de nouvelles routes, supprime des obstacles ou ouvre des solutions inattendues. Par exemple, une photo d’un escalier posée au bon endroit permet d’accéder à une plateforme auparavant hors de portée, tandis qu’un cliché d’une porte devient littéralement une issue vers une nouvelle zone. Cette mécanique met le joueur dans une posture différente des puzzles traditionnels. Plutôt que de chercher une seule réponse logique, il faut souvent expérimenter, tourner les images, tester des combinaisons et observer les effets pour comprendre comment avancer. Chaque énigme se transforme en terrain d’exploration mentale où la curiosité est récompensée. Contrairement à d’autres titres du même genre qui peuvent rapidement se répéter, Viewfinder réussit à surprendre en introduisant régulièrement de nouvelles règles ou en détournant les anciennes. On n’a jamais l’impression de résoudre deux fois le même casse-tête, et c’est cette fraîcheur constante qui rend l’expérience si captivante. Ce qui frappe également, c’est l’accessibilité du système. Même sans être un expert des jeux de réflexion, on comprend immédiatement comment utiliser les photos et tester des solutions. Le jeu évite les lourdeurs d’explication et laisse le joueur apprendre par lui-même, ce qui renforce l’impression de découvrir un langage visuel inédit au fil des niveaux. Au-delà de ses énigmes, Viewfinder se distingue par son atmosphère. Les environnements arborent des couleurs pastel, des formes épurées et une ambiance presque onirique. La bande-son, discrète et apaisante, accompagne la progression sans jamais s’imposer. Le résultat est un univers qui invite à la concentration et à la contemplation, où l’on avance sans pression de temps, sans stress ni sanction punitive. Cependant, cette approche minimaliste a un revers. Le récit, bien qu’esquissé à travers quelques textes et dialogues, reste secondaire et n’arrive pas à s’imposer comme un fil conducteur marquant. Les personnages existent en arrière-plan mais peinent à susciter un véritable attachement. Pour certains joueurs, cette sobriété est une force, car elle met toute la lumière sur le gameplay. Pour d’autres, elle peut donner un sentiment de vide, comme si le jeu manquait d’âme ou d’un enjeu narratif fort pour prolonger l’intérêt au-delà des énigmes. L’absence de variété dans certains décors renforce ce sentiment. Si la direction artistique reste charmante, elle ne parvient pas toujours à se renouveler avec autant de force que les puzzles eux-mêmes. On traverse des environnements agréables, mais rarement mémorables, et cela empêche parfois l’immersion totale dans l’univers du jeu.

Une expérience courte, dense et marquante

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L’autre limite notable de Viewfinder réside dans sa durée de vie. La campagne principale peut être bouclée en quelques heures seulement, même si certains puzzles demandent plus de réflexion. Là où d’autres jeux de réflexion proposent des dizaines d’heures de contenu, celui-ci préfère miser sur la densité et la variété plutôt que sur la longueur. Chaque niveau introduit une idée nouvelle, et le jeu s’arrête avant de tomber dans la répétition. Ce choix évite l’essoufflement, mais laisse un goût de trop peu une fois l’aventure terminée. Pour certains, cette brièveté sera une qualité : Viewfinder se consomme comme une expérience artistique concentrée, qui frappe fort puis s’efface en laissant une impression durable. Pour d’autres, le manque de contenu supplémentaire, de défis post-fin ou de modes alternatifs sera une frustration. On sent que l’univers et les mécaniques ont le potentiel d’aller plus loin, mais que le jeu préfère rester une œuvre compacte, presque expérimentale, plutôt qu’un puzzle-game massif. Malgré cela, la créativité et l’originalité de l’expérience font que Viewfinder marque les esprits. On n’oublie pas facilement la première fois qu’une photo se matérialise en décor réel, ni la sensation d’avoir trouvé une solution en jouant avec la perception. C’est un jeu qui laisse une trace, même s’il ne dure pas très longtemps.

Galerie Photos

Vidéo

Les plus Les moins

Points positifs

  • Concept de gameplay unique et audacieux
  • Puzzles variés et inventifs, sans répétition
  • Accessibilité immédiate, apprentissage naturel
  • Atmosphère calme et apaisante
  • Une expérience qui laisse une empreinte durable

Points négatifs

  • Durée de vie trop courte
  • Univers parfois trop sobre et répétitif visuellement
  • Histoire secondaire, personnages peu marquants
  • Pas de rejouabilité ni de contenu additionnel

En conclusion

8
Viewfinder est plus qu’un simple puzzle-game : c’est une proposition artistique qui invite à repenser la manière dont on interagit avec l’espace et les images. Grâce à son concept novateur et à la variété de ses énigmes, il réussit à captiver du début à la fin, malgré une histoire discrète et une durée de vie limitée. Ce n’est pas un jeu parfait, mais c’est une œuvre marquante, qui prouve qu’il est encore possible d’innover dans un genre souvent saturé. Ceux qui cherchent une aventure brève mais intense, portée par une mécanique unique et mémorable, y trouveront un petit bijou à savourer.

Testé par Anthony TAELMAN (Tùni)

Tùni
"Joueur depuis ma plus tendre enfance, j'ai pris la première claque de ma vie en 1996 avec Resident Evil. Créateur en 2012 de CN Play, et toujours à sa tête, mon expérience de nombreuses années dans le domaine du jeu vidéo est maintenant au service de ma talentueuse équipe."
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