Une licence qui rêve de franchir la ligne en tête
Année après année, la série Tour de France tente de se hisser au rang des simulations sportives de référence. Si elle a longtemps souffert de sa réalisation modeste et d’un gameplay raide, l’édition 2025 affiche clairement l’ambition de changer de braquet. Pour la première fois, le jeu bascule sous Unreal Engine 5, une promesse de renouveau visuel et d’immersion. De nouvelles fonctionnalités, une interface retravaillée et une IA annoncée comme plus réactive sont aussi au programme. Mais cette nouvelle édition parvient-elle à conjuguer technique et plaisir de jeu ? Analyse d’un virage qui se veut décisif.
Un gameplay enrichi mais toujours contraint par ses limites historiques
Tour de France 2025 fait des efforts louables pour affiner son gameplay, notamment dans la gestion de l’effort et la précision tactique. La jauge d’énergie a été repensée, permettant une meilleure anticipation des moments-clés : les relances après un col, les sprints en faux-plat, ou encore les échappées dans le vent. La fatigue s’accumule plus logiquement, rendant la stratégie à l’échelle de l’étape ou de la course plus engageante. Les descentes, autrefois mécaniques, sont désormais plus sensibles aux trajectoires et au poids du coureur, avec une réelle marge d’erreur.
Cependant, les fondations restent figées. Les mouvements des coureurs manquent encore de fluidité, et certaines actions – comme les dépassements en montée ou les zigzags dans un peloton dense – s’avèrent frustrantes par manque de précision. Les collisions restent pénalisantes, souvent arbitraires, et la physique des corps n’évolue pas à la hauteur des ambitions affichées. On sent que la série tente d’enrichir sa complexité tactique, mais elle est toujours enchaînée à un socle de gameplay trop rigide. C’est la grande nouveauté de cette édition : l’arrivée d’Unreal Engine 5, moteur qui permet enfin à Tour de France de revoir à la hausse sa direction artistique et sa finesse visuelle. Les environnements profitent de cette transition technologique. Les textures sont plus fines, les jeux de lumière plus dynamiques et crédibles. Les paysages de montagne ou les routes rurales au lever du soleil sont particulièrement réussis. Les villages traversés en course sont mieux modélisés, avec des ombres plus naturelles, des contrastes rehaussés et une profondeur de champ plus propre.
Le peloton bénéficie aussi d’un gain esthétique. Les maillots des équipes sont plus détaillés, les vélos plus fidèles aux modèles réels, et l’asphalte affiche une granularité plus réaliste. Cependant, certains éléments viennent casser cette montée en qualité : les visages des coureurs restent figés et peu expressifs, et les animations manquent de souplesse, en particulier dans les transitions. On sent que la puissance d’Unreal Engine 5 n’est pas encore totalement exploitée, comme si le studio faisait un pas dans la bonne direction sans encore oser courir à pleine vitesse.
Un mode Carrière plus dense et une IA tactique mieux calibrée
Du côté des modes de jeu, la Carrière est celle qui bénéficie des améliorations les plus significatives. Le système de progression des coureurs a été enrichi : chaque athlète dispose désormais d’un profil plus nuancé, avec des forces et des faiblesses mieux intégrées aux décisions de course. Il est possible d’adapter les entraînements entre les étapes, de définir des objectifs précis à moyen terme, et même de gérer le moral de l’équipe selon les performances.
L’IA des adversaires, souvent critiquée dans les précédents opus, fait de nets progrès. Les équipes gèrent mieux les échappées, protègent leurs leaders avec plus de logique, et savent parfois sacrifier un coureur pour contrôler le peloton. Cela ne signifie pas que tout est parfait : certaines réactions restent mécaniques, notamment en haute montagne où certaines attaques sont trop prévisibles, et la gestion du vent latéral reste sous-exploitée. Mais dans l’ensemble, la simulation progresse vers un modèle plus crédible et plus exigeant.
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Les plus Les moins
Points positifs
- Transition vers Unreal Engine 5 visible et bienvenue
- Paysages plus crédibles et lumineux
- Mode Carrière plus riche et motivant
- Meilleure gestion tactique des efforts
- IA des équipes plus réaliste dans l’ensemble
Points négatifs
- Gameplay toujours rigide et parfois frustrant
- Animations humaines trop figées malgré le nouveau moteur
- Collisions mal gérées
- Peu de nouveautés dans les modes secondaires
- Ambiance sonore plate et peu immersive
En conclusion
Tour de France 2025 est sans conteste un épisode de transition. Le passage à Unreal Engine 5 redonne un coup de jeune à une série qui en avait cruellement besoin. Le visuel est plus soigné, la course gagne en intensité, et l’ensemble dégage enfin un minimum de modernité. Le mode Carrière plus profond et l’IA plus affûtée montrent une réelle volonté de construire une expérience plus stratégique.
Mais cette avancée graphique ne suffit pas à masquer les limites persistantes du gameplay, qui stagne dans ses mécaniques de base. Le jeu n’a pas encore trouvé l’équilibre entre simulation réaliste et plaisir de jeu fluide. Résultat : une expérience plaisante par moments, frustrante à d’autres, qui séduira les fans de cyclisme mais peinera encore à convaincre un public plus large.
Testé par Anthony TAELMAN (Tùni)
"Joueur depuis ma plus tendre enfance, j'ai pris la première claque de ma vie en 1996 avec Resident Evil. Créateur en 2012 de CN Play, et toujours à sa tête, mon expérience de nombreuses années dans le domaine du jeu vidéo est maintenant au service de ma talentueuse équipe."