Une infiltration dans un futur brisé

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Dans un futur où l’humanité a presque disparu, Steel Seed propose une plongée glaçante dans les entrailles d’un monde dominé par les machines. À travers les yeux de Zoe, une survivante augmentée, le joueur découvre un univers technologique qui n’a plus rien d’humain, où chaque pas est une prise de risque, et où la discrétion est souvent le seul rempart entre la vie et l’extinction. Ce jeu, développé par Storm in a Teacup, se positionne comme une œuvre de science-fiction immersive et exigeante, qui mise sur la narration, la tension et le duo original formé par Zoe et son drone, KOBY. L’expérience est à la fois contemplative et intense, mais elle ne se laisse pas facilement apprivoiser.

Un univers oppressant qui en dit long sans parler

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Ce qui frappe en premier dans Steel Seed, c’est l’ambiance. Pas besoin de cinématiques pompeuses pour sentir que quelque chose ne tourne pas rond. Le silence, les éclairages cliniques, les structures mécaniques rouillées… Tout respire la désolation et la froideur. Le jeu fait le choix intelligent de ne pas tout expliquer, laissant le joueur combler les blancs lui-même. Zoe n’est pas une bavarde, et ça renforce le sentiment de solitude. Visuellement, sans atteindre l’excellence graphique des plus gros studios, Steel Seed offre une direction artistique solide. Il y a un vrai travail de cohérence visuelle et d’ambiance sonore. Le sound design, discret mais efficace, contribue énormément à cette sensation de tension constante : le bourdonnement d’un drone au loin, un grincement métallique, un souffle mécanique... On est toujours sur le qui-vive, et c’est ce que le jeu fait de mieux. Zoe n’est pas une super-héroïne. Elle est rapide, agile, mais vulnérable. Le jeu le rappelle constamment : si tu fonces dans le tas, tu meurs. L’infiltration est au cœur de l’expérience, mais elle est enrichie par des phases de parkour plutôt bien intégrées. Les déplacements sont fluides, même si certains sauts manquent parfois de précision. Le drone KOBY, loin d’être un simple gadget, devient vite un allié indispensable : piratage, reconnaissance, diversion, voire même attaque. La coopération entre Zoe et KOBY apporte un vrai plus, et pousse à réfléchir plutôt qu’à foncer. Le level design, bien que parfois un peu trop linéaire, propose des alternatives pour aborder les situations, ce qui évite la monotonie. En revanche, certains passages de furtivité finissent par se ressembler, et le sentiment de répétition peut s’installer si l’on joue de longues sessions d’affilée.

Une narration discrète mais touchante

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Là où beaucoup de jeux martèlent leur message, Steel Seed fait dans la retenue. La narration passe beaucoup par l’environnement, par des détails, des fragments de données, des silences. Zoe et KOBY échangent peu, mais leur relation évolue subtilement, avec des touches d’humour et de mélancolie. On sent que derrière les mécaniques de jeu, il y a une volonté de parler de mémoire, de perte, de responsabilité. Ce n’est pas un récit qui cherche à tout expliquer, mais plutôt à faire ressentir. Certains apprécieront cette approche minimaliste ; d’autres resteront sur leur faim, espérant plus d’implication émotionnelle. Personnellement, ce choix renforce la cohérence de l’univers : dans un monde où il ne reste presque rien, les grands discours n’ont plus leur place.

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Les plus Les moins

Points positifs

  • Ambiance visuelle et sonore très réussie
  • Duo Zoe/KOBY original et bien intégré au gameplay
  • Système d’infiltration exigeant mais gratifiant
  • Narration environnementale immersive
  • Univers crédible et cohérent

Points négatifs

  • Précision parfois bancale dans les sauts
  • Certaines séquences trop répétitives
  • Rythme lent qui peut ne pas convenir à tous les joueurs
  • Pas de véritable surprise dans le gameplay en deuxième moitié

En conclusion

8
Steel Seed est un jeu qui ne fait pas de compromis. Il a une vision claire, une identité forte, et il s’y tient. Il ne cherche pas à plaire à tout le monde, et c’est aussi ce qui fait sa force. Pour ceux qui aiment l’infiltration tendue, les univers sombres et les récits subtils, c’est une expérience à tenter absolument. Ce n’est pas un jeu qui mise sur le spectaculaire, mais plutôt sur la densité émotionnelle et la tension constante. Malgré quelques défauts techniques et une certaine répétitivité, Steel Seed réussit à marquer les esprits par son ambiance et son audace.

Testé par Anthony TAELMAN (Tùni)

Tùni
"Joueur depuis ma plus tendre enfance, j'ai pris la première claque de ma vie en 1996 avec Resident Evil. Créateur en 2012 de CN Play, et toujours à sa tête, mon expérience de nombreuses années dans le domaine du jeu vidéo est maintenant au service de ma talentueuse équipe."
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