Un monde qui glisse entre les doigts
Star Overdrive ne ressemble à rien d'autre en ce moment. Ce jeu indépendant, coloré, énergique, se distingue par une proposition simple mais audacieuse : explorer un monde ouvert à l'aide d'un hoverboard ultra-nerveux, dans un décor de science-fiction à la fois éclaté et mystérieux. Entre les courses de vitesse, les énigmes environnementales, les fragments narratifs cryptiques et les acrobaties en plein air, il ne cherche pas à tout faire parfaitement — mais il veut marquer. Et il y parvient souvent, avec une personnalité visuelle et sonore très forte. Si l’aventure trébuche parfois sur le rythme ou la répétition, elle reste suffisamment unique pour valoir le détour.
La glisse comme langage
C’est en posant les pieds sur l’hoverboard que Star Overdrive révèle son âme. La glisse est rapide, souple, immédiate, avec une prise en main fluide et un vrai plaisir de mouvement. Dès les premières minutes, le joueur comprend que c’est ce hoverboard qui va l’emmener partout, servir d’outil, d’arme, de véhicule, et parfois de partenaire de danse. Le monde est construit autour de lui : les pentes invitent à la descente folle, les plateformes à la voltige, les dunes à la prise d’élan. En l’air ou au sol, on enchaîne tricks et boosts avec une aisance grisante. C’est simple, c’est efficace, et ça donne envie de continuer juste pour le plaisir de la vitesse.
Mais ce système trouve ses limites sur la durée. Les défis de glisse sont parfois trop courts ou trop simples, et l’open world, bien que beau, manque un peu de variété dans sa structure. On aurait aimé plus de verticalité, plus de zones interconnectées, et un monde qui réagit plus profondément aux compétences du joueur. Cela dit, pour une première approche, c’est une base solide, très accrocheuse, qui fait de la traversée elle-même un acte de jeu intéressant. Star Overdrive déroule un univers muet, presque méditatif. Pas de longs dialogues, pas de quêtes à la chaîne. Le récit se fait à travers des fragments — journaux audio, traces visuelles, architectures oubliées. Le joueur incarne Bios, un personnage à la recherche de sa compagne, dans un monde où les machines anciennes dorment encore, où les structures semblent dévorées par le temps. C’est beau, parfois envoûtant, avec une direction artistique cohérente du début à la fin : couleurs néon, effets de lumière bien dosés, ambiance sonore planante.
L’histoire elle-même ne cherche pas à imposer une narration linéaire. Elle se devine, elle se découvre au rythme du joueur. Certains aimeront ce choix contemplatif, d’autres y verront un manque d’enjeux clairs. On est loin d’un récit cinématographique : ici, l’émotion passe par le décor, par l’ambiance, par la solitude. C’est un pari audacieux, et même si l’implication émotionnelle reste légère, l’atmosphère fonctionne.
Des mécaniques qui mériteraient plus de souffle
Au-delà de la glisse, Star Overdrive propose des pouvoirs spéciaux qui servent à résoudre des énigmes environnementales ou à explorer des zones cachées. On y retrouve des mécaniques comme l’inversion de gravité, la téléportation, la manipulation d’objets lourds ou encore des bonds propulsés. Ces éléments sont bien intégrés mais parfois sous-exploités. Les énigmes sont souvent simples, et certains donjons deviennent vite prévisibles. S’ajoute à cela un rythme de jeu parfois cassé par des phases à pied qui peinent à captiver.
Les combats, eux, sont anecdotiques. Pas ratés, mais pas marquants. Ils servent plus à ralentir le joueur qu’à le mettre en danger. Ce n’est clairement pas le cœur du gameplay, et c’est peut-être mieux ainsi. Star Overdrive est un jeu de sensations, pas de performance. Ce qu’il réussit le mieux, c’est ce moment de pure glisse à travers une plaine, musique dans les oreilles, couleurs éclatantes autour. Ce genre de moment simple, mais qui reste en tête.
Galerie Photos
Vidéo
Les plus Les moins
Points positifs
- Sensations de glisse excellentes, immédiates et fun
- Direction artistique forte et originale
- Univers contemplatif et visuellement captivant
- Bande-son immersive, bien rythmée
- Liberté de mouvement vraiment agréable
Points négatifs
- Énigmes trop simples, parfois répétitives
- Phases à pied en retrait, moins intéressantes
- Histoire peu développée malgré un bon cadre
- Manque de variété dans les environnements et activités
En conclusion
Star Overdrive est imparfait, mais il est sincère. Il ne cherche pas à tout conquérir, ni à cocher toutes les cases. Il choisit un axe clair — le plaisir du mouvement dans un monde étrange — et s’y tient avec style. L’univers est joli, la musique bien pensée, la glisse agréable, et l’expérience globale sort des sentiers battus. Il lui manque un peu de profondeur, de complexité dans ses mécaniques, et de renouvellement dans sa structure. Mais pour une œuvre indépendante, c’est un projet cohérent, solide, avec de vraies idées.
C’est le genre de jeu qu’on n’oublie pas, même s’il ne révolutionne rien. Parce qu’il tente quelque chose. Parce qu’il propose une autre façon de jouer. Et rien que pour ça, il mérite l’attention.
Testé par Ludwig Gaias (Playbox36)
"Passionné par le jeu vidéo, j'ai grandi avec la Sega Mega Drive et je suis depuis de nombreuses années sur plateformes Xbox. La franchise Halo m'a vraiment marqué. Aujourd'hui, je partage cette passion autour de cette licence au sein de l'équipe de Halo France en tant que graphiste et animateur, et sur CN Play pour le gaming en général.
"