Un souffle nouveau sur une série culte

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Avec Rune Factory: Guardians of Azuma, Marvelous continue de tracer le chemin de sa franchise hybride entre RPG d’action, simulation de ferme et vie quotidienne, tout en cherchant à se renouveler pour séduire un public plus large. Installé pour la première fois sur Nintendo Switch 2, ce nouvel opus bénéficie de la puissance accrue de la console pour proposer un monde plus vaste, plus vivant et théoriquement plus fluide. Ce nouvel épisode avait la lourde tâche de satisfaire les vétérans nostalgiques tout en attirant de nouveaux joueurs. Le pari est-il réussi ? Le résultat est à la fois ambitieux, riche et attachant, mais aussi parfois maladroit, à l’image d’un titre qui vise haut sans toujours atteindre sa cible.

Une narration plus ambitieuse mais encore inégale

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L’histoire de Guardians of Azuma cherche à poser des enjeux plus sérieux que les précédents volets, sans pour autant renier la légèreté qui fait l’identité de la série. Le joueur incarne un Gardien, être élu lié aux éléments naturels, chargé de ramener l’équilibre dans un monde bouleversé par l’apparition soudaine de créatures corrompues et la disparition des anciens protecteurs d’Azuma. Le ton est plus grave, les dialogues mieux écrits, et la mise en scène, ponctuée de cinématiques doublées, montre une volonté claire de hisser la narration vers un niveau supérieur. Pourtant, malgré une trame principale intéressante, le rythme souffre de longueurs, notamment dans le premier tiers du jeu, où les quêtes se résument trop souvent à des missions FedEx peu inspirées. Certains arcs secondaires apportent de la profondeur, mais beaucoup de personnages restent cantonnés à des rôles fonctionnels sans réelle évolution. Là où Guardians of Azuma brille vraiment, c’est dans son gameplay. La formule classique est respectée : culture de la terre, exploration de donjons, amélioration de l’équipement, gestion de la vie sociale et combats en temps réel. Cette fois, les "Éclats d’Azuma", des cristaux élémentaires liés aux pouvoirs des Gardiens, introduisent un système de capacités spéciales, chacune associée à un style de combat différent : feu offensif, eau de soutien, vent pour la vitesse, etc. Cela dynamise les affrontements et pousse à expérimenter des builds variés. Malheureusement, certaines compétences déséquilibrent rapidement le jeu, rendant les ennemis trop faciles à vaincre une fois les bonnes combinaisons trouvées. Côté ferme, de nombreuses améliorations de qualité de vie ont été ajoutées. Les outils sont plus intuitifs, les semis plus rapides, et la gestion des récoltes a gagné en lisibilité. Les changements de saisons influencent réellement les environnements, un vrai plus pour l’immersion. Les activités annexes, comme la pêche, la cuisine, la fabrication ou les festivals, sont toujours aussi nombreuses et bien intégrées au quotidien. La vie de village, quant à elle, offre un sentiment de communauté agréable, même si l’IA des PNJ reste perfectible dans leurs routines.

Un habillage technique en demi-teinte sur Switch 2

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Avec la Nintendo Switch 2, l’espoir était de voir Rune Factory passer un cap visuel. C’est en partie le cas : certaines zones sont bien plus vastes et détaillées que par le passé, et les effets magiques, les particules ou les animations de combat ont gagné en intensité. Le chara-design reste fidèle à l’identité de la série, tout en bénéficiant d’un trait plus fin et de couleurs plus riches. Mais malgré ces avancées, tout n’est pas à la hauteur des standards de la console. Certains environnements paraissent vides ou recyclés, et des textures datées viennent ternir l’expérience. Le jeu peine parfois à maintenir une fluidité constante, notamment dans les zones où plusieurs effets visuels s’accumulent. Les temps de chargement ont été réduits, mais ils restent trop fréquents pour un monde qui cherche à paraître ouvert. Côté son, la bande originale est globalement réussie, avec des thèmes de village apaisants et des musiques de combat efficaces, bien que répétitives sur la durée. Le doublage, disponible en japonais et en anglais, est convaincant, même si les dialogues souffrent parfois de longueurs ou de formules trop convenues.

Galerie Photos

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Les plus Les moins

Points positifs

  • Un univers plus sombre et mature sans renier l’identité de la série
  • Un système de combat enrichi avec des pouvoirs élémentaires bien pensés
  • Des améliorations ergonomiques dans la gestion de la ferme et des activités
  • Une bande-son agréable et une ambiance toujours aussi chaleureuse
  • Une grande richesse de contenu et de choses à faire au quotidien

Points négatifs

  • Un équilibrage parfois raté qui nuit à la difficulté
  • Un rythme narratif trop lent en début de jeu
  • Des graphismes inégaux malgré les capacités de la Switch 2
  • Des temps de chargement encore trop présents
  • Des personnages secondaires pas assez développés

En conclusion

7
Rune Factory: Guardians of Azuma ne révolutionne pas la formule, mais la modernise avec intelligence. Le jeu conserve tout ce qui fait le charme de la série – la boucle quotidienne, les relations humaines, la gestion agricole – tout en injectant une dose bienvenue de nouveauté dans ses combats, son scénario et sa direction artistique. Il reste cependant plombé par un manque de finition technique, des déséquilibres de gameplay et une narration qui met du temps à décoller. Malgré tout, le titre parvient à tisser un univers attachant et addictif, où il est facile de perdre des heures à cultiver, combattre, pêcher ou simplement flâner en ville. Ce n’est pas encore l’épisode qui propulsera la série au rang de classique du RPG moderne, mais c’est une étape solide, prometteuse, et respectueuse des attentes des fans.

Testé par Anthony TAELMAN (Tùni)

Tùni
"Joueur depuis ma plus tendre enfance, j'ai pris la première claque de ma vie en 1996 avec Resident Evil. Créateur en 2012 de CN Play, et toujours à sa tête, mon expérience de nombreuses années dans le domaine du jeu vidéo est maintenant au service de ma talentueuse équipe."
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