RoboCop finit le job !

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RoboCop: Rogue City – Unfinished Business ne vient pas simplement prolonger l’expérience du jeu principal de 2023 : il propose un standalone complet, plus court, plus dirigiste, et plus concentré sur l’action pure. Après la très bonne surprise qu’avait été Rogue City, à la fois respectueux de la franchise et étonnamment soigné dans ses mécaniques et son ambiance, ce retour suscitait des attentes réelles. Le cadre était posé, l’univers maîtrisé, la fanbase convaincue. Malheureusement, cette nouvelle production ne tient pas la promesse implicite d’un chapitre plus ambitieux. Ce qui aurait pu marquer un véritable prolongement narratif et mécanique se transforme en expérience frustrante, inégale, souvent plombée par des défauts techniques et structurels qui sautent aux yeux dès les premières heures.

Un Monde Plus Vide, Guidé par l'Action

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L’univers visuel de Detroit reste fidèle à la signature esthétique de la série. Les rues sont crasseuses, les intérieurs sinistres, les bâtiments noyés sous les néons et la corruption. L’ambiance sonore, elle, fonctionne toujours à plein régime : bruitages métalliques, musiques synthétiques à l’ancienne, effets immersifs — tout cela renforce la sensation de retrouver l’univers de RoboCop sans le trahir. Il faut aussi souligner un vrai plaisir de fan : incarner Alex Murphy avant sa transformation, et prendre le contrôle de Miranda, son contact, apporte un vent de fraîcheur inattendu. Ces moments donnent corps au mythe et ajoutent une nouvelle perspective à la franchise. Mais ce décor réussi masque une structure de jeu beaucoup plus rigide. L’abandon du semi-monde ouvert de Rogue City se fait durement sentir : les niveaux sont des couloirs, les interactions sont réduites, les PNJ sont quasi absents ou sans importance, et même les missions annexes se résument souvent à des allers-retours mécaniques. Plusieurs de ces quêtes secondaires souffrent de bugs bloquants, notamment l’absence du bouton “Parler” au moment clé, obligeant à recharger une sauvegarde plus ancienne — quand ce n’est pas un script principal qui ne se déclenche pas du tout. La frustration est d’autant plus grande que cela ruine tout sentiment de continuité et de progression, et que direz des problèmes sonores qui mélangent les sons, discussions et qui peut même vous obliger à devoir subir un contrôle chez l'ORL quand la saturation arrive à son paroxysme. Vieux utilisateur de TV et de radios d'époque savent de quoi nous parlons. Le cœur du gameplay reste centré sur une action frontale et violente. RoboCop est ici plus brutal que jamais. Les combats sont nerveux, les animations d’exécution jouissives, et les armes, en particulier l’incontournable Auto-9, ont toujours ce feeling lourd et impactant. Il y a une vraie satisfaction à nettoyer une pièce à coups de rafales précises, à broyer les ennemis ou à les projeter contre les murs. C’est du RoboCop pur jus. Mais tout s’écroule face à l’état de l’IA ennemie, incroyablement faible. Les ennemis foncent tête baissée, se bloquent parfois dans le décor, ou attendent bêtement en ligne pour se faire abattre. Aucun comportement tactique, aucune coordination. Ce n’est pas juste basique, c’est indigne d’un jeu sorti en 2025. On assiste parfois à de véritables scènes absurdes où l’ennemi se contente de rester figé en attendant sa sentence. L’autre problème, plus insidieux, concerne la traduction. Plusieurs lignes de dialogue ou de texte sont laissées en anglais, ce qui casse l’immersion pour les joueurs francophones. Rien de dramatique pour un habitué de la langue, mais c’est un manque de finition évident, surtout quand le jeu affiche par ailleurs une volonté de respecter l’univers.

Même Combat sur Consoles Xbox et PC

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Testé à la fois sur Xbox Series X, Series S, et via la version Xbox Play Anywhere sur PC, Unfinished Business affiche les mêmes problèmes techniques sur toutes les plateformes. En mode performance, les baisses de framerate sont fréquentes et parfois très prononcées, y compris dans des environnements vides ou peu chargés. Certaines animations saccadent, les scripts ne se déclenchent pas, les collisions sont imprécises, et les textures mettent parfois un temps anormal à se charger. Que ce soit sur console haut de gamme ou sur PC, le résultat est identique : instable et peu fiable. Ces problèmes n’étaient pas absents du jeu principal, mais ici, ils prennent une ampleur bien plus visible. Et c’est incompréhensible pour un standalone aussi court, aussi fermé, et moins complexe techniquement qu’un open-world moderne. On aurait pu espérer une optimisation renforcée. À la place, on doit composer avec des bugs qui forcent à revenir deux sauvegardes en arrière, sous peine de rester bloqué.

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Les plus Les moins

Points positifs

  • Ambiance visuelle et sonore toujours réussie
  • Incarner Murphy avant RoboCop est une excellente idée, tout comme incarner Miranda
  • Brutalité des combats fidèle à la licence
  • Durée honnête pour un standalone
  • Mise en scène de certaines exécutions vraiment réussie

Points négatifs

  • IA des ennemis catastrophique
  • Bugs de scripts bloquants (rechargements nécessaires) & Traduction incomplète, textes laissés en anglais
  • Même instabilité technique sur Xbox et PC (via Xbox Play Anywhere)
  • Missions annexes parfois impossibles à compléter sans relancer
  • Régression par rapport à Rogue City

En conclusion

6
Unfinished Business n’est pas sans qualités. L’ambiance fonctionne, les moments où l’on incarne Murphy en civil ou Miranda ajoutent une touche inédite et bienvenue, et la brutalité des combats continue à faire mouche. Il y a encore ce petit plaisir coupable de retrouver RoboCop, d’entendre ses pas résonner dans les rues désertes de Detroit, et de sentir la mécanique de la justice froide s’abattre sur le crime. Mais tout cela ne suffit pas. Car le poids de la déception est bien réel. Deux ans après Rogue City, qui avait surpris par sa générosité, son respect de la franchise et son ambition inattendue, ce standalone fait pâle figure. Il est plus pauvre, plus limité, plus bancal. Les bugs, la technique à la traîne, l’IA ratée, la répétitivité : tout s’additionne pour transformer ce qui aurait pu être un excellent complément en simple défouloir passable.

Testé par Anthony TAELMAN (Tùni)

Tùni
"Joueur depuis ma plus tendre enfance, j'ai pris la première claque de ma vie en 1996 avec Resident Evil. Créateur en 2012 de CN Play, et toujours à sa tête, mon expérience de nombreuses années dans le domaine du jeu vidéo est maintenant au service de ma talentueuse équipe."
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