Il était une fois, une révolution !

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2005, je n'oublierai jamais cette année ! C'était l'arrivée d'un jeu qui avait révolutionné le TPS avec un projet qui fût maintes et maintes fois rebooté pour trouver sa formule finale. Shinji Mikami dû opérer un changement drastique pour renouveler une licence qui s'essoufflait de par son gameplay et qui devait écrire les codes du futur du jeu en 3D temps réel caméra à l'épaule. 18 ans plus tard et quasiment porté partout (sauf sur micro-ondes), Resident Evil 4 est certainement l'opus le plus connu de la franchise Bio Hazard et c'était un risque que d'oser toucher à une perle considérée comme l'un des plus grands titres de tous les temps. Qu'à cela ne tienne, Capcom est dans un mood (avec plus ou moins de réussite), de remettre au gout du jour les opus canons (sauf Code : Veronica hélas) de l'œuvre de Mikami-san, mais celui-ci, il fallait oser !

Jamais deux sans trois !

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Après un remake de Resident Evil 2 sympathique mais loin d'avoir l'aura de l'original, après celui de Resident Evil 3 qui perdit son nom Nemesis et une grande partie de son contenu originel, la nouvelle RE Team ne pouvait se fourvoyer sur l'épisode le plus aimé des fans, et ils ne l'ont pas fait ! Vous incarnez toujours Leon Scott Kennedy envoyé par le président des Etats-Unis pour rechercher sa fille kidnappée au fin fond d'un village espagnol où même Frédéric Lopez n'aurait pas oser aller. Après avoir rencontré le premier habitant de ce "charmant" patelin (dans une scène clairement moins réussie qu'en 2005), vous comprendrez que vous n'êtes pas le bienvenu et que le vocabulaire vous étant envoyé est loin d'être courtois. On ne va pas référencer l'ensemble des insultes qui vont émoustiller vos oreilles durant les prochaines heures mais elles ont totalement étés refaites en castillan véritable, évitant les "Hey aca!" si latinoaméricain. La refonte visuelle est claire et nette (et heureusement 18 ans après), c'est absolument splendide et donne vie comme jamais aux endroits visités et le tout fait honneur à son grand frère qui était, en son temps, le plus beau jeu de la sixième génération de consoles (on parle bien de sa première itération exclusive Nintendo GameCube). On remarque bien que Resident Evil 8 Village a été une Beta test pour certains décors afin d'atteindre l'apogée sur consoles actuelles. Tout n'est pas parfait évidemment, si le jeu est magnifique, les chutes de framerate sont légion (en mode Ray Tracing) et les bugs ou input lags (surtout sur Xbox Series X) rendent le tout rageant surtout lorsque vous êtes entourés d'ennemis par dizaines. Mais revenons à nos moutons, lors de votre périple vous découvrirez que des zones ont été amputées et d'autres ajoutées afin de rendre le tout beaucoup plus homogène, moins Hollywoodien mais tellement plus cinématographique, c'est rare d'être ravi quand quelque chose disparait mais ici c'est si intelligent que vous irez de surprises en surprises (mais pourquoi avoir gardé ce foutu labyrinthe !). Les personnages secondaires sont beaucoup plus développés et Luis Serra sert enfin à quelque chose bien qu'il soit le reflet direct de Stéphane Rousseau et son Rico. Ada Wong aussi n'est pas en reste mais cela manque encore un peu de profondeur bien que Separate Ways devrait sans doute arriver en DLC dans le futur car la fin laisse à penser qu'elle a finalement bon cœur. En ce qui concerne Jack Krauser, on en apprend un peu plus sur leur relation et leur fameuse "Operation Javier" qui les avait liés mais qui était uniquement un chapitre d'un Spin-off sorti sur Wii puis PlayStation 3 nommé The Darkside Chronicles. On aurait donc aimé pouvoir revivre le passé en version jouable dans ce Remake mais hélas ce n'est pas (encore ?) le cas ! Finissions avec Ashley, encore plus idiote que jamais, qui est un véritable boulet quand elle vous accompagne. Elle n'a absolument aucune IA, c'est indécent de voir à quel point un personnage central peut-être aussi débile qu'on finit par regretter ses attitudes de 2005. Sa phase solo a été complètement réimaginée et fait même une petite référence à une des nombreuses versions annulées de Resident Evil 4 lors de son développement, celle connue comme étant "Hallucination" (car oui n'oublions pas qu'à la base, le premier Devil May Cry devait être Resident Evil 4). A mes yeux, mis à part Leon, tous les visages ont été complètement ratés, bien moins agréables et beaux qu'en 2005 et en ce qui concerne les doublages français, notre héros en veste brune ne semble pas s'être mit à la cigarette tant il garde une voix très juvénile et quasiment tous les protagonistes sont doublés avec un style qui est souvent cliché. On regrettera que la version anglaise n'ai pas remis le couvert avec Paul Mercier qui restera éternel avec son "Hasta Luego!".

Ceci n'est pas un Survival Horror...

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...ne l'a jamais été et ne le sera jamais ! Retournez votre jaquette Nintendo GameCube et lisez le dernier paragraphe, Resident Evil 4 est l'épisode révolutionnaire et, fort heureusement, ce Remake garde cet esprit. L'ambiance, l'action, les phases d'exploration tout est parfaitement jaugé ! En parlant d'exploration, on ne s'attendait pas à autant de maitrise tant la chasse aux trésors, très inspirée du reboot de Tomb Raider en 2013, est à son apogée. Vous pourrez enfin vous déplacer librement avec la barque ou à pied afin de déceler tout ce qui vous permettra de gagner de l'argent chez le marchand tout en réalisant des requêtes pour ce dernier qui vous permettront encore plus de gagner des Pesetas (oui cette monnaie espagnole qui semble toujours vouloir faire des heures supplémentaires en 2004 dans ce village reculé de tout, à l'heure de l'Euro). L'aventure est plus fluide, tout s'enchaine sans chargement malgré l'idée idiote d'avoir gardé des arrêts entre chaque chapitre, et vous vivrez le tout comme un film, comme jamais, pour toujours ! Hormis le Remake du premier opus sorti en 2002, tous les autres me faisaient revenir à l'original, ici ce ne sera plus le cas ! Resident Evil 4 était critiqué seulement pour son manque de profondeur scénaristique, c'est ce que nous attendions le plus, c'est fait avec brio !

Galerie Photos

Vidéo

Les plus Les moins

Points positifs

  • Le RE Engine à son apogée
  • Ca c'est du Remake !
  • Une bande son magnifiée
  • Un scénario et une mise en scène plus poussés
  • Un gameplay à montrer à toutes les écoles du gaming

Points négatifs

  • La VF en deça, surtout quand on double un personnage espagnol
  • Quelques soucis techniques
  • Des visages parfois ridicules

En conclusion

9
Il en aura fallu du temps pour que Capcom nous réalise un deuxième coup réussi : celui de faire mieux que l'original. Resident Evil avait eu le meilleur Remake de l'histoire du jeu vidéo il y a 21 ans de cela, preuve en est qu'ils sont les maitres en la matière quand ils en prennent la peine, et même si la claque visuelle n'est pas celle prise en 2005 (ce qui ne veut pas dire que nous n'avons pas une pépite visuelle), on redécouvre un mythe plus que sublimé. Tout n'est pas parfait, mais bien au-dessus de tout ce que nous espérions. La machine est rodée, vous pouvez désinstaller sa première itération et tenter de découvrir cette partie de l'Espagne comme jamais. Prions maintenant pour que ce savoir-faire puisse être prolifique à une hypothétique arrivée d'un Remake de Resident Evil : Code Veronica, épisode le plus complet en termes de scénario afin que la boucle soit bouclée. Le jeu de l'année 2005 est bien parti pour remettre le couvert en 2023...

Testé par Anthony TAELMAN (Tùni)

Tùni
"Joueur depuis ma plus tendre enfance, j'ai pris la première claque de ma vie en 1996 avec Resident Evil. Créateur en 2012 de CN Play, et toujours à sa tête, mon expérience de nombreuses années dans le domaine du jeu vidéo est maintenant au service de ma talentueuse équipe."
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