Dans son optique de respecter un calendrier de sorties dans les 12 prochains mois, Xbox était clairement dans le mal. Après avoir surpris tout son monde avec l'exceptionnel Hi-Fi RUSH (mais qui était un shadowdrop), il est clair qu'aucun autre titre que ce Redfall ne pourrait remplir le cahier des charges pour les first party de la société de Redmond. Après n'avoir pas du tout attiré les foules à son annonce, après une communication très contestable, après un dernier Bad Buzz à quelques jours de sa sortie en annonçant que le jeu serait en 30fps au lancement sur Xbox Series (en attendant une mise à jour), le chemin de croix du dernier titre d'Arkane Austin se termine avec ce test qui va en décevoir plus d'un.

Quand vous recevez un jeu pour lequel la levée d'embargo se trouve une minute après sa disponibilité à la vente, il y a clairement une "couille dans le pâté" comme on aime si vulgairement dire. Et dès les premières secondes, on sent le marasme arriver. Si rien que le menu où vous devez appuyer sur Start vous offre déjà une démonstration de clipping, c'est que la suite ne sera pas trop reluisante. Après avoir choisi votre personnage dans un menu principal qui manque de punch et ou les paramètres d'accessibilité sont réduits à peau de chagrin (ce qui est étonnant), vous voici parti pour une petite introduction narrée par la même interlocutrice, et cela, peu importe votre choix de personnage (bonjour l'immersion). Vous comprendrez donc que le scénario n'est pas le nerf de la guerre de ce Redfall, ce qui est vraiment surprenant quand on connait la savoir-faire d'Arkane en la matière. Et bien que cela soit le projet du studio d'Austin au Texas, ils communiquent tout de même entre eux avec les équipes françaises et ont un passif (surtout avec Prey). Visuellement il y a eu mille fois plus beau sur Xbox One pour un jeu uniquement disponible sur consoles de la gamme Series, l'utilisation de l'Unreal Engine 4 en est quand même à son paroxysme pour la plupart des développeurs et c'est incroyable de voir un résultat pareil en 2023 non ? Les images fournies par l'éditeur ne reflètent en rien la piètre qualité visuelle qui vous attend.

Peut-être son univers, son gameplay ou son suivi ? Ce qui est assez paradoxal avec Redfall c'est que même s'il est actuellement très générique, il a du potentiel. Quand vous arrivez dans une partie, ce n'est pas du tout déplaisant et il est clair qu'on a envie d'avancer et de récupérer des objets, des planques, réussir des objectifs, se la jouer un peu State of Decay mais dans l'univers des vampires. Alors ces derniers sont tous fort ressemblants mais pas désagréables à combattre, et l'on saluera une très bonne VF pour ne pas devoir passer des heures à lire en jouant (impossible à imaginer pour ce genre de jeu). Il faut savoir toujours rester concentré car on ne sait jamais ce qui nous attend à chaque angle mais la mort est aussi une forme d'apprentissage pour un jeu qui reprend les bases des "shooters looters" que nous avons connu où l'équipement fera la différence afin de devenir de plus en plus fort pour aller au bout de cette aventure qui est, certes, courte, mais qui devrait s'étoffer avec les années. Après tout, Sea of Thieves est-il encore le même aujourd'hui qu'en 2018 ?

Depuis son annonce, le temps semblait au beau fixe pour Redfall qui enchainait des présentations pour la presse, une mise en avant poussée par Bethesda (mais pas tant que cela par Xbox). Le résultat est celui que vous lisez aujourd'hui ! Il est un fait certain que des joueurs y prendront certainement plaisir, et puis des lancements ratés pour devenir de gros succès cela est déjà arrivé. Ne cherchons pas très loin et pensons à Fallout 76, Sea of Thieves, TESO, ils étaient mal partis ils sont adorés aujourd'hui ! Bon courage Arkane...