Un jeu qui a fait date !
Sorti en 1998 sur la première PlayStation, R4 : Ridge Racer Type 4 est l’un des titres les plus emblématiques de la célèbre franchise Ridge Racer développée par Namco. Ce sixième volet de la série a non seulement marqué l’apogée de l’ère des jeux de course arcade sur la console de Sony, mais il a aussi laissé une empreinte durable grâce à son gameplay accessible et dynamique, son esthétique marquée, et sa bande-son envoûtante. Avec l’essor des jeux de course réalistes au tournant du millénaire, Ridge Racer Type 4 propose une alternative résolument arcade, privilégiant le plaisir immédiat, la maîtrise du drift et des sensations de vitesse à couper le souffle. Plus de deux décennies après sa sortie, cet avis se penche en détail sur ce qui fait la force du titre, ce qui a bien vieilli, et ce qui, à l'inverse, pourrait sembler dépassé par les standards d'aujourd'hui.
Un gameplay raffiné et jouissif
Dès les premières minutes de jeu, R4 : Ridge Racer Type 4 séduit par son gameplay accessible mais néanmoins profond. Contrairement à ses concurrents de l’époque, qui tentaient de se rapprocher d’une conduite plus réaliste, R4 fait le choix d’un contrôle résolument arcade. La prise en main est immédiate, mais les subtilités du drift et de la gestion de la vitesse demandent un temps d’adaptation pour être véritablement maîtrisées. Ce mélange entre facilité d’accès et courbe de progression bien dosée est l’un des points forts majeurs du titre.
L’un des aspects les plus intéressants du jeu est la diversité des véhicules et des écuries disponibles. Chaque joueur doit choisir parmi quatre équipes, chacune ayant ses propres caractéristiques de performance et son propre style de conduite. Ensuite, le jeu propose deux grandes catégories de voitures : celles orientées "Drift", qui favorisent des virages serrés et glissants, et celles dites "Grip", qui maintiennent une trajectoire plus stable mais demandent une meilleure maîtrise des trajectoires. Cette dualité permet à chaque joueur de trouver un style qui correspond à ses préférences personnelles, et offre une profondeur stratégique qui n’est pas immédiatement visible mais se révèle essentielle pour gagner les courses les plus difficiles.
Les courses elles-mêmes sont riches en sensations fortes. Les circuits, au nombre de huit (chacun déclinable en plusieurs variantes), sont bien conçus, offrant un équilibre parfait entre courbes sinueuses et longues lignes droites pour des accélérations débridées. Le défi est renforcé par une intelligence artificielle qui, sans être révolutionnaire, reste suffisamment agressive pour offrir une bonne compétition. Cependant, elle peut parfois manquer de subtilité, se contentant de suivre des trajectoires pré-programmées, ce qui réduit quelque peu le réalisme des interactions en course. Sur le plan technique, Ridge Racer Type 4 a été une véritable vitrine des capacités graphiques de la PlayStation à l’époque de sa sortie. Même aujourd'hui, le jeu impressionne par ses graphismes fins et ses environnements stylisés. Les circuits, bien que peu nombreux, sont visuellement variés et regorgent de détails qui les rendent vivants. On y trouve des tracés urbains où la lumière des néons éclaire les rues sombres, des routes côtières avec des panoramas maritimes et des circuits montagneux offrant des virages vertigineux. Les effets de lumière, en particulier le jeu des reflets sur les carrosseries des voitures, sont remarquablement bien réalisés pour un jeu de cette génération.
Le design des véhicules est également soigné. Bien que les voitures ne soient pas sous licence (vous ne verrez pas de marques comme Ferrari ou Porsche), elles sont suffisamment distinctives et élégantes pour que chaque joueur puisse s’approprier leur style. De plus, à mesure que l’on progresse dans le jeu, il est possible de débloquer de nouveaux véhicules, ce qui stimule l’envie de continuer à jouer pour tous les collectionneurs dans l’âme.
Cependant, là où R4 : Ridge Racer Type 4 brille vraiment, c'est au niveau de sa bande-son. Composée par une équipe talentueuse chez Namco, la musique du jeu mélange des genres variés tels que l’électro, le jazz et le funk. Chaque piste musicale est soigneusement choisie pour accompagner l’action à l’écran et renforcer l’immersion du joueur. Certains morceaux sont devenus de véritables classiques, au point que la bande-son de R4 est encore aujourd'hui considérée comme l’une des meilleures jamais produites pour un jeu de course. Les bruitages, bien qu’un peu rudimentaires comparés aux standards actuels, font leur travail, mais c’est bien la musique qui reste gravée dans l’esprit des joueurs.
Une progression stimulante
Le cœur du jeu réside dans son mode Grand Prix, où le joueur doit participer à plusieurs saisons de courses pour remporter des championnats et débloquer des voitures plus puissantes. Ce mode est divisé en plusieurs phases, avec des objectifs progressifs qui deviennent de plus en plus difficiles à atteindre. Le jeu propose un total de 320 véhicules à débloquer, un nombre impressionnant pour un jeu de cette époque, et qui procure une réelle satisfaction pour les amateurs de collection et de personnalisation.
Le mode Grand Prix n’est cependant pas exempt de défauts. Si la progression est fluide et bien rythmée au début, elle devient un peu répétitive à mesure que l’on avance dans le jeu. Les circuits, bien que variés visuellement, finissent par se ressembler en termes de layout, et le manque de diversité dans les types d’épreuves peut lasser certains joueurs. Une fois le mode principal terminé, le jeu n’offre pas énormément de contenu supplémentaire, et le mode multijoueur, bien qu’amusant, est quelque peu limité par les capacités techniques de l’époque (pas de mode en ligne, seulement du split-screen local).
En termes de rejouabilité, R4 repose donc essentiellement sur le plaisir que l’on peut prendre à battre ses propres records de temps, ou à collectionner tous les véhicules disponibles. Pour les joueurs qui apprécient ce type de défi, le jeu pourra offrir encore de nombreuses heures de divertissement. Pour les autres, l'absence de modes de jeu alternatifs ou d'éléments innovants au-delà du Grand Prix risque de réduire l’intérêt à long terme.
Galerie Photos
Les plus Les moins
Points positifs
- Gameplay fluide et jouissif, avec une excellente mécanique de drift
- Variété des véhicules et personnalisation des styles de conduite
- Graphismes stylisés et effets de lumière impressionnants pour son époque
- Bande-son électro-jazz exceptionnelle et immersive
Points négatifs
- IA parfois prévisible
- Manque de modes de jeu additionnels et de contenu après la campagne principale
En conclusion
R4 : Ridge Racer Type 4 est sans aucun doute un classique du genre, un jeu qui, à son époque, a su combiner une jouabilité arcade dynamique avec une réalisation technique de haute volée. Le mélange réussi entre accessibilité et maîtrise du drift, la diversité des véhicules, ainsi qu’une bande-son d’exception font de ce jeu un titre incontournable pour les amateurs de courses arcade. Même si la rejouabilité est quelque peu limitée une fois les modes principaux terminés, Ridge Racer Type 4 reste un excellent choix pour quiconque souhaite revivre la glorieuse époque des jeux de course sur PlayStation.
Testé par Anthony TAELMAN (Tùni)
"Joueur depuis ma plus tendre enfance, j'ai pris la première claque de ma vie en 1996 avec Resident Evil. Créateur en 2012 de CN Play, et toujours à sa tête, mon expérience de nombreuses années dans le domaine du jeu vidéo est maintenant au service de ma talentueuse équipe."