Mise en température avant le départ

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Project Motor Racing arrive sur la grille avec l’assurance d’un jeu qui connaît précisément son public. Conçu pour les amateurs de sensations réalistes, il avance une vision sérieuse de la course automobile, centrée sur la précision du pilotage et l’engagement du joueur. Son objectif est clair offrir une simulation capable de tenir la dragée haute aux références du genre, tout en proposant un contenu dense et une identité technique affirmée. Ce qui frappe dès les premières heures, c’est la manière dont le titre cherche à établir un lien constant entre immersion, difficulté et progression. Chaque session ressemble à un entraînement intensif où la maîtrise technique devient la vraie monnaie d’échange. Cette introduction pose donc le cadre d’un jeu ambitieux, parfois rude, mais qui ne manque ni de cohérence ni de volonté.

Une conduite d’une exigence assumée

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La conduite constitue la pièce maîtresse de Project Motor Racing. Elle repose sur un modèle physique qui ne cherche jamais à flatter le joueur. Tout se gagne, tout se mérite. Les transferts de masse sont sensibles, la perte d’adhérence est immédiate si la trajectoire manque de précision et la gestion du freinage demande une attention constante. Chaque véhicule possède une personnalité distincte, ce qui pousse à réapprendre ses réflexes à chaque changement de catégorie. Un prototype léger demande une finesse chirurgicale, tandis qu’une GT lourde impose d’anticiper chaque mouvement comme si chaque virage était une décision vitale. Cette approche réaliste donne un sentiment d’accomplissement réel après chaque course maîtrisée. La satisfaction provient autant du temps passé à comprendre la mécanique que du résultat final. Les aides de conduite existent, mais restent limitées. Elles servent à accompagner l’apprentissage plutôt qu’à rendre la course permissive. Les pilotes moins familiers avec les simulations risquent de se heurter à une première phase frustrante. Pourtant, cette difficulté n’est jamais gratuite. Elle participe à une progression naturelle où les erreurs deviennent des repères et où chaque amélioration se ressent immédiatement en piste. La météo dynamique renforce encore cette exigence. Un virage sec pris avec aisance peut devenir un piège dès que l’averse commence. La gestion des pneus, des températures et du débit d’eau complique davantage la conduite. Ce système donne parfois l’impression de participer à une véritable épreuve d’endurance psychologique et technique, ce qui amplifie le sentiment de réalisme. Le contenu de Project Motor Racing se veut généreux. Le mode carrière constitue le cœur du jeu et propose une structure claire où la réputation, les contrats et la régularité définissent la progression. Cette logique renforce l’impression d’évoluer dans un univers cohérent où les performances affectent réellement les opportunités. La montée en grade ne repose pas simplement sur des victoires, mais sur la régularité, la gestion de saison et le respect des objectifs fixés par l’équipe. Les circuits sont nombreux et variés. On y trouve des tracés urbains serrés, des circuits internationaux emblématiques, ainsi que des pistes plus techniques qui jouent sur le relief et les zones à faible adhérence. Visuellement, certains lieux se démarquent par une atmosphère travaillée, des lumières naturelles convaincantes et un soin particulier apporté aux détails en bord de piste. Cependant, quelques environnements donnent une impression plus minimaliste, presque trop propre. Ils remplissent leur fonction sans dégager la même personnalité, ce qui crée une irrégularité dans la qualité perçue. Les modes secondaires offrent un complément appréciable mais restent plus classiques. Contre la montre, défis techniques, compétitions communautaires ou événements à contraintes particulières enrichissent l’ensemble sans révolutionner l’expérience. Leur présence permet toutefois de varier les plaisirs entre deux manches de carrière. Sur la durée, une certaine répétition finit par s’installer, surtout dans les épreuves intermédiaires qui reprennent souvent les mêmes formats. Le jeu aurait gagné à diversifier davantage les types d’objectifs.

Une immersion technique solide malgré des accrocs visibles

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Project Motor Racing s’appuie sur une direction artistique qui vise la sobriété réaliste plutôt que l’esbroufe. La lumière naturelle, les ombres, les reflets sur les carrosseries et la gestion du climat donnent un vrai caractère aux courses. Par temps pluvieux, les projections d’eau et la visibilité réduite génèrent une tension crédible qui modifie profondément la manière de piloter. La version nocturne de certains circuits apporte une ambiance presque dramatique, portée par les phares, les reflets sur la piste et les contrastes accentués. Le travail sonore mérite une mention particulière. Les moteurs ont une identité forte, les transmissions craquent, les pneus hurlent avant la rupture d’adhérence, les impacts résonnent avec un poids réel. L’immersion auditive est l’un des piliers du jeu et contribue grandement à la sensation de contrôler une machine complexe. Même l’ambiance des stands, avec ses radios, ses bruitages d’outils et ses retours d’ingénieurs, renforce cette impression de participer à une expérience cohérente. Pourtant, tout n’est pas parfaitement poli. Certaines textures apparaissent datées sur quelques circuits. Les animations de spectateurs ou d’éléments secondaires manquent parfois de fluidité. Mais c’est surtout l’IA qui marque les limites du jeu. Elle peut offrir des duels intéressants, puis soudain adopter un comportement imprévisible, freiner trop tôt ou prendre une décision incohérente dans les derniers tours. Ces moments ne ruinent pas l’expérience, mais rappellent que le jeu pourrait franchir un cap supplémentaire avec quelques ajustements.

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Les plus Les moins

Points positifs

  • Modèle physique précis et exigeant
  • Météo dynamique réellement impactante
  • Ambiance sonore immersive
  • Mode carrière long, structuré et cohérent
  • Variété de véhicules bien différenciés

Points négatifs

  • Courbe d’apprentissage abrupte
  • IA inégale et parfois incohérente
  • Quelques circuits visuellement moins aboutis
  • Répétitivité de certains formats d’épreuves
  • Quelques imperfections techniques isolées

En conclusion

7
Project Motor Racing réussit à s'imposer comme une simulation ambitieuse qui parle directement aux passionnés. Sa conduite exigeante, son atmosphère réaliste et son contenu dense en font une expérience marquante. Même si des imperfections techniques et une certaine répétition sur la durée viennent tempérer l’ensemble, le jeu témoigne d’une véritable vision. Il ne cherche pas à tout simplifier ou à tout rendre accessible. Il préfère offrir une progression rigoureuse et gratifiante où chaque victoire ressemble à un accomplissement. Un jeu qui demande de l’engagement, mais qui sait le récompenser.

Testé par Anthony TAELMAN (Tùni)

Tùni
"Joueur depuis ma plus tendre enfance, j'ai pris la première claque de ma vie en 1996 avec Resident Evil. Créateur en 2012 de CN Play, et toujours à sa tête, mon expérience de nombreuses années dans le domaine du jeu vidéo est maintenant au service de ma talentueuse équipe."
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