Depuis plus de deux décennies, Pro Cycling Manager s’est imposé comme la référence (et la seule vraie option) pour les amateurs de simulation cycliste sur PC. Chaque année, Cyanide Studio propose une nouvelle mouture censée affiner les rouages de son système complexe : gestion d’équipe, tactique en temps réel, négociations avec les sponsors et immersion dans l’univers du cyclisme professionnel. Pourtant, ces dernières années, la franchise peine à se réinventer, et le risque de tourner en rond est réel. L’édition 2025 est donc attendue au tournant, avec l’espoir d’un souffle nouveau. Le résultat, s’il ne bouleverse pas la formule, montre une volonté de mieux faire sur certains points clés.

Sur le plan technique, Pro Cycling Manager 2025 tente de sortir la tête du guidon. L’interface, souvent critiquée dans les opus précédents pour sa complexité et son manque de lisibilité, bénéficie ici d’un toilettage bienvenu. Sans être transformée, elle devient un peu plus claire, mieux hiérarchisée, et offre une navigation plus fluide, notamment dans les menus de gestion et d’entraînement. Côté graphismes, quelques textures sont plus détaillées, les décors plus variés, et l’ensemble tourne mieux sur les machines modestes. Cependant, le moteur graphique reste daté, avec des animations rigides, des collisions parfois incohérentes, et un rendu global qui n’atteint toujours pas les standards actuels. Les coureurs donnent encore l’impression de glisser sur la route plus que de pédaler avec puissance. Un défaut qui nuit à l’immersion, surtout en caméra rapprochée. Le mode Carrière reste la pièce maîtresse du jeu, et PCM 25 ne le néglige pas. Comme toujours, il est possible de prendre la tête d’une équipe existante ou d’en créer une de toutes pièces, avec un budget restreint et des ambitions progressives. La gestion quotidienne reste très complète : planification des entraînements, équilibrage des calendriers, choix des leaders pour chaque course, négociations contractuelles… Le joueur est constamment sollicité. Malheureusement, cette richesse s’appuie sur des fondations presque inchangées. Le système de négociation avec les sponsors, les objectifs d’équipe, ou encore la gestion des formes des coureurs évoluent peu, et la sensation de déjà-vu domine rapidement pour les habitués. L'interface de gestion, bien que légèrement plus réactive, reste parfois lourde à manipuler et demande beaucoup de clics pour des actions simples. De plus, la progression des jeunes coureurs est toujours trop aléatoire, et l'équilibrage des stats en fin de saison manque de finesse.

Là où Pro Cycling Manager 2025 marque un point, c’est dans la conduite des courses. L’intelligence artificielle a été retravaillée pour offrir des comportements plus réalistes : les leaders attaquent au bon moment, les baroudeurs tentent des échappées plus crédibles, et la gestion de l’énergie semble enfin tenir compte du profil de l’étape. Résultat, les courses deviennent plus vivantes, plus stratégiques et moins scriptées. Les étapes de montagne sont plus disputées, les bordures peuvent surprendre, et les fins d’étapes plates ne sont plus systématiquement des sprints groupés stériles. L’impact du vent, du positionnement et de la forme du jour se fait davantage sentir, et oblige à adapter ses tactiques à chaque scénario. Cela dit, tout n’est pas parfait : certaines réactions de l’IA restent mécaniques, notamment en descente ou dans les relais, et des incohérences tactiques peuvent toujours briser l’immersion. Le tutoriel, quant à lui, reste largement insuffisant pour guider les nouveaux joueurs dans cette complexité tactique, ce qui limite l’accessibilité du titre.

Pro Cycling Manager 2025 est un opus honnête, qui fait des efforts visibles sans aller au bout de ses ambitions. Il consolide certains points faibles, notamment sur le plan de l’IA et de la fluidité en course, tout en conservant la profondeur tactique qui a fait la réputation de la série. Mais le manque d’innovations structurelles pèse sur l’expérience globale. Le moteur de jeu est clairement à bout de souffle, et le sentiment de rejouer une version à peine retouchée de l’année précédente est difficile à ignorer. Cela dit, les amateurs de cyclisme trouveront toujours de quoi s’immerger dans cette simulation exigeante et chronophage, où chaque saison peut raconter une nouvelle histoire. Pour ceux qui découvrent la licence ou espèrent une refonte majeure, mieux vaut attendre un vrai tournant.