Un jeu intemporel !
Sorti en 1998 sur la PlayStation (mais hélas pas eu Europe), Parasite Eve est un jeu qui se distingue par son approche hybride unique, mêlant RPG, horreur et action. Développé par SquareSoft, la société derrière des succès comme Final Fantasy et Chrono Trigger, ce jeu repose sur une histoire captivante inspirée du roman du même nom de Hideaki Sena, qui mêle biologie et science-fiction dans une intrigue de thriller psychologique. Dans un univers où les mitochondries prennent vie de manière hostile, le joueur incarne Aya Brea, une jeune policière de New York, dont la mission consiste à affronter des créatures mutantes et à comprendre les mystères qui se cachent derrière ces événements. Ce jeu a marqué l’histoire du jeu vidéo en proposant des mécaniques de combat innovantes, une atmosphère unique et un récit profondément ancré dans la science et l'horreur. Cet avis approfondi examine Parasite Eve sous plusieurs angles pour explorer pourquoi ce titre continue de résonner avec les joueurs des décennies plus tard.
Un gameplay innovant, mais qui divise
L’un des aspects les plus distinctifs de Parasite Eve est sans doute son système de combat. Contrairement à la majorité des jeux de rôle de l’époque qui reposaient sur des combats au tour par tour classiques, Parasite Eve introduit une fusion de RPG et d’action en temps réel. Pendant les phases de combat, le joueur peut contrôler Aya en temps réel, se déplaçant librement sur le champ de bataille tout en attendant que sa barre d’action se remplisse pour lancer une attaque. Cette approche semi-active permet au joueur d’esquiver les attaques ennemies et de positionner Aya de manière stratégique, ajoutant une couche de tension et de dynamisme au combat.
Cependant, ce système a également ses limites. Bien que novateur, il peut paraître déroutant pour certains joueurs, notamment ceux habitués à des combats plus rapides ou à des mécaniques de RPG plus classiques. La gestion de l’équipement et des compétences, bien que sophistiquée, peut paraître obscure à certains moments, ce qui peut rendre la progression confuse. Le manque de fluidité dans certaines séquences de combat pourrait également frustrer les joueurs moins familiers avec ce type de gameplay hybride. Néanmoins, pour ceux qui s'investissent dans ses systèmes, Parasite Eve offre une expérience unique qui combine stratégie et tension, une approche rare pour un jeu de l’époque. Un des aspects les plus mémorables de Parasite Eve est l’ambiance immersive qu’il propose. Le jeu se déroule dans une version sombre et inquiétante de New York, où les événements surnaturels se mélangent à un sentiment constant d'oppression. La ville, pourtant familière et réaliste, devient un véritable cauchemar peuplé de créatures monstrueuses et de phénomènes biologiques effrayants. Ce contraste entre l'ordinaire et l'extraordinaire est ce qui donne au jeu une atmosphère unique. Chaque lieu visité – des égouts sombres de la ville aux musées silencieux – renforce ce sentiment de mystère et de danger.
Le scénario, quant à lui, est une autre des forces du jeu. Inspiré par des concepts scientifiques réels, notamment la théorie des mitochondries, il explore des thèmes rarement abordés dans les jeux vidéo de cette époque. L'histoire commence de manière explosive lors d'une représentation d'opéra où tous les spectateurs sont brûlés vifs en raison d'une réaction biologique inexplicable, mettant en scène une intrigue sur l'évolution, la mutation et les origines de la vie. Au fil de l'aventure, le joueur est amené à réfléchir aux limites de la science, aux dangers de manipuler des forces incontrôlables, tout en découvrant des révélations surprenantes sur les liens entre Aya et le phénomène central de l'intrigue. Si le scénario est riche et complexe, il peut toutefois souffrir de quelques longueurs, avec des dialogues parfois trop explicatifs ou des passages qui ralentissent le rythme de l’histoire.
Une direction artistique et musicale mémorable
En plus de son gameplay et de son scénario, Parasite Eve brille par sa direction artistique et sa bande-son. Visuellement, le jeu parvient à capturer l’atmosphère d’une ville en pleine mutation, tout en utilisant des graphismes 3D et des arrière-plans précalculés, typiques des jeux de rôle de l’époque. Les lieux sont souvent lugubres, avec une attention particulière aux détails qui renforcent l’horreur et la désolation des environnements. L’esthétique générale du jeu s’inscrit dans une veine réaliste, mais les transformations grotesques des créatures créées par la mutation mitochondriale ajoutent une touche cauchemardesque qui contraste avec les décors familiers de New York.
Les cinématiques sont particulièrement impressionnantes pour l'époque et ajoutent une touche cinématographique à l'ensemble. La transformation de certains personnages en monstres, notamment celle de Melissa, la chanteuse d’opéra, reste l’une des scènes les plus marquantes du jeu, rappelant les meilleures œuvres de l’horreur biologique.
Côté musical, la bande originale composée par Yoko Shimomura est l'un des points culminants du jeu. Avec des mélodies angoissantes, mystérieuses et parfois étrangement apaisantes, la musique s’accorde parfaitement à l'ambiance unique de Parasite Eve. Chaque lieu a son propre thème musical, qui renforce le sentiment de malaise et d’inconfort tout au long du jeu. La musique joue un rôle essentiel dans l'immersion du joueur, et l'œuvre de Shimomura continue d'être saluée comme l'une des meilleures bandes sonores de l'époque PlayStation.
Galerie Photos
Les plus Les moins
Points positifs
- Système de combat innovant et stratégique
- Atmosphère oppressante et immersive
- Scénario complexe et intrigant
- Bande sonore mémorable
Points négatifs
- Narration parfois alourdie
- Système de combat pouvant dérouter certains joueurs
En conclusion
Parasite Eve reste un jeu iconique, non seulement pour son approche audacieuse du genre hybride, mais aussi pour son ambiance unique et son histoire captivante. Il a su marquer son époque par son mélange de science, d’horreur et d’aventure, offrant une expérience de jeu rarement vue à l’époque. Si certains de ses aspects, comme le système de combat et les graphismes, peuvent sembler datés aujourd'hui, il n’en reste pas moins un titre incontournable pour les amateurs de RPG et de jeux d’horreur. SquareSoft a réussi à créer une œuvre qui continue de résonner avec les joueurs des décennies après sa sortie, notamment grâce à sa capacité à mêler innovation et immersion de manière harmonieuse. (NB : Une fantrad française existe depuis de nombreuses années)
Testé par Anthony TAELMAN (Tùni)
"Joueur depuis ma plus tendre enfance, j'ai pris la première claque de ma vie en 1996 avec Resident Evil. Créateur en 2012 de CN Play, et toujours à sa tête, mon expérience de nombreuses années dans le domaine du jeu vidéo est maintenant au service de ma talentueuse équipe."