Une suite et des changements
Sorti en 1999 sur PlayStation et développé par SquareSoft (aujourd'hui Square Enix), Parasite Eve 2 est la suite du célèbre Parasite Eve de 1998. Ce jeu, mélange de RPG et de survival horror, se déroule dans un monde où des créatures mutantes menacent l'humanité. L'intrigue suit Aya Brea, héroïne du premier volet et membre du MIST (Mitochondrion Investigation and Suppression Team), une unité chargée de combattre ces créatures issues de mutations mitochondriales. Ce deuxième opus se démarque par un changement radical dans son gameplay et sa structure narrative, adoptant une approche plus axée sur l'action et le survival horror, tout en conservant une part de stratégie via les pouvoirs parasitiques d'Aya. Si le premier jeu avait surpris par son mélange unique de RPG et d'horreur psychologique, Parasite Eve 2 s'aventure dans une direction différente qui divise les fans, en sacrifiant certains éléments de RPG au profit d’une expérience plus proche des titres comme Resident Evil.
Un gameplay plus orienté action
L'un des changements les plus notables entre Parasite Eve et sa suite réside dans le gameplay. Là où le premier jeu offrait un système de combat au tour par tour inspiré des RPG, Parasite Eve 2 s’oriente davantage vers un style d’action en temps réel, empruntant des éléments aux jeux de survival horror comme Resident Evil. Les déplacements d'Aya sont désormais plus rigides, avec une gestion de l’espace et des ennemis similaire à celle des titres de Capcom, notamment la visée automatique et les angles de caméra fixes. Ce choix contribue à accentuer la tension lors des affrontements, mais peut également se révéler frustrant pour certains joueurs en raison de la lenteur et de la précision relative des mouvements. Chaque combat devient alors une question de survie, où la gestion des ressources (munitions, soins) est primordiale.
Cependant, Parasite Eve 2 ne se limite pas à cette approche action et intègre toujours une dimension stratégique avec les pouvoirs parasitiques d’Aya, qui agissent comme des sorts magiques. Ces pouvoirs permettent à Aya de se soigner, d’attaquer à distance ou encore de renforcer ses capacités. Ce système offre une variété de choix tactiques et ajoute une dimension unique au combat, tout en respectant les racines RPG du premier jeu. Néanmoins, l’abandon du système de progression classique des RPG (niveaux et expérience) pour un modèle plus simple basé sur les points Parasite Points (PP) a déçu une partie des fans qui espéraient un retour des mécaniques RPG du premier opus. Si le gameplay a connu un tournant majeur, Parasite Eve 2 excelle dans la création d'une atmosphère sombre et immersive. Dès les premières minutes du jeu, le joueur est plongé dans un univers oppressant, où les dangers rôdent à chaque coin. Les environnements, soigneusement conçus, jouent un rôle clé dans l'immersion. De la ville désertée de Dryfield, aux allures de Far West fantomatique, aux laboratoires souterrains de Neo Ark, chaque lieu dégage une ambiance unique qui contribue à renforcer l'anxiété du joueur. Les décors sont remplis de détails visuels qui, pour l'époque, sont impressionnants et témoignent du soin apporté par SquareSoft à l’aspect graphique. Les cinématiques en CGI, marque de fabrique de l’époque, sont spectaculaires et ajoutent une dimension cinématographique à l’ensemble, renforçant encore l’immersion.
L'ambiance sonore, bien qu'inférieure en impact à celle du premier opus composé par Yoko Shimomura, reste efficace. Naoshi Mizuta signe ici une bande-son plus discrète mais adaptée, jouant davantage sur les silences et les sons ambiants pour instaurer une tension palpable. Ce choix fonctionne bien dans le cadre d’un jeu de survival horror, où les bruits de pas, de créatures ou les échos métalliques dans un laboratoire vide suffisent à maintenir une sensation de danger permanent. Néanmoins, certains fans du premier jeu pourraient regretter l’absence de morceaux plus marquants et épiques, qui étaient un des points forts du premier Parasite Eve.
Une intrigue captivante mais parfois confuse
En ce qui concerne la narration, Parasite Eve 2 propose une intrigue dense, mais qui peut parfois sembler décousue. L'histoire reprend après les événements de Manhattan dans le premier jeu, avec Aya Brea désormais intégrée au MIST. Son enquête la conduit dans des lieux variés et confrontée à une nouvelle menace mitochondriale. Si le scénario de base est intrigant, il souffre néanmoins de quelques défauts dans son exécution. Les personnages secondaires, bien que sympathiques, ne bénéficient pas d'un développement suffisant pour rendre l’histoire plus émotionnellement engageante. Même Aya, l’héroïne, semble moins explorée que dans le premier jeu, où ses traumatismes personnels jouaient un rôle central dans l'intrigue.
Le rythme de l’histoire est également inégal, alternant entre des moments de forte tension et des séquences plus lentes qui peinent à maintenir l’intérêt du joueur. Certains segments scénaristiques paraissent précipités ou peu clairs, ce qui peut frustrer les joueurs cherchant des réponses à certaines questions laissées en suspens dans le premier volet. Cependant, malgré ces défauts, Parasite Eve 2 parvient à offrir quelques révélations surprenantes et des moments de tension dramatique réussis. Les thèmes scientifiques, mêlant biologie, mutations mitochondriales et éthique de la recherche, restent au cœur du récit et apportent une profondeur intellectuelle qui distingue la série des autres jeux de survie plus conventionnels.
Galerie Photos
Les plus Les moins
Points positifs
- Ambiance immersive et sombre
- Diversité des environnements
- Système de pouvoirs parasitiques original
Points négatifs
- Scénario confus et personnages peu développés
- Moins d’éléments RPG que dans le premier opus
- Bande-son moins mémorable que celle du premier jeu
En conclusion
Parasite Eve 2 est une œuvre fascinante qui, malgré ses imperfections, réussit à marquer les esprits par son atmosphère unique et son mélange de genres. Si certains fans de la première heure pourraient être déçus par le virage plus orienté action et survival horror, d'autres apprécieront cette nouvelle approche, plus immersive et angoissante. Le jeu parvient à captiver par ses environnements variés et sa gestion des ressources, tout en conservant une part d'originalité grâce à ses pouvoirs parasitiques. Bien qu'il souffre d’un scénario parfois confus et de mécaniques de jeu rigides, il reste une expérience marquante pour les amateurs de survival horror sur PlayStation.
Testé par Anthony TAELMAN (Tùni)
"Joueur depuis ma plus tendre enfance, j'ai pris la première claque de ma vie en 1996 avec Resident Evil. Créateur en 2012 de CN Play, et toujours à sa tête, mon expérience de nombreuses années dans le domaine du jeu vidéo est maintenant au service de ma talentueuse équipe."