Un road trip étrange qui arrive enfin sur Xbox

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Pacific Drive fait enfin son entrée sur Xbox Series et cette sortie tardive permet de redécouvrir un jeu qui a déjà séduit par son concept atypique. L’expérience repose presque entièrement sur une voiture, unique compagnon au cœur d’une zone abandonnée et saturée de phénomènes paranormaux. Cette idée simple porte un univers riche, tendu et étonnamment personnel. Sur Xbox Series X, le jeu profite d’une fluidité solide et d’un rendu propre qui rendent l’immersion encore plus marquante. L’arrivée du DLC Whispers in the Woods ajoute non seulement une nouvelle zone, mais aussi un nouveau rythme et une nouvelle lecture de ce monde où la route est aussi un refuge qu’un piège. L’ensemble forme une aventure étrange, lente par moments, brutale à d’autres, mais toujours captivante.

Une structure de jeu pensée pour l’effort et la débrouille

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Pacific Drive repose sur une boucle qui se répète, mais jamais de manière mécanique. Le joueur retourne sans cesse dans la zone anormale pour récupérer des ressources, améliorer son véhicule et débloquer de nouvelles routes. L’essence du gameplay se trouve dans cette relation entre la voiture et l’environnement. Chaque sortie est un pari qui demande préparation, anticipation et sang froid. La voiture n’est pas un simple outil, elle devient un abri mobile, un coffre ambulant, une zone de sécurité fragile face à des anomalies prêtes à transpercer la tôle ou à aspirer l’énergie du moteur. Le travail de réparation demande méthode. On fouille, on démonte, on recycle, on rafistole, et l’on repart avec un mélange d’optimisme et de crainte. Sur Xbox Series X, le confort manette renforce cette dimension. Le retour haptique fait sentir la route dégradée, les vibrations instables et les impacts violents, ce qui donne à chaque trajet une vraie tension physique. Le système de progression reste clair, même si certaines pièces cruciales nécessitent plusieurs sorties supplémentaires, ce qui peut rallonger artificiellement certaines étapes. Mais cet aspect fait aussi partie de l’ADN du jeu. La zone est hostile, imprévisible et rarement généreuse, et c’est ce qui donne à chaque amélioration du véhicule une vraie satisfaction. Pacific Drive fonctionne grâce à sa capacité à créer une présence constante autour du joueur. L’environnement n’est pas qu’un décor, il semble respirer et réagir à la voiture. Les lumières étranges au loin, les arcs électriques au dessus des toits abandonnés, les sons métalliques qui s’échappent d'un poste de transformation corrodé, tout contribue à un sentiment d’inquiétude permanent. Sur Xbox Series X, le rendu est net, les ombres sont stables et les effets de particules apparaissent sans chute notable de fluidité, même si quelques micro ralentissements apparaissent lors des séquences les plus chargées. La météo joue un rôle essentiel. La pluie qui s’abat sur le pare brise, les reflets déformés des anomalies, les éclairs bleutés qui illuminent un paysage désert, tout cela installe un rythme où la nature semble muter à chaque kilomètre. Le sound design amplifie cette impression. La zone émet des bruits sourds, des murmures, des appels lointains. Le moteur, lui, gronde, tousse, sature. Il devient l’unique compagnie dans un monde volontairement silencieux. Le jeu repose beaucoup sur les moments où rien ne se passe, où seule la voiture respire au milieu d’un décor immobilisé. Cet équilibre entre calme et chaos renforce la personnalité du titre.

Whispers in the Woods, Le DLC qui transforme la route en sentier inquiétant

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Le DLC Whispers in the Woods ne se contente pas d’ajouter du contenu, il modifie la manière de percevoir la zone. La forêt introduite par cette extension tranche avec les grandes étendues ouvertes du jeu de base. Ici, la route se resserre, les arbres se referment autour du véhicule et l’acoustique prend une importance nouvelle. Le vent devient un personnage. Les branches claquent, les feuilles vibrent, et des sons indistincts semblent se glisser dans les interstices de la carrosserie. La visibilité est plus réduite, ce qui oblige à rouler plus lentement. Le moindre détour peut cacher une anomalie silencieuse qui surgit sans prévenir. Le DLC propose aussi de nouvelles pièces à fabriquer, des améliorations spéciales dédiées aux conditions forestières et quelques variantes d’événements qui donnent un peu plus de vie à cette zone. L’histoire supplémentaire, moins frontale que dans le jeu de base, se présente par fragments, messages et traces laissées dans les campements désertés. Elle développe l’idée que la forêt garde en mémoire tout ce qui s’y est aventuré et qu’elle observe le passage du véhicule comme un intrus. Ce contenu ne bouleverse pas la formule, mais l’enrichit en profondeur. Les trajets deviennent plus lents, plus méthodiques, et le sentiment d’être épié est renforcé. Pour ceux qui ont aimé l’univers de base, cette extension représente une évolution cohérente et bienvenue.

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Les plus Les moins

Points positifs

  • Un concept unique centré sur la survie automobile
  • Une ambiance sonore puissante et immersive
  • Une atmosphère oppressante et cohérente
  • Une progression gratifiante du véhicule
  • Whispers in the Woods apporte une vraie identité nouvelle

Points négatifs

  • Quelques micro ralentissements dans les zones denses
  • La boucle de gameplay peut sembler répétitive
  • Une difficulté parfois abrupte au début
  • Certaines ressources importantes demandent trop de sorties supplémentaires

En conclusion

9
Pacific Drive sur Xbox Series X s’impose comme une expérience à part. La direction choisie par le studio assume la lenteur, la tension et la nécessité de faire corps avec le véhicule. C’est un jeu qui demande patience et curiosité, mais qui récompense largement la persévérance. La zone reste imprévisible et hostile, mais elle fascine par sa personnalité et sa cohérence interne. Le DLC Whispers in the Woods enrichit encore cette atmosphère avec un cadre plus intime et plus inquiétant. L’ensemble forme une aventure singulière, souvent oppressante, mais toujours engageante. Sur Xbox Series X, le tout gagne en confort, en fluidité et en impact sensoriel. Ce n’est pas un jeu pour ceux qui veulent de l’action constante, mais pour celles et ceux qui aiment les voyages difficiles, la survie minutieuse et les mondes étranges.

Testé par Anthony TAELMAN (Tùni)

Tùni
"Joueur depuis ma plus tendre enfance, j'ai pris la première claque de ma vie en 1996 avec Resident Evil. Créateur en 2012 de CN Play, et toujours à sa tête, mon expérience de nombreuses années dans le domaine du jeu vidéo est maintenant au service de ma talentueuse équipe."
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