Avec les moyens du bord

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Fondé en 2016, le studio Arrowiz a pour principe de proposer des expériences vidéoludiques portées sur la narration, prenant une grande partie sur le gameplay. Avec Mato Anomalies, les développeurs chinois tentent de mélanger subtilement le visual novel avec le J-RPG, une aventure se rapprochant des ténors du genre comme Shin Megami Tensei et son dérivé Persona. Un postulat de base qui se veut intéressant sur le papier, mais qui manette en main se montre plus décevant que prévu. En effet, dès les premières heures de jeu, le constat est implacable : Mato Anomalies n’a absolument pas les moyens de ses ambitions. Comprenez par là qu’on a l’impression que le jeu est plus un titre en aperçu qu’un produit totalement fini. Le jeu va plus puiser dans le visual novel pour offrir une narration complète. Mais pour profiter pleinement de l’histoire, il faut accepter de lire une succession de lignes de texte, qui partent par moment dans tous les sens. Les cinématiques sont peu présentes, exceptées pour introduire un nouveau personnage ou un affrontement important.

Persona non grata

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On incarne le détective Doe (certainement une référence à Detective Dee) qui enquête dans la ville futuriste de Mato, sur d’étranges événements. Peu à peu, les habitants de cette cité néo-futuriste se retrouvent à avoir des comportements proches de la folie. Et pour cause, une faille dimensionnelle existe entre Mato et les antres où les monstres se propagent dans le but d’envahir la mégalopole et prendre le contrôle psychique de tous les citoyens. Doe, se retrouvant dans l’une des portes amenant à cet univers macabre, va faire la rencontre de Gram, un combattant luttant contre l’expansion de « cette marée funeste ». Nos deux acolytes vont alors former un groupe de héros dans le but de sauver l’humanité. Mato Anomalies va alors s’accentuer sur deux types de gameplay : Doe, n’ayant pas la capacité d’affronter ces monstres, va enquêter dans les différents quartiers et recoins de Mato pour retirer des informations permettant d’en savoir plus sur la propagation. Gram, va quant à lui aller d’antre en antre pour se débarrasser de la vermine. Néanmoins, la proposition des deux gameplay se veut limitée, on se retrouve à réaliser des allers-retours incessants, parfois dans les mêmes lieux, tout au long des huit chapitres du jeu avec Doe, avec de simples discussions à texte en guise de dialogues. Pire, les phases d’enquêtes n’existent tout simplement pas, il n’y a pas de possibilités d’avoir une variété dans les choix de questions, pas de passage qui mène à une réelle réflexion de notre personnage, on se retrouve cantonner à un scénario linéaire noyé sous un amas de dialogues allant dans tous les sens et qui fait perdre le fil de notre histoire principale. Seul point positif de la jouabilité avec Doe, vous avez la possibilité de combattre mentalement certains des personnages infectés par la marée funeste, dans un système de jeu de cartes où lorsque vous gagnez, vous débloquerez des donjons principaux et secondaires pour permettre à Gram de progresser dans l’histoire.

Ennui Mortel

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Après avoir évoqué la partie enquête avec Doe, attardons-nous dorénavant sur le gameplay de Gram et de son équipe dans les différents antres. Pour faire simple, ces passages sont tellement pompés sur Persona 5, qu’on en frise le ridicule. Nous avons affaire à une pâle copie Wish qui ne propose rien d’intéressant par rapport à son illustre aîné, même la manière d’appréhender les combats de boss sont similaires à la saga d’Atlus, avec certes trois francs six sous. Pour se distinguer, Mato Anomalies va nous donner plus d’affrontements obligatoires pour progresser en termes de niveau et dans le but de gagner de l’or, nécessaire pour débloquer des armes et des éléments afin de faire évoluer votre équipe. Les combats deviennent lassants au fur et à mesure du temps, la faute à des arènes sans vie, à des personnages qui sortent toujours les mêmes phrases en boucle et à un système labyrinthique pénible à la longue. Seul aspect intéressant, en fonction des armes débloquées, vos personnages obtiendront de nouvelles attaques combinées à des éléments (feu, glace, électricité…), un peu comme les Pokémon, vous devrez analyser les forces et faiblesses de vos ennemis et adapter votre stratégie en conséquence sous peine de manger du retry. On aurait aimé plus d’originalité du côté de Mato Anomalies, malheureusement le titre pioche sans sourciller sur les jeux Atlus comme Persona ou Soul Hackers pour offrir une aventure de moins bonne facture. Sous couvert de l’hommage, Arrowiz tente tant bien que mal de cacher son manque d’inspiration et de proposer son univers à lui.

Galerie Photos

Vidéo

Les plus Les moins

Points positifs

  • Une histoire intéressante si on suit les lignes de dialogue textuel
  • Le système d’éléments dans les combats

Points négatifs

  • Les phases avec Doe sont inutiles
  • Aucune prise de risque côté gameplay
  • Pompe allégrement les licences Atlus

En conclusion

4
On peut accepter qu’un jeu puisse manquer d’ambition, faute de moyens. En revanche, il est plus discutable de copier ses pairs. Digne d’un mauvais élève, Mato Anomalies évité le zéro grâce à une histoire intéressante, qui reste le principal attrait du jeu.

Testé par Mehdi Boulais (Supras)

Supras
"À l'instar de l'ami Tùni, j'ai commencé mon expérience de gamer avec Resident Evil, premier du nom en 1996. Grand fan de SEGA, ma maison est envahie de poster à l'effigie de la Dreamcast et de Sonic. J'ai décidé de rejoindre l'équipe CN Play pour vous faire partager mes connaissances et vous faire également découvrir des pépites méconnues du grand public."
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