Une révolution annoncée… qui patine dans le virage
Présenté comme un tournant majeur dans la série, Mario Kart World sur Nintendo Switch 2 promettait de repousser les limites de la licence : plus de circuits, plus de joueurs, plus de modes… et un monde entier à parcourir. Nintendo mise ici sur une approche globale et multijoueur, avec des courses jusqu’à 24 participants et des tracés inspirés des grandes villes du monde. Mais une fois la manette en main, la magie retombe vite. Malgré une fluidité technique correcte, le jeu souffre d’un manque d’identité visuelle, d’un déséquilibre permanent et d’une expérience globale qui finit par épuiser. Le pire ? Le prix : 79,99 € en digital, 89,99 € en version physique, pour un jeu qui, malgré ses promesses, n’en offre pas autant qu’il le prétend.
Un jeu fluide… mais visuellement daté
Côté performance, Mario Kart World tourne bien. Même dans les courses à 24, il reste fluide, avec un framerate stable et des temps de chargement courts. Là-dessus, rien à redire : la Switch 2 fait le job. Mais sur le plan visuel, le jeu est en net retrait par rapport aux standards actuels – et même par rapport à ce qu'on attendrait d’un Mario Kart en 2025. Les textures sont pauvres, les décors souvent plats, les effets de lumière quasi absents. Les circuits censés représenter des lieux emblématiques du monde manquent cruellement de charme ou d’originalité. Rien ne surprend, rien n’éblouit. Le design donne une impression de précipitation, voire de recyclage mal digéré. Visuellement, le jeu est fonctionnel, mais absolument pas mémorable. Sur le papier, Mario Kart World est généreux : plein de circuits, des dizaines de personnages jouables, des karts personnalisables. Mais cette quantité ne masque pas le fond du problème : l’ensemble est mal pensé, répétitif, et souvent frustrant. Le mode solo s’épuise très (trop) vite. L’IA est imprévisible, les objectifs répétitifs, et les circuits se ressemblent trop dans leur structure. La surenchère d’objets rend chaque course brouillonne, au point qu’on en oublie le plaisir de la conduite. Il n’y a pas de vraie courbe de progression, pas de maîtrise gratifiante, juste un enchaînement d’événements qui finissent par lasser. On a beau changer de décor ou de kart, la sensation de jouer "toujours la même course" revient trop souvent.
Un multijoueur étouffant et mal équilibré
Le cœur de l’expérience, c’est le multijoueur jusqu’à 24. Et c’est aussi là que Mario Kart World devient un vrai chaos. Certes, tout reste fluide, et les parties se lancent rapidement (si le Nintendo Switch Online tient la route). Mais passé le premier choc visuel de la masse, c’est l’overdose. À 24, les objets pleuvent, les collisions s’enchaînent, et la lisibilité devient un vrai problème. On subit la course plus qu’on ne la pilote. On peut passer de la 3e à la 20e place sans rien pouvoir contrôler, juste parce qu’on a pris deux carapaces rouges en pleine ligne droite. À ce stade, ce n’est plus compétitif, ce n’est même plus drôle. C’est juste le bazar. Ajoutons à cela un système de progression lent et on obtient une expérience multijoueur qui frustre bien plus qu’elle n’amuse.
Galerie Photos
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Les plus Les moins
Points positifs
- Fluide, même en multijoueur à 24
- Contenu très riche dès le lancement
- Nombreuses options de personnalisation
- Circuits inspirés du monde entier
Points négatifs
- Graphismes fades, loin des standards actuels
- Solo répétitif, peu motivant
- Multijoueur à 24 joueurs trop chaotique pour être amusant
- Manque cruel d’équilibrage et de lisibilité
- Prix exagérément élevé pour un jeu aussi inégal
En conclusion
Mario Kart World avait les ambitions d’un épisode majeur. Il se contente d’un empilement de contenu peu inspiré, mal équilibré, et noyé dans une cacophonie d’effets, de bonus, et de karts hors de contrôle. Le jeu reste fluide, mais il n’est ni beau, ni intéressant à long terme. En solo comme en ligne, l’expérience devient vite pénible. Et surtout, vu son prix délirant – 79,99 € en digital, 89,99 € en boîte – on est en droit d’attendre bien plus. Le fun immédiat, la précision, la lisibilité, la maîtrise : tous les ingrédients qui faisaient le charme de la série sont noyés dans un trop-plein de tout. C’est une tentative ambitieuse, mais ratée.
Testé par Anthony TAELMAN (Tùni)
"Joueur depuis ma plus tendre enfance, j'ai pris la première claque de ma vie en 1996 avec Resident Evil. Créateur en 2012 de CN Play, et toujours à sa tête, mon expérience de nombreuses années dans le domaine du jeu vidéo est maintenant au service de ma talentueuse équipe."