Retour réussi ou simple mise à jour graphique ?
Lollipop Chainsaw RePOP, remaster d'un jeu qui avait marqué les esprits lors de sa sortie initiale en 2012, revient sur le devant de la scène vidéoludique. À l’époque, ce titre développé par Grasshopper Manufacture et dirigé par l’emblématique Suda51 avait surpris par son mélange unique d’action, d’humour excentrique et d’esthétique pop décalée. Juliet Starling, la protagoniste, est devenue un personnage emblématique du jeu vidéo, une pom-pom girl armée d’une tronçonneuse qui décime des zombies dans des environnements aussi farfelus que colorés. Alors que le marché du jeu vidéo est saturé de remakes, remasters et reboots, Lollipop Chainsaw RePOP se doit de convaincre qu'il a plus à offrir qu'une simple mise à jour graphique. Parvient-il à capturer la magie du jeu original, tout en répondant aux attentes modernes des joueurs ?
Univers visuel éclatant qui a bien vieilli
L’un des aspects les plus frappants de Lollipop Chainsaw RePOP est sans conteste son univers visuel, qui reste l’un des grands points forts du jeu. Dès les premières minutes, les joueurs sont plongés dans une explosion de couleurs, de néons, et de sang. Le style graphique, inspiré par les comics et la culture pop, est particulièrement bien mis en valeur grâce aux technologies modernes qui permettent d’affiner les textures, d’ajouter des effets de lumière et d’améliorer les animations. L’aspect cartoonesque du jeu, avec ses décors flashy et ses ennemis caricaturaux, crée une ambiance surréaliste et unique qui se démarque des autres jeux du même genre. La bande-son, composée de morceaux rock, punk et électro, accentue encore davantage cette atmosphère déjantée et offre une immersion totale dans cet univers. Pour les nostalgiques du jeu original, Lollipop Chainsaw RePOP est une véritable bouffée d’air frais, avec des graphismes modernisés qui parviennent à rendre hommage à l’original tout en se mettant au goût du jour. Cependant, malgré cette amélioration graphique indéniable, certains joueurs pourraient se demander si l’aspect visuel suffit à justifier une refonte complète. Si la direction artistique reste solide et pleine de charme, elle ne révolutionne pas non plus le genre, et le risque de voir ce style saturer après quelques heures de jeu est bien réel. Cela dit, pour les amateurs d’expériences visuelles marquées, le jeu conserve une identité forte qui le rend toujours aussi attachant. En ce qui concerne le gameplay, Lollipop Chainsaw RePOP conserve les mécanismes qui avaient fait le succès de l’original, mais cela vient avec ses forces et ses faiblesses. Les joueurs incarnent Juliet Starling et doivent découper des hordes de zombies à l’aide d’une tronçonneuse, tout en effectuant des combos et en débloquant des améliorations au fil du jeu. Les sensations de combat sont toujours aussi funs et exagérées, avec des effets visuels impressionnants qui rendent chaque coup satisfaisant. Les développeurs ont apporté quelques ajustements pour rendre le tout un peu plus fluide, et certaines animations ont été retravaillées pour améliorer l’expérience générale.
Toutefois, au-delà de l’apparence et de la frénésie des combats, le jeu souffre toujours des mêmes problèmes qu’en 2012. La répétitivité des affrontements se fait rapidement sentir, car le nombre de combos et d’attaques disponibles reste assez limité. Le manque de diversité dans les missions et les combats contre les boss n’aide pas non plus à casser cette monotonie. Au bout de quelques heures, certains joueurs pourraient trouver le jeu lassant, malgré les efforts pour maintenir l’ambiance légère et divertissante. Le charme de Lollipop Chainsaw RePOP réside dans son côté décalé et excentrique, mais pour les amateurs de gameplay plus technique ou varié, cette version pourrait manquer de profondeur.
Un humour provocateur qui divise
L’humour a toujours été un aspect central de Lollipop Chainsaw, et cela reste vrai dans ce remaster. Le ton délibérément absurde et provocateur du jeu original est conservé dans cette version, et Juliet Starling continue de livrer des répliques excentriques tout en éliminant des zombies de manière spectaculaire. Les dialogues sont remplis de clichés, mais c’est aussi ce qui donne au jeu son identité. Le contraste entre le côté innocent de Juliet, pom-pom girl stéréotypée, et la violence grotesque des affrontements crée des moments d’humour noir particulièrement marquants. Cependant, cet humour ne plaira pas à tout le monde. Ce qui était considéré comme provocateur et rafraîchissant en 2012 peut aujourd’hui sembler daté ou mal perçu. Certaines blagues, notamment celles liées à la sexualisation des personnages ou aux stéréotypes, pourraient même paraître déplacées dans le contexte actuel. De plus, le caractère volontairement exagéré de l’écriture peut devenir lourd sur la durée pour certains joueurs qui préfèrent un style plus subtil ou plus nuancé. Lollipop Chainsaw RePOP reste fidèle à l’esprit de l’original, mais cela signifie aussi qu’il s’adresse à un public qui apprécie ce genre d’humour sans filtre.
Galerie Photos
Vidéo
Les plus Les moins
Points positifs
- Graphismes modernisés et colorés
- Bande-son rock et punk énergique
- Univers visuel unique et déjanté
- Humour décalé et provocant
Points négatifs
- Gameplay répétitif
- Manque de profondeur dans les combats
- Humour qui pourrait ne pas plaire à tout le monde
- Quelques éléments datés
En conclusion
Lollipop Chainsaw RePOP est un remaster qui réussit à raviver la nostalgie des joueurs qui avaient adoré le jeu original, tout en offrant une mise à jour visuelle bienvenue. Son univers visuel déjanté, son gameplay fun mais répétitif, et son humour provocateur en font une expérience unique dans le paysage vidéoludique actuel. Cependant, le jeu ne parvient pas à se renouveler en profondeur, et les problèmes qui existaient déjà dans la version originale sont toujours présents. Pour les nouveaux venus, le manque de variété dans le gameplay et le ton parfois daté de l’écriture pourraient représenter des obstacles à apprécier pleinement cette aventure. Malgré ses défauts, Lollipop Chainsaw RePOP reste une proposition rafraîchissante pour ceux qui recherchent une expérience de jeu différente, pleine d’énergie et de folie.
Testé par Anthony TAELMAN (Tùni)
"Joueur depuis ma plus tendre enfance, j'ai pris la première claque de ma vie en 1996 avec Resident Evil. Créateur en 2012 de CN Play, et toujours à sa tête, mon expérience de nombreuses années dans le domaine du jeu vidéo est maintenant au service de ma talentueuse équipe."