Quand l’horreur jeunesse s’invite en jeu vidéo

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Goosebumps : Terror in Little Creek s’impose comme une tentative ambitieuse de transposer l’univers culte de Chair de poule dans un format vidéoludique. Inspiré des romans de R.L. Stine qui ont marqué plusieurs générations, le jeu plonge directement dans une petite ville américaine apparemment tranquille, mais rongée par des phénomènes étranges. L’intention est claire : capter l’essence d’une série d’histoires où l’horreur se mêle toujours à une touche d’humour et de légèreté, afin de proposer une expérience à la fois inquiétante et accessible. Dès les premières minutes, le joueur est accueilli par une ambiance lourde, un décor nocturne et des personnages qui semblent cacher plus qu’ils ne montrent. Cet écrin nostalgique met en avant le côté “conte d’horreur pour ados” qui a fait le succès des livres, tout en essayant de séduire une génération de joueurs qui aime autant l’épouvante que les récits interactifs.

Un univers soigné, entre nostalgie et frissons

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La plus grande réussite de Goosebumps : Terror in Little Creek réside sans doute dans son atmosphère. La ville est construite comme un petit décor de cinéma où chaque ruelle, maison ou bâtiment public respire le mystère. Les décors rappellent les séries télévisées des années 90, avec ce côté légèrement kitsch qui fait sourire tout en maintenant une tension latente. La fête foraine désertée, la bibliothèque plongée dans l’ombre ou encore le cimetière au clair de lune participent à créer un environnement crédible et riche en détails. Techniquement, le jeu n’impressionne pas : les graphismes restent modestes et parfois figés, mais ce manque est compensé par une direction artistique cohérente. Le sound design joue également un rôle important : les grincements, les rires inquiétants au loin et les musiques angoissantes accentuent chaque moment de doute. On sent que les développeurs ont voulu privilégier l’ambiance avant la prouesse technique, et sur ce point, le pari est réussi. Sur le plan narratif, Goosebumps : Terror in Little Creek fait le choix d’embrasser pleinement l’héritage de la saga. Les monstres emblématiques et les situations improbables se succèdent, offrant aux fans une avalanche de références directes aux romans d’origine. L’histoire s’articule autour de disparitions mystérieuses et de la montée progressive d’une menace surnaturelle que le joueur devra percer à jour. Les dialogues, souvent teintés d’humour noir, apportent une légèreté bienvenue dans cet univers pesant. Toutefois, malgré cette richesse, le rythme n’est pas toujours maîtrisé. Certaines séquences s’étirent inutilement, avec des phases d’investigation un peu trop répétitives qui ralentissent la progression. De plus, les personnages secondaires, bien qu’amusants dans leur exagération, manquent souvent de profondeur et peinent à s’imposer autrement que comme simples figurants. Cela crée parfois une dissonance entre l’envie de plonger dans l’histoire et la frustration de se retrouver face à des dialogues ou situations qui semblent tourner en rond. Néanmoins, la curiosité de découvrir quelle créature surgira au détour d’une scène maintient l’envie d’avancer.

Un gameplay accessible mais limité dans ses ambitions

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Côté mécanique, Goosebumps : Terror in Little Creek adopte une formule simple et accessible. Le joueur est invité à explorer les environnements, résoudre de petites énigmes et faire des choix narratifs qui influencent légèrement la suite des événements. L’idée est séduisante, car elle permet à un public large – y compris les joueurs peu expérimentés – d’entrer facilement dans l’expérience. Cependant, cette accessibilité se fait au détriment de la profondeur. Les énigmes manquent d’originalité et reposent souvent sur les mêmes principes, ce qui donne rapidement un sentiment de répétition. Les rares phases d’action, censées apporter un souffle nouveau, souffrent d’un manque de dynamisme et de précision. Les choix narratifs, quant à eux, se révèlent moins impactants qu’espéré : malgré quelques variations, l’histoire suit globalement le même chemin, limitant la rejouabilité. Au final, le gameplay fait office de support à l’ambiance et à la narration plutôt que de véritable moteur d’immersion. Ceux qui attendent un jeu riche en interactions ou en défis risquent donc de rester sur leur faim.

Galerie Photos

Vidéo

Les plus Les moins

Points positifs

  • Ambiance fidèle à l’esprit Chair de poule
  • Direction artistique cohérente malgré une technique modeste
  • Univers riche en références aux romans et à la série
  • Sound design efficace qui renforce l’immersion
  • Accessibilité qui ouvre le jeu à un large public

Points négatifs

  • Gameplay répétitif et peu varié
  • Phases d’action rigides et peu convaincantes
  • Personnages secondaires caricaturaux et sous-exploités
  • Rythme inégal qui casse la tension
  • Choix narratifs trop superficiels pour impacter vraiment l’histoire

En conclusion

7
Goosebumps : Terror in Little Creek n’est pas un jeu qui cherche à révolutionner le genre ni à rivaliser avec des productions plus ambitieuses. Sa force repose sur la fidélité à l’univers qu’il adapte, sur son atmosphère nostalgique et sur une narration remplie de clins d’œil aux fans de longue date. Malgré ses faiblesses en termes de gameplay et de rythme, il parvient à capturer ce mélange particulier d’humour et de frissons qui a fait la renommée de Chair de poule. C’est une expérience imparfaite, parfois frustrante, mais qui garde un charme certain pour qui sait l’aborder avec indulgence. Pour les amateurs de la licence et les curieux à la recherche d’un jeu d’horreur léger et accessible, Little Creek mérite au moins une visite. Pour les autres, il restera sans doute une curiosité sympathique, mais loin d’être incontournable.

Testé par Anthony TAELMAN (Tùni)

Tùni
"Joueur depuis ma plus tendre enfance, j'ai pris la première claque de ma vie en 1996 avec Resident Evil. Créateur en 2012 de CN Play, et toujours à sa tête, mon expérience de nombreuses années dans le domaine du jeu vidéo est maintenant au service de ma talentueuse équipe."
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