Forspoken, annoncé sous le nom de code : Project Athia en 2020 lors d'un State of Play inoubliable de PlayStation est enfin disponible. Le test arrivant sur CN Play largement plus tard que la majorité de la presse, il était important pour moi de retourner en long et en large ce titre qui aura fait un véritable bad buzz depuis ses premiers reports jusqu'à sa sortie. Qu'en est-il vraiment ? S'est-il fait injustement tacler ou a t'il du potentiel à revendre ? Il est vrai qu'il aura été difficile pour moi de se lancer dans cette écriture tant j'ai voulu aller au fond des choses. Ne voyez donc pas ces paragraphes comme un test mais plutôt comme une lettre d'amitié à un titre qui aurait pu nous donner beaucoup plus mais qui laisse, malgré tout, un sentiment positif.

Beaucoup se souviennent d'un des plus gros downgrade de l'histoire du jeu vidéo en la personne de Final Fantasy XV. Présenté lors d'un trailer visuellement époustouflant en 2013 lors de la conférence E3 de PlayStation, il démontrait tout le potentiel d'un moteur qui allait mettre toute l'industrie à terre. Arrivé fin 2016, le quinzième opus de la franchise la plus adorée de Square Enix nous aura démontré que Luminous Productions aura totalement galéré pour offrir un standard visuel de qualité tellement le résultat final n'était en rien égal à ce que l'on nous avait montré plus de 3 ans plutôt (sans parler de l'arlésienne Versus XIII). Et ici, c'est exactement la même chose ! voulant se concentrer sur le dernier bébé de Sony (la PlayStation 5) ainsi que sur les PC surpuissants et au vu du premier trailer, vide certes, mais tellement beau, nous étions tous certains que la claque était enfin en vue avec ce moteur rempli de possibilité mais si dur à coder. Au final c'est extrêmement laid ! A des années lumières de ce qui nous avait été vanté, comme pour nous faire revivre le cataclysme du passé. Avant de parler du monde ouvert d'Athia, les aventures de Frey débutent dans un New York tellement moche que même Marvel's Spider-Man de 2018 lui met 20/0. Une fois arrivé dans ce fameux monde ou toute l'essence du moteur devait se montrer, c'est encore pire évidemment. Textures baveuses, PNJ visuellement indignes d'une fin de gen Xbox 360/PS3, et ralentissements à gogo. Au final, au vu de ce que je viens d'écrire on pourrait lui donner le coup de grâce, et pourtant...

Il y a des moments dans une vie de gamer ou l'on ne peut expliquer pourquoi on aime un jeu qui ne respecte en rien les codes actuels. Déjà, avoir choisi Ella Balinska, l'infecte actrice qui aura humilié la franchise Resident Evil dans l'ignoble série Netflix (heureusement annulée pour sa deuxième saison) et qui jouait le rôle principal de Jade Wesker me semblait totalement scandaleux. De plus, elle passe son temps à placer des insultes à tout va et raconter des phrases qui n'ont aucun sens (à se demander si elle est allée à l'école avec Aya Nakamura). Mais au delà de toutes ces phrases de bashing que je viens d'écrire, j'ai, sans explication, aimé cette aventure ! peut-être que je voulais vraiment retrouver mon chat et que je me suis pris d'affection pour un personnage principal abandonné et détesté de tous dans sa vie de tous les jours, mais voilà les mots me viennent naturellement, comme si mon corps dépassait ma vraie pensée. J'ai également pris un plaisir dingue avec ce gameplay si vif et spectaculaire que les missions FedEx sur une map de type Assassin's Creed ne m'a pas plus dérangé que cela. Je ne cherche pas à l'expliquer, je l'aime c'est tout.

Que dire ? Square Enix a tellement enchainé des échecs avec des choix internes douteux ou nouvelles propriétés intellectuelles qui se sont faites détruire. Forspoken ne déroge pas à la règle, mais c'est un peu comme Deadly Premonition, soit on aime, soit on déteste, il n'y pas de juste milieu avec cette nouvelle franchise. Son potentiel était énorme, mais gâché par un savoir faire d'une autre époque. Alors oui j'ai aimé, oui je lui donne une note correcte, mais c'est parce que je lui ai vraiment laissé sa chance (ce que peux n'ont pas fait et au vu de prix cela peut se comprendre). Soyez sûr que Luminous Productions étaient certainement remplis de bonnes intentions mais quel était vraiment le problème ? Un manque de moyen pour autant de reports et de soucis de réalisation ? On ne le saura peut-être jamais, mais il avait tout pour réussir.