Demon Slayer -Kimetsu no Yaiba- The Hinokami Chronicles 2 arrive avec un poids particulier sur les épaules. La série Demon Slayer s’est imposée comme un véritable phénomène mondial grâce à son mélange d’action spectaculaire, de drame émotionnel et de visuels somptueux. Le premier opus, sorti quelques années plus tôt, avait séduit les fans par sa fidélité esthétique mais avait aussi laissé un goût d’inachevé, avec un contenu trop limité pour vraiment s’imposer sur la durée. Cette suite était donc attendue à la fois comme une confirmation et comme une amélioration, avec la promesse d’un jeu de combat plus dense, plus riche et plus proche de ce que mérite une licence de cette envergure. La question est donc simple : The Hinokami Chronicles 2 parvient-il à s’élever au rang des grands jeux de versus fighting, ou reste-t-il une adaptation séduisante mais incomplète ?

Le premier atout indéniable de ce deuxième épisode réside dans son gameplay. Là où le premier jeu proposait déjà une base solide mais simple, cette suite vient enrichir les affrontements avec de nouvelles mécaniques qui apportent plus de dynamisme. Les combats conservent leur accessibilité – un bouton pour les attaques de base, un autre pour les compétences spéciales, des esquives fluides – mais la gestion des ressources et des combos a été revue afin de donner davantage de possibilités tactiques. Les joueurs qui veulent simplement profiter du spectacle peuvent s’amuser rapidement, tandis que ceux qui aiment décortiquer chaque personnage trouvent plus de matière à creuser. Les animations sont toujours aussi flamboyantes. Chaque technique rappelle fidèlement l’anime, avec des effets visuels qui transforment le moindre duel en scène de film d’animation. Les coups spéciaux, accompagnés de ralentis et de mises en scène impressionnantes, donnent une vraie dimension dramatique aux affrontements. On sent que CyberConnect2 a mis tout son savoir-faire dans la fluidité et la beauté des combats, au point que certains moments semblent tirés directement d’un épisode de la série. Néanmoins, malgré cette montée en puissance, le gameplay conserve une certaine répétitivité : les différences entre les personnages, bien qu’existantes, restent parfois trop superficielles pour pousser le joueur à expérimenter sur la durée. Le mode histoire reprend fidèlement la trame de l’anime, en adaptant les arcs qui suivent directement ceux déjà couverts dans le premier opus. Cela permet aux fans de revivre les passages emblématiques avec un soin visuel remarquable : chaque cinématique est splendide, chaque combat narratif est mis en scène avec un mélange d’intensité et d’émotion. L’équipe de développement a parfaitement compris que Demon Slayer n’est pas seulement une série d’action, mais aussi une œuvre centrée sur les liens humains et les drames personnels. Cette profondeur se retrouve dans certaines séquences, qui parviennent à émouvoir même en connaissant déjà l’issue de l’histoire. Cependant, ce choix de coller aussi étroitement à l’anime a un prix. Pour ceux qui connaissent déjà par cœur les épisodes, l’effet de surprise disparaît complètement. Le joueur suit une histoire déjà vue, avec une mise en scène qui impressionne mais qui laisse peu de place à l’interactivité. En dehors des combats scénarisés, le mode solo reste limité en termes d’exploration ou d’originalité. On a plus l’impression de participer à un film interactif que de vivre une véritable aventure vidéoludique. Cela n’empêche pas le plaisir de redécouvrir certains moments marquants, mais l’expérience manque de nouveauté pour captiver pleinement sur la durée. Sur le plan du contenu, The Hinokami Chronicles 2 fait des efforts notables. Le roster s’agrandit, permettant de retrouver plus de personnages emblématiques de la série, y compris certains très attendus. Cette variété donne plus de choix en multijoueur et apporte un souffle nouveau aux affrontements. Les développeurs ont aussi ajouté quelques modes de jeu supplémentaires et amélioré les options en ligne pour offrir une expérience plus stable et compétitive. Malgré ces progrès, le contenu reste en deçà des attentes pour un jeu de combat de ce calibre. Comparé à des titres comme Dragon Ball FighterZ ou Naruto Storm, le nombre de personnages jouables reste restreint et manque parfois de diversité en termes de styles de combat. Les modes proposés, en dehors du versus et du mode histoire, manquent d’originalité et n’incitent pas vraiment à rejouer sur le long terme. L’absence de véritables innovations dans la structure générale du jeu limite la durée de vie. Certes, le jeu séduit immédiatement par sa beauté et sa fidélité à l’anime, mais une fois l’histoire terminée et quelques combats multijoueur effectués, la motivation à y revenir régulièrement s’amenuise rapidement.

Sur le plan visuel et sonore, difficile de reprocher grand-chose à ce deuxième opus. CyberConnect2 démontre une nouvelle fois sa maîtrise de l’animation en cel-shading, offrant un rendu quasiment identique à celui de l’anime. Les environnements, les expressions faciales, les effets lumineux : tout est travaillé avec une précision qui rend hommage à l’œuvre originale. Les fans de Demon Slayer ne peuvent qu’apprécier cette fidélité, qui contribue énormément à l’immersion. La bande-son, composée de musiques directement inspirées de l’anime, renforce encore ce sentiment. Chaque combat est porté par des thèmes épiques qui accentuent l’intensité, tandis que les doublages japonais et anglais sont d’excellente qualité. C’est un véritable plaisir auditif et visuel, qui prouve que le studio n’a pas ménagé ses efforts pour respecter l’identité de la série. Le seul bémol réside dans une certaine redondance des décors et une mise en scène parfois trop figée en dehors des cinématiques, ce qui peut donner une impression de manque de variété.

Demon Slayer -Kimetsu no Yaiba- The Hinokami Chronicles 2 remplit largement son rôle d’adaptation fidèle et spectaculaire. Plus fluide, plus complet et toujours aussi magnifique, il offre aux fans une expérience réjouissante, à la fois visuellement impressionnante et accessible à tous. Cependant, cette suite reste trop prudente et manque de profondeur pour s’imposer comme une référence durable. Le gameplay, bien que peaufiné, reste trop simple pour rivaliser avec les grands noms du genre. Le contenu, bien qu’élargi, demeure insuffisant pour maintenir l’intérêt sur le long terme. En résumé, il s’agit d’un jeu qui émerveille sur le moment, qui impressionne par sa beauté et qui ravit les amateurs de Demon Slayer. Mais au-delà de cette première impression, il laisse une sensation de potentiel inexploité. Un très bon titre pour revivre l’anime autrement, mais pas encore un incontournable du jeu de combat.