Sorti en 2006 sur Xbox 360 (puis réédité en 2016 sur Xbox One, PS4 & PC), Dead Rising est un jeu développé par Capcom qui a rapidement su se démarquer dans le paysage vidéoludique. À une époque où les jeux de zombies étaient déjà bien présents, ce titre a su proposer une expérience rafraîchissante en mêlant action, survie et exploration dans un environnement aussi atypique que captivant : un centre commercial infesté de morts-vivants. En incarnant Frank West, un photojournaliste piégé dans cette horreur, le joueur doit non seulement survivre, mais aussi découvrir les mystères entourant cette invasion de zombies. Plus de quinze ans après sa sortie, que vaut réellement Dead Rising ? Est-il toujours aussi captivant qu'à sa sortie ou a-t-il vieilli avec le temps ? Plongeons dans une analyse approfondie pour comprendre ce qui fait de ce jeu un titre culte, tout en examinant ses forces et ses faiblesses.

L'une des premières choses qui frappe dans Dead Rising est l'originalité de son cadre : un immense centre commercial rempli de zombies. Ce choix n'est pas anodin et rappelle immédiatement les films de zombies des années 70 et 80, notamment le célèbre Dawn of the Dead (L’Aube des morts) de George A. Romero. Ce clin d'œil au cinéma d'horreur offre au jeu une atmosphère nostalgique tout en ajoutant une touche de modernité avec ses graphismes et ses mécaniques de jeu de l’époque. L'idée de placer l'action dans un centre commercial est ingénieuse, car cela permet aux joueurs de se sentir à la fois oppressés par l'espace clos, mais aussi libres d'explorer les nombreux magasins et d'utiliser une multitude d'objets comme armes improvisées. Que ce soit une poêle, une hache, ou même une simple peluche géante, Dead Rising encourage la créativité et l'expérimentation pour éliminer les hordes de zombies. De plus, le jeu se déroule sur une période limitée de 72 heures en temps de jeu, ce qui introduit une dimension de gestion du temps particulièrement stressante. Chaque action, chaque décision compte, car le temps avance inexorablement. Ce mécanisme renforce l'immersion et l'urgence des situations, car il ne suffit pas seulement de survivre aux zombies, mais aussi de gérer ses ressources, de secourir des survivants et de découvrir ce qui se cache derrière cette invasion mystérieuse. Cette gestion du temps, souvent saluée par les joueurs, apporte une tension constante qui donne au jeu un caractère unique. Sur le plan du gameplay, Dead Rising propose des mécaniques qui, à l'époque, étaient novatrices. L'une des plus grandes réussites du jeu réside dans la variété des armes disponibles. En effet, presque tous les objets du centre commercial peuvent être utilisés pour se défendre, et cela rend le jeu particulièrement divertissant. Que ce soit des articles de sport, des outils de bricolage, ou même des jouets, chaque objet peut potentiellement devenir une arme mortelle entre les mains de Frank West. Cette liberté d'action donne au joueur l'envie d'explorer chaque recoin du centre commercial pour découvrir de nouvelles façons de combattre les zombies. Cependant, cette liberté d'action s'accompagne de certaines limites techniques. L'une des critiques les plus récurrentes concerne les contrôles, qui peuvent sembler rigides et parfois maladroits. Dans des situations où des réflexes rapides sont nécessaires, cette rigidité peut rendre le jeu frustrant. De plus, la gestion des sauvegardes n’est pas des plus indulgentes : les joueurs doivent se rendre dans des points de sauvegarde spécifiques, ce qui peut s'avérer fastidieux, surtout dans un jeu où la moindre erreur peut entraîner une mort rapide. Un autre aspect critiqué du gameplay est l’intelligence artificielle (IA) des survivants que Frank est censé secourir. Bien que l'idée d'aider des survivants soit louable et ajoute une dimension humaine au jeu, leur comportement imprévisible et parfois irrationnel peut vite devenir une source de frustration. Il n'est pas rare que ces survivants se coincent ou fassent des choix incompréhensibles, ce qui complique inutilement certaines missions de sauvetage.

Sur le plan narratif, Dead Rising ne réinvente pas la roue, mais il propose une intrigue efficace et suffisamment intrigante pour captiver les joueurs tout au long de l'aventure. Le personnage principal, Frank West, n'est pas un héros typique. Photojournaliste en quête du scoop de sa carrière, il se retrouve pris au milieu de cette catastrophe et doit user de son intelligence pour découvrir la vérité derrière l'invasion de zombies. Le scénario est assez linéaire, mais il est ponctué de moments de tension, de mystères et de rebondissements qui gardent l’intérêt du joueur intact. Mais ce sont surtout les personnages secondaires, et en particulier les psychopathes, qui volent la vedette dans Dead Rising. Ces psychopathes, des humains ayant perdu la tête dans le chaos, sont autant de mini-boss que Frank doit affronter. Chacun d'eux a une personnalité excentrique, souvent grotesque, et leurs histoires viennent ajouter une couche de folie au jeu. Ces affrontements marquent les esprits par leur violence graphique, mais aussi par le contraste qu'ils créent avec l'humour noir omniprésent dans le jeu. Cet équilibre entre horreur, humour et tragédie rend le ton de Dead Rising unique et mémorable.

Dead Rising reste un jeu à part dans l'univers des jeux de zombies. Son ambiance unique, sa liberté d'action et son cadre innovant lui permettent de se démarquer, même aujourd'hui, dans un genre souvent saturé. Les joueurs qui apprécient l'exploration, la créativité et les défis trouveront dans Dead Rising une expérience riche et divertissante. Toutefois, il faut également souligner que le jeu n'est pas sans défauts : des contrôles parfois maladroits, une IA perfectible et un système de sauvegarde rigide peuvent frustrer certains joueurs. Malgré ces imperfections, Dead Rising a su marquer une génération de joueurs et reste aujourd'hui un titre culte. Son atmosphère décalée, son humour noir et sa gestion du temps en font une expérience unique que tout amateur de jeux de zombies se doit d'essayer au moins une foi