Un prologue prometteur au cœur de l’apocalypse
Sorti en 2010, Dead Rising 2: Case Zero est un préquel standalone qui sert de pont entre Dead Rising et sa suite très attendue, Dead Rising 2. Développé par Blue Castle Games (devenu Capcom Vancouver puis fermé) et édité par Capcom, ce spin-off propose aux joueurs une courte mais intense immersion dans un monde ravagé par une invasion de zombies. En exclusivité sur Xbox 360, le jeu se présente comme une introduction à la fois narrative et mécanique à l'univers de Dead Rising 2. Il se veut un avant-goût pour les joueurs tout en étant une expérience indépendante, idéale pour ceux qui découvrent la série. Mais qu’en est-il réellement de ce contenu additionnel ? Parvient-il à capturer l’essence de l’apocalypse zombie avec la même intensité que le jeu principal ? Voici une analyse approfondie de ses points forts, mais aussi de ses limites.
Riche et captivant, malgré une petite échelle
Dès le début de Dead Rising 2: Case Zero, les joueurs sont plongés dans une petite ville désertée nommée Still Creek, un lieu qui, bien que réduit en termes d’espace par rapport au vaste environnement de Dead Rising 2, offre une atmosphère dense et immersive. La ville est jonchée de débris, de véhicules abandonnés et de boutiques délabrées, témoignant d'une catastrophe qui a laissé ses traces partout. Cette attention aux détails fait partie des forces du jeu. Chaque bâtiment semble raconter une histoire, chaque rue révèle un fragment de la tragédie qui a touché ses habitants. On ressent une véritable urgence dans cette ville piégée par une apocalypse imminente.
Cependant, bien que cet environnement soit riche en détails, il demeure confiné. La carte de Still Creek est limitée à quelques blocs, ce qui donne rapidement l’impression d’être enfermé dans une zone restreinte. Si l’intention est de renforcer le sentiment de claustrophobie et de menace omniprésente, cela peut également frustrer les joueurs habitués à des espaces plus ouverts et à une plus grande liberté d’exploration. Après quelques heures, cette petite ville devient répétitive, bien que certains secrets cachés et objets uniques à découvrir prolongent légèrement l’expérience. Le cœur de Dead Rising 2: Case Zero réside dans son gameplay, et c’est là que le jeu brille véritablement. Le protagoniste, Chuck Greene, est un père qui doit jongler entre plusieurs tâches : trouver du Zombrex pour sa fille infectée, collecter des ressources, et surtout survivre face aux hordes de zombies. Ce qui distingue le jeu, c’est la possibilité de combiner divers objets pour fabriquer des armes de fortune uniques. Des combinaisons aussi improbables que des battes cloutées, des lances flammes bricolées avec des objets du quotidien, ou encore des tronçonneuses montées sur des vélos, permettent de varier les combats et d’apporter une touche de créativité morbide. Cette dimension du jeu donne une satisfaction immédiate aux joueurs qui adorent expérimenter et déchaîner leur inventivité contre les morts-vivants.
Cependant, Case Zero introduit également une contrainte qui pourrait ne pas plaire à tout le monde : le temps. Tout au long du jeu, une horloge tourne. Chaque action est chronométrée, notamment la nécessité de trouver du Zombrex avant que le temps ne s’écoule pour sauver la fille de Chuck, Katey. Cette contrainte peut ajouter de la tension, mais elle peut aussi gêner ceux qui préfèrent prendre leur temps pour explorer minutieusement leur environnement. De plus, le nombre de combinaisons d'armes disponibles dans cette préquelle est limité par rapport à Dead Rising 2, ce qui, après plusieurs essais, donne moins de place à la diversité et à la rejouabilité
Une histoire personnelle et touchante
Sur le plan narratif, Dead Rising 2: Case Zero se concentre principalement sur Chuck et sa fille Katey, dont l’infection par le virus zombie pousse le joueur à des choix moraux difficiles. Contrairement aux autres jeux de zombies qui se concentrent sur la survie brute, Case Zero apporte une dimension plus humaine à son récit. L’amour de Chuck pour sa fille est palpable et le désespoir de sa situation ajoute une couche émotionnelle à l’histoire. Cela donne aux joueurs une motivation forte pour progresser et réussir chaque mission, en particulier celle de récupérer du Zombrex à temps.
Néanmoins, cette intrigue reste relativement simple et sert principalement d’introduction aux événements de Dead Rising 2. L’histoire de Case Zero est également très courte. Comptez entre deux et trois heures pour terminer le jeu, même en prenant le temps d'explorer et d'expérimenter avec les différentes armes disponibles. Cette durée de vie peut laisser les joueurs sur leur faim, surtout ceux qui espéraient une expérience plus étoffée. Le jeu propose toutefois une rejouabilité limitée, basée sur l’amélioration des compétences de Chuck ou la quête de nouvelles armes, mais ce n’est pas suffisant pour compenser sa brièveté.
En conclusion
Dead Rising 2: Case Zero est une expérience divertissante qui réussit son pari d’introduire l’univers et les mécaniques de Dead Rising 2. Le jeu se distingue par une ambiance réussie, un système de création d’armes amusant et une histoire personnelle touchante. Cependant, il est également limité par sa courte durée de vie, son espace de jeu restreint et la contrainte de temps qui ne plaira pas à tous les joueurs.