Un mirage technologique en demi-teinte

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Plus de quatre ans après son lancement tumultueux, Cyberpunk 2077 s’offre une édition dite « ultime », regroupant tous les contenus additionnels, correctifs et l’extension Phantom Liberty, dans ce qui est censé être la version définitive du RPG futuriste de CD Projekt RED. L’arrivée de cette édition sur Nintendo Switch 2 suscitait beaucoup d’attentes, tant la console hybride de nouvelle génération avait promis de combler le fossé technique qui séparait les versions portables des machines de salon. Malheureusement, cette version Switch 2 s’apparente davantage à une prouesse technique inaboutie qu’à un portage réussi, tant elle multiplie les concessions et trahit, en partie, l’expérience originale.

Deux modes graphiques, Une ville vidée de son âme !

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Dès le lancement, le joueur doit choisir entre deux modes graphiques distincts : un mode Qualité, bloqué à 30 FPS avec une résolution 1080p et des graphismes plus soignés, et un mode Performance, qui tente de grimper à 40 FPS, toujours en 1080p, mais au prix de sacrifices visuels évidents. Dans les faits, aucun des deux modes ne parvient à offrir un équilibre satisfaisant. Le mode Qualité offre certes une image un peu plus nette, mais souffre d’une fluidité très irrégulière, notamment lors des déplacements rapides en véhicule ou dans les zones densément peuplées. Le mode Performance, quant à lui, parvient occasionnellement à maintenir ses 40 images par seconde, mais le rendu visuel en pâtit sévèrement : textures baveuses, ombres simplifiées, reflets absents, et un aliasing omniprésent qui rappelle davantage les portages cloud que du rendu natif. L’expérience, dans les deux cas, donne le sentiment constant de devoir choisir entre deux moitiés d’un jeu complet. Ce dilemme graphique s’ajoute à une série de limitations techniques qui minent sérieusement l’immersion. La densité de Night City, pourtant élément clé de l’identité du jeu, a été drastiquement réduite. Le nombre de PNJ a été visiblement abaissé, rendant certains quartiers méconnaissables et désespérément vides. Les animations faciales et les transitions entre cinématiques et gameplay perdent également en finesse, renforçant l’impression d’un monde moins vivant. Des artefacts graphiques récurrents, comme des clignotements de textures ou des bugs d’affichage dans les éclairages dynamiques, viennent encore alourdir le tableau. Et même si l’on comprend que des compromis étaient nécessaires pour faire tenir un jeu aussi ambitieux sur une console portable, il est difficile de ne pas ressentir un goût amer face à ce qui semble être une version amputée de son âme.

Une narration qui résiste aux contraintes

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Heureusement, tout n’est pas à jeter. Le cœur du jeu reste là : un univers cyberpunk captivant, une écriture mature et soignée, des personnages forts et des quêtes secondaires parfois plus marquantes que l’intrigue principale elle-même. Le contenu est exhaustif, avec tous les patchs et l’extension Phantom Liberty inclus d’office. L’ergonomie a aussi été repensée intelligemment pour les manettes de la Switch 2, avec des menus adaptés à l’écran plus petit et des raccourcis bien pensés. Pour un néophyte n’ayant jamais touché à Cyberpunk 2077, cette version peut malgré tout être un point d’entrée valable… à condition d’accepter une expérience visuelle et technique fortement dégradée par rapport aux standards actuels. Pour les autres, notamment ceux ayant connu le jeu sur PS5, Xbox Series ou PC, difficile de ne pas voir ici une version low-cost, aussi frustrante que limitée.

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Les plus Les moins

Points positifs

  • Contenu complet incluant Phantom Liberty et tous les correctifs
  • Univers toujours aussi fascinant, riche et cohérent
  • Écriture soignée et quêtes secondaires de qualité
  • Interface bien adaptée à la Switch 2, en mode portable comme docké
  • Plusieurs manières de jouer pour plaire à tout un chacun

Points négatifs

  • Deux modes graphiques décevants car ni l’un ni l’autre n’offre une vraie expérience fluide ou jolie
  • Frame-rate instable, même en mode Performance
  • Réduction flagrante du nombre de PNJ, ambiance urbaine affaiblie
  • Artefacts visuels, textures à la traîne, bugs graphiques fréquents
  • Expérience globale moins immersive que sur les autres plateformes

En conclusion

7
Cette version Switch 2 de Cyberpunk 2077 : Ultimate Edition aurait pu marquer un tournant en matière de portages ambitieux. Hélas, elle s’enlise dans une dualité technique mal maîtrisée, rendant l’expérience difficilement recommandable au-delà de la curiosité. Le fond est là, mais la forme peine à suivre. Un portage plus frustrant qu’impressionnant. La note reste toute de même correcte car le titre ne mérite pas de se faire attaquer puisqu'il s'agit d'une œuvre majeure du jeu-vidéo à conseiller sur les autres plateformes où il est disponible depuis un long moment.

Testé par Anthony TAELMAN (Tùni)

Tùni
"Joueur depuis ma plus tendre enfance, j'ai pris la première claque de ma vie en 1996 avec Resident Evil. Créateur en 2012 de CN Play, et toujours à sa tête, mon expérience de nombreuses années dans le domaine du jeu vidéo est maintenant au service de ma talentueuse équipe."
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