Quand la vitesse rencontre le style
Cyber Clutch : Hot Import Nights se présente comme un hommage futuriste à la culture du street racing et du tuning des années 2000, avec une esthétique cyberpunk prononcée. Le jeu ne cherche pas à concurrencer les simulations réalistes de conduite, mais à proposer une expérience arcade stylisée, accessible, rythmée et entièrement dévouée à la vitesse, au spectacle et à la personnalisation. Il s’inspire autant des classiques comme Need for Speed: Underground que de l’ambiance survoltée des soirées tuning, avec ses néons criards, ses moteurs trafiqués et ses rivaux qui jouent autant sur l’image que sur la performance. Le titre promet des sensations fortes, une identité visuelle forte et un système de personnalisation riche, mais tient-il réellement la route au-delà de ses premiers effets tape-à-l’œil ? C’est ce que cet avis va décortiquer en profondeur.
Une bombe d’adrénaline maîtrisée... ou presque
Dès les premières courses, Cyber Clutch impose un rythme effréné. La conduite, purement arcade, favorise l’agressivité, la prise de risque et le style plutôt que la précision. Ici, pas besoin de freiner proprement dans les virages : les drifts sont encouragés, voire indispensables, pour garder une bonne vitesse et activer le fameux « clutch boost », une mécanique centrale qui récompense les manœuvres audacieuses et les enchaînements stylés. Chaque véhicule propose un comportement distinct, avec des différences notables en termes de maniabilité, d’accélération et de drift. Certains bolides sont taillés pour les tracés techniques, d'autres pour les lignes droites. Cette variété est appréciable, même si l’équilibrage entre les voitures laisse parfois à désirer. Les courses elles-mêmes sont intenses, souvent serrées, ponctuées de raccourcis risqués et de zones de vitesse boostée. Cela dit, le jeu souffre parfois d’une IA trop imprévisible : certaines courses sont gâchées par des adversaires qui foncent sans logique, ou au contraire, traînent sans challenge. On note également un comportement physique parfois étrange dans les collisions, qui nuit à la fluidité de certaines épreuves. Le vrai cœur du jeu, celui qui lui donne sa personnalité et qui parlera directement aux amateurs du genre, c’est son système de personnalisation extrêmement complet. Chaque voiture peut être transformée de fond en comble : peinture, vinyles, néons, jantes, spoilers, kits larges, effets de lumière, bruit du moteur... tout y passe. Il est même possible d’ajouter des animations de présentation pour les véhicules en début de course. L’atelier de tuning est un espace complet et intuitif, où chaque modification a un impact visuel immédiat et parfois des conséquences sur le comportement de la voiture. Le mode carrière, quant à lui, est construit autour d’un système de progression classique mais efficace : enchaîner les courses pour gagner de la notoriété, débloquer de nouveaux quartiers, affronter des boss de la scène locale et gravir les échelons de la ligue underground. Chaque étape de la campagne est ponctuée de cinématiques stylisées, de cutscenes en mode BD animée et de rivalités personnalisées. Malheureusement, cette progression solide est freinée par un manque cruel de multijoueur en ligne, ce qui limite la rejouabilité pour ceux qui veulent s’affronter entre amis ou comparer leurs créations. Un mode fantôme et quelques défis communautaires sont présents, mais cela reste très en deçà des attentes pour un jeu centré sur la compétition.
Beauté synthétique, moteur qui tousse
Esthétiquement, Cyber Clutch : Hot Import Nights est un véritable show visuel. Les environnements nocturnes saturés de couleurs vives, les éclairages dynamiques, les effets de fumée et les reflets sur la carrosserie créent une immersion presque hypnotique. Chaque circuit est une plongée dans un monde parallèle entre rave urbaine, art de rue numérique et futur post-industriel. L’ambiance sonore joue un rôle tout aussi crucial : entre les moteurs hurlants, les musiques électro-trap calibrées pour l’action et les bruits d’ambiance de la ville, l’ensemble est cohérent et soutient parfaitement l’identité du jeu. En revanche, la stabilité technique est loin d’être irréprochable. Des ralentissements apparaissent lors des courses les plus chargées, les collisions provoquent parfois des réactions absurdes, et des bugs visuels persistent, notamment sur certaines plateformes. Pire encore, des crashs du jeu ont été rapportés lors des longues sessions. Ces problèmes, bien que corrigibles via des mises à jour, ternissent l’expérience globale et peuvent décourager les joueurs les plus exigeants. Le moteur graphique montre parfois ses limites, notamment quand plusieurs effets visuels s’empilent en pleine action.
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Les plus Les moins
Points positifs
- Gameplay arcade dynamique et accessible, avec une bonne sensation de vitesse
- Système de personnalisation riche, précis et visuellement impressionnant
- Univers visuel et sonore cohérent, stylisé et immersif
- Mode carrière bien rythmé avec des rivalités marquantes
- Ambiance tuning futuriste bien assumée
Points négatifs
- IA inégale, parfois trop passive, parfois injustement agressive
- Problèmes techniques encore trop présents
- IA inégale, parfois trop passive, parfois injustement agressive
- Équilibrage de certains véhicules à revoir
- Collisions physiques pas toujours réalistes
En conclusion
Cyber Clutch : Hot Import Nights ne manque ni d’ambition, ni de style. Il propose un retour rafraîchissant à une époque où le tuning, la vitesse et le style primaient sur le réalisme. Sa conduite arcade explosive, son univers visuel fort et son amour du détail dans la personnalisation en font un jeu à l’identité marquée, qui sait captiver dès les premières minutes. Pourtant, malgré toutes ses qualités, le titre peine à transformer l’essai sur la durée. L’absence de fonctionnalités multijoueur, les problèmes techniques trop fréquents et certaines incohérences dans le gameplay viennent freiner l’élan. C’est un jeu qui séduit, mais qui frustre aussi, car son potentiel est évident. Avec des correctifs techniques et un suivi sérieux de la part des développeurs, il pourrait devenir une référence du genre. En l’état, il reste une expérience plaisante, mais incomplète, réservée avant tout aux fans de tuning et de sensations arcade.
Testé par Anthony TAELMAN (Tùni)
"Joueur depuis ma plus tendre enfance, j'ai pris la première claque de ma vie en 1996 avec Resident Evil. Créateur en 2012 de CN Play, et toujours à sa tête, mon expérience de nombreuses années dans le domaine du jeu vidéo est maintenant au service de ma talentueuse équipe."