Une suite attendue mais différente

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Cook Serve Forever est présenté comme l’héritier d’une saga déjà culte pour les amateurs de cuisine nerveuse et de gestion chronométrée : Cook, Serve, Delicious!. Les précédents épisodes ont bâti leur réputation sur un rythme effréné, une exigence redoutable et un côté « stress culinaire » que beaucoup comparaient à un véritable enfer de restauration. Ce nouvel opus prend une direction surprenante : plutôt qu’un simple prolongement du modèle déjà établi, il tente de redéfinir l’expérience en ajoutant une dimension narrative et en simplifiant certains aspects du gameplay. L’intention est claire : séduire un public plus large, sans pour autant perdre l’âme frénétique de la franchise. Mais entre ambition et compromis, le résultat divise et soulève une vraie question : Cook Serve Forever réussit-il à moderniser sa recette sans sacrifier son cœur ?

Une expérience moins punitive mais plus fluide

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Au cœur du jeu, le gameplay reste basé sur une mécanique simple : préparer des plats le plus rapidement et efficacement possible face à une avalanche de commandes. Les joueurs vétérans remarqueront rapidement une différence de ton. Là où Cook, Serve, Delicious! demandait une maîtrise presque « dactylographique » du clavier, avec des combinaisons complexes de touches et une gestion exigeante des menus, Cook Serve Forever opte pour une interface plus intuitive. Les commandes sont plus visuelles, plus centrées sur des gestes rapides et fluides, ce qui rend la prise en main immédiate. Cela ouvre clairement la porte à un public moins habitué aux jeux de gestion hardcore. Cependant, cette accessibilité se paie. L’impression de chaos contrôlé, ce fameux moment où chaque seconde compte et où la moindre erreur peut ruiner un service, est beaucoup moins présente. Le stress positif qui donnait une vraie adrénaline aux anciens volets semble avoir été volontairement atténué. Certes, les services restent rapides et nerveux, mais l’aspect stratégique de la construction du menu ou de la gestion du temps de cuisson est mis en retrait. Ce choix en fait une expérience plus fluide mais aussi moins mémorable pour les joueurs en quête de défis extrêmes. C’est un peu comme si l’on passait d’une cuisine professionnelle à un food truck convivial : plus accessible, plus détendu, mais aussi moins intense. La grande nouveauté de Cook Serve Forever réside dans sa volonté de raconter une histoire. Le joueur n’incarne plus un simple restaurateur anonyme en quête de gloire, mais une héroïne ambitieuse dans une ville futuriste. La mise en avant de personnages secondaires, de dialogues doublés et de séquences scénarisées apporte une dimension inédite à la série. Cet aspect narratif permet de donner de la personnalité au jeu et de mieux s’attacher au parcours du protagoniste, ce qui est un vrai changement de ton par rapport aux épisodes précédents, davantage centrés sur la performance brute. Cependant, cette orientation ne fait pas l’unanimité. L’histoire, bien que sympathique, manque parfois de profondeur et s’étire avec des dialogues qui ralentissent le rythme. Entre deux services intenses, devoir enchaîner des séquences narratives peut casser la tension, surtout pour les joueurs venus chercher une expérience purement arcade. On sent une volonté de proposer une sorte de mélange entre visual novel et jeu de cuisine, mais l’équilibre n’est pas toujours au rendez-vous. Certains apprécieront cette tentative d’enrichir l’univers, d’autres regretteront une perte de rythme et une dilution de l’énergie qui faisait le charme de la licence.

Une immersion futuriste mais inégale

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Sur le plan visuel, Cook Serve Forever se distingue par une direction artistique colorée et moderne. Les plats sont détaillés, appétissants, et donnent vraiment envie, ce qui reste un point fort de la série. Les décors futuristes, mélange de néons et d’ambiances urbaines, participent à la création d’un univers distinctif qui tranche avec la sobriété graphique des précédents opus. Chaque service s’accompagne d’animations fluides qui renforcent la sensation d’énergie et de rapidité. Du côté sonore, le résultat est plus contrasté. Les bruitages liés à la cuisine sont toujours aussi satisfaisants – couper, mélanger, cuire – et offrent une immersion agréable. Mais la bande-son générale se veut plus posée, plus narrative, moins percutante que les musiques frénétiques des Cook, Serve, Delicious!. Cela correspond au virage plus cinématographique du jeu, mais cela amoindrit parfois l’intensité des services. En cherchant à proposer une expérience plus atmosphérique, le jeu perd une partie de la frénésie sonore qui soutenait le stress et la concentration dans les précédents volets. Résultat : une immersion réussie visuellement, mais un peu moins marquante musicalement.

Galerie Photos

Vidéo

Les plus Les moins

Points positifs

  • Gameplay plus fluide, facile à prendre en main
  • Une narration et des personnages qui donnent de la personnalité à l’univers
  • Direction artistique réussie et plats visuellement appétissants
  • Bonne énergie dans les services malgré la simplification
  • Bruitages de cuisine immersifs et satisfaisants

Points négatifs

  • Une profondeur de gameplay réduite par rapport aux anciens opus
  • Un rythme parfois cassé par des séquences narratives trop longues
  • Une bande-son moins percutante que dans la trilogie Cook, Serve, Delicious!
  • Une identité hybride qui risque de dérouter à la fois les fans et les nouveaux joueurs
  • Une bande-son moins percutante que dans la trilogie Cook, Serve, Delicious

En conclusion

7
Cook Serve Forever est un titre courageux, car il ne se contente pas de recycler une formule qui fonctionnait déjà. En intégrant une vraie narration et en rendant son gameplay plus accessible, il tente d’élargir sa base de joueurs et de moderniser l’expérience. Mais ce virage n’est pas sans conséquences : il déroute une partie du public fidèle et laisse un sentiment d’inachevé. Le jeu ne manque pas de qualités, mais son identité hybride – mi-jeu narratif, mi-simulation culinaire – le place dans une zone grise. Trop accessible pour les fans historiques, mais encore trop exigeant pour séduire pleinement le grand public, il risque de rester coincé entre deux publics. Au final, Cook Serve Forever est une expérience intéressante, agréable à jouer et riche en personnalité, mais qui n’égale pas la puissance et l’adrénaline brute de ses prédécesseurs. Il plaira à ceux qui recherchent une entrée plus douce dans l’univers de Vertigo Gaming, mais frustrera ceux qui attendaient une suite encore plus intense.

Testé par Anthony TAELMAN (Tùni)

Tùni
"Joueur depuis ma plus tendre enfance, j'ai pris la première claque de ma vie en 1996 avec Resident Evil. Créateur en 2012 de CN Play, et toujours à sa tête, mon expérience de nombreuses années dans le domaine du jeu vidéo est maintenant au service de ma talentueuse équipe."
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