Style phare des années 1990, le Point‘n click revient peu à peu au goût du jour avec le retour de titres importants comme Return to Monkey Island ou Beyond A Steel Sky. La particularité de Brok The InvestiGator, expliquée par le studio COWCAT lui-même, est de proposer une fusion du genre avec le beat’em all afin d’avoir l’un des premiers jeux catalogués comme étant un Punch’n click. Si aux premiers abords, cette combinaison pourrait interloquer, le contexte de l’histoire joue grandement en faveur de ce mélange de jouabilités. En effet, on se retrouve dans un futur dystopique, où les humains sont devenus des animaux anthropomorphes et un univers post-apocalyptique, comme si Mad Max avait fusionné avec l’univers Disney, le jeu proposant une ambiance cartoonesque. La lutte des classes, la dépendance à la technologie et le remplacement des humains par les machines sont également des thèmes abordés dans Brok The InvestiGator. Des sujets lourds toutefois atténués par la légèreté et l’humour des personnages, à commencer par le protagoniste principal, le crocodile enquêteur du nom de Brok.

Je ne vais pas vous raconter toute l’histoire du jeu, sous peine de gâcher le plaisir, mais ce que je peux vous dire, c’est qu’avec Brok The InvestiGator, nous avons affaire à l’un des points’n click des plus consistants, avec pas moins d’une quinzaine d’heures de jeu pour boucler la fin, sachant qu’en plus, vous avez une dizaine d’autres fin alternatives, histoire de prolonger l’aventure. L’intrigue principale va de rebondissements en rebondissements avec également un mélange subtil entre des passages suffocants proche du survival-horror, des enquêtes approfondies et des interrogatoires bien rythmés et des moments de combats où vous n’aurez pas forcément l’avantage, bien que Brok soit un ancien boxeur. Qui dit ambiance post-apocalyptique, dit survie pour notre personnage qui ne croule pas sur l’or et qui devra réaliser certaines quêtes annexes pour obtenir de l’argent et pour ainsi acheter des éléments supplémentaires pour faciliter les objectifs principaux et facultatifs dans chaque chapitre. Au bout de la deuxième partie de l’aventure, vous aurez la possibilité d’incarner le personnage de Graff, le fils adoptif de Brok, pour une intrigue secondaire qui entraînera des répercussions sur l’histoire principale. Là aussi, vous aurez la possibilité d’avoir d’autres passages d’énigmes qui feront travailler vos méninges.

Vous l’aurez compris, Brok The InvestiGator s’inspire des maîtres du genre afin de rendre une copie quasi parfaite grâce à des dialogues réussis, un humour bien senti et à des personnages attachants malgré la dure réalité de leurs conditions. Les différentes phases se marient bien, toutefois, on pourra reprocher un manque d’équilibre sur certains combats au fur et à mesure du jeu. C’est pourquoi, il est conseillé d’aller le plus souvent possible à l’arène VR de Shay, afin d’améliorer ses compétences et de gagner en niveau de combat et de santé. Un autre point qu’on pourrait reprocher, c’est la tendance à trop vouloir nous tirer vers les astuces obtenues par la collection de publicités, cachées dans le décor. Certaines situations ne sont vraiment pas simples et il nous contraint d’aller utiliser ces QR Codes pour nous sortir d’un blocage. Il est bien évidemment possible de se sortir des situations de différentes manières, mais sachez qu’il n’est pas toujours profitable d’utiliser la force à la moindre occasion. En effet, il est plus intéressant de connaître un certain cheminement pour obtenir une ligne de dialogue supplémentaire ou une narration cachée au préalable. Malgré tout, on ne peut que féliciter le studio COWCAT d’avoir donné cette totale liberté de mener son enquête à bien et de proposer une aventure aboutie grâce à une direction artistique au poil (c’est le cas de le dire !).

COWCAT réussit le pari de mixer les genres de l’enquête et du combat dans un univers original et haut en couleur. Brok The InvestiGator est un jeu plaisant en surface, mais qui requière un investissement du joueur pour être profité plus en profondeur.