Un désastre vidéoludique
Lors de l'annonce de Balan Wonderworld, l'excitation était palpable parmi les joueurs. Le projet, porté par Yuji Naka, célèbre créateur de Sonic the Hedgehog, promettait une aventure féerique remplie de créativité et d'émotions. De plus, avec Square Enix derrière le jeu, les attentes étaient élevées. Malheureusement, ce qui devait être une épopée magique s’est transformé en une des plus grandes déceptions vidéoludiques de ces dernières années. L'expérience offerte par Balan Wonderworld est non seulement loin d’être captivante, mais elle accumule les erreurs de conception, les choix douteux et les problèmes techniques. Ce jeu, qui avait le potentiel de briller, sombre dans une médiocrité abyssale.
Un gameplay catastrophique et daté
Le cœur de tout bon jeu de plateforme réside dans son gameplay, mais dans le cas de Balan Wonderworld, il est difficile de trouver quoi que ce soit de plaisant dans les mécaniques proposées. Le principe des costumes, censé offrir des capacités uniques au joueur, est rapidement gâché par une conception simpliste et rigide. Chaque costume permet une seule action, souvent aussi basique que sauter ou donner un coup, ce qui limite grandement les possibilités d’interaction avec l’environnement. Ce qui aurait pu être un système innovant devient un obstacle majeur à la progression. Pire encore, la gestion des costumes est un véritable cauchemar. Le joueur ne peut porter que trois costumes à la fois et doit constamment revenir en arrière pour récupérer des costumes spécifiques, rendant l’expérience fastidieuse et répétitive. À cela s’ajoute une physique imprécise qui rend les sauts frustrants et peu réactifs, ce qui est inacceptable pour un jeu de plateforme.
L'un des aspects les plus agaçants du jeu est la répétition incessante des mêmes mécaniques de jeu. Les niveaux, censés être diversifiés, finissent tous par se ressembler. Les puzzles sont souvent trop simples ou mal conçus, et les ennemis n’offrent aucun défi. On passe d’un niveau à l’autre sans réel sentiment de progression ni de satisfaction. Même les combats contre les boss, qui devraient être des moments forts, sont simplistes et dépourvus d’intérêt, avec des patterns prévisibles et une absence totale de stratégie. L'ensemble du gameplay semble dater d'une autre époque, sans avoir bénéficié des évolutions et des raffinements du genre des plateformes modernes. Balan Wonderworld tente de séduire par son esthétique colorée et son univers fantaisiste, mais cette tentative échoue presque complètement. Bien que les premiers aperçus puissent donner l'impression d'un monde vibrant et plein de charme, il ne faut pas longtemps avant de réaliser que l'univers du jeu est confus, décousu et, surtout, mal exploité. Chaque niveau est censé représenter les émotions, les rêves et les angoisses des personnages secondaires, mais cette idée ne se traduit jamais de manière convaincante. Les environnements manquent de cohérence, et au lieu d'être un voyage onirique captivant, on se retrouve face à des décors fades, mal conçus et souvent remplis d'éléments inutiles.
Le design des personnages et des créatures est tout aussi déroutant. Balan lui-même, le personnage central du jeu, devait incarner la magie et la bienveillance. Mais ses apparitions se limitent à des mini-jeux insipides et répétitifs qui cassent complètement le rythme du jeu. Ces mini-jeux, où l’on doit réussir à appuyer sur un bouton au bon moment, sont si mal intégrés qu’ils finissent par agacer plutôt que divertir. Quant aux ennemis et aux autres créatures du jeu, leur design semble sans inspiration et générique, ce qui rend l’exploration encore moins engageante.
De plus, la caméra est un autre problème majeur. Elle se déplace de manière erratique, souvent dans des angles inconfortables, ce qui rend la navigation à travers les niveaux non seulement frustrante, mais aussi parfois impossible. Ce qui aurait pu être un monde merveilleux à explorer devient alors une source constante de frustration visuelle.
Performances techniques et bande-son en demi-teinte
Balan Wonderworld souffre également de sérieux problèmes techniques. Sur certaines plateformes, le jeu est criblé de bugs graphiques, avec des textures qui ne chargent pas correctement, des ralentissements fréquents et des chutes de framerate. Ces problèmes sont particulièrement inacceptables pour un jeu de cette envergure, surtout venant d’un éditeur aussi prestigieux que Square Enix. Les temps de chargement sont également excessivement longs, coupant fréquemment l’immersion et rendant le jeu encore plus pénible à parcourir.
La bande-son, bien qu'elle soit l'un des rares aspects corrects du jeu, finit par être répétitive et trop générique pour laisser une impression durable. Certes, certaines compositions sont agréables à écouter lors des premières minutes de jeu, mais elles deviennent vite lassantes, notamment en raison du manque de variété dans les thèmes musicaux. Cette redondance est d'autant plus frustrante que la musique finit par accentuer la monotonie générale du jeu.
Les rares cinématiques et moments narratifs ne parviennent pas non plus à rattraper les autres défauts. Le scénario, qui aurait pu être touchant ou intrigant, reste confus et peu développé. Les personnages n’ont aucune profondeur, et leurs histoires sont présentées de manière expéditive, sans laisser le temps au joueur de réellement s'attacher à eux.
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Les plus Les moins
Points positifs
- Quelques costumes apportent des idées originales, bien que mal exécutées
- Une bande-son globalement plaisante, malgré sa répétitivité
- Une idée de base intéressante avec les rêves et émotions des personnages
Points négatifs
- Gameplay monotone, répétitif et mal pensé
- Manque total de fun et d’engagement
- Caméra mal calibrée et erratique, rendant la navigation difficile
- Problèmes techniques fréquents, ralentissements, bugs graphiques et longs temps de chargement
- Scénario et personnages peu développés et dénués d'émotion
En conclusion
En définitive, Balan Wonderworld est un échec sur presque tous les plans. Ce qui aurait pu être une aventure féerique remplie de magie et d'émotions se transforme en une épreuve frustrante et décevante, plombée par un gameplay répétitif, des choix de design incompréhensibles et des performances techniques médiocres. Ce jeu, qui portait tant de promesses en raison de la participation de Yuji Naka, est une immense déception, non seulement pour les fans de jeux de plateformes, mais aussi pour ceux qui attendaient une nouvelle création marquante de l’un des maîtres du genre. Balan Wonderworld s’est révélé être une leçon amère : même les plus grands noms de l’industrie peuvent échouer s'ils négligent l'importance de la cohérence, de la jouabilité et du soin apporté à leur produit final.
Testé par Anthony TAELMAN (Tùni)
"Joueur depuis ma plus tendre enfance, j'ai pris la première claque de ma vie en 1996 avec Resident Evil. Créateur en 2012 de CN Play, et toujours à sa tête, mon expérience de nombreuses années dans le domaine du jeu vidéo est maintenant au service de ma talentueuse équipe."