Atomic Heart a su faire parler de lui ces dernières années, notamment lors de l’E3 2021 avec la conférence Xbox de l’époque, en proposant un trailer aussi subversif qu’intrigant. Il faut dire que l’univers du jeu se déroule dans une URSS toujours existante et futuriste, là où les robots ont pris place pour aider la population et les cités sont construites dans les nuages, mettant en avant une imagination utopique de ce système qui vire bien évidemment au post-apocalyptique à travers son histoire. C’est le studio russe Mundfish, créé en 2007 et basé à Chypre, qui s’occupe de la réalisation de ce titre, le premier de son histoire avec l’appui économique de Tencent et de Gaijin Entertainment. Vous incarnez le major P-3, qui va être témoin de la rébellion des machines et qui devra enquêter sur la cause du chaos engendré par les automates et sur le massacre de leurs créateurs. Vous serez accompagné dans votre aventure par une intelligence artificielle du nom de CHAR-les, un allié utile notamment lors des phases d’énigme lorsque vous serez bloqué dans certains passages. Avec cette I.A, le major a également la possibilité de récupérer des éléments de fabrication pour créer et améliorer de nouvelles armes, vous pouvez aussi communiquer avec les consciences déchues des corps gisants au sol afin de comprendre davantage sur la révolte. Enfin, vous pouvez récupérer des enregistrements audio pour en savoir plus sur les origines de ce cauchemar, d’ailleurs sur Playstation 5, le haut-parleur de la manette est utilisé durant ces moments. Un ajout certes sommaire, mais que nous avons trouvé agréable au niveau de l’immersion.

Atomic Heart offre de magnifiques panoramas tout au long de son aventure, qui rappellera notamment aux fans de FPS Futuriste, le mal aimé Bioshock Infinite et sa ville Columbia notamment dans ses décors rétrofuturistes. Bien que semé d’embûches et de monstres prêts à en découdre, on prend un malin plaisir à découvrir ce monde semi-ouvert à la recherche d’éléments, de tours pour prendre le contrôle des caméras pour ouvrir des accès secrets et pour aller à la recherche de sites de test qui vous permettront d’obtenir des équipements uniques pour rendre vos armes plus efficaces notamment lors d’affrontement face à une horde de robots et de zombies, ainsi lors de combats contre les boss du coin. En revanche, le scénario principal tombe un peu à plat au fil des chapitres, la faute notamment à un manque de cinématiques et de rencontres marquantes, il faudra alors écouter les nombreux dialogues avec votre acolyte artificiel pour en savoir davantage sur les intentions de chacun. Et pour cela, il faudra accepter de lire les nombreuses lignes de dialogue qui peuvent parfois partir sur des passages assez incongrus. La relation entre les deux personnages ne m’a jamais paru vraie et le comportement du major m’ont toujours paru exacerbé, au point de le rendre caricatural. Pour l’anecdote, c’est David Kruger, la voix officielle du Master Chief de Halo, qui prend la voix de … CHAR-les, ce qui parait un peu déroutant lorsque ce dernier interpelle P-3 en l’appelant « Major ».

Pour être précis, Atomic Heart est un bon FPS-aventure avec des énigmes bien pensés et une sensation de gameplay agréable tout au long de son parcours, hormis sur les parties plateformes, qui est d’ailleurs souvent le talon d’Achille des jeux en vue à la première personne. Par moment confus, ces zones peuvent vous donner du fil à retordre, et même vous faire repartir de la sauvegarde précédente à cause d’un saut mal placé, de la rigidité du personnage ou d’une non-interaction avec un élément du décor. Vous allez aussi vous retrouver coincé dès lors qu’une horde d’ennemis vous ont isolé dans un coin, ce qui rend les combats très hasardeux et pire même en réalisant un simple saut, vous allez par moment vous retrouvez bloqué par un décor et il ne sera pas possible d’en ressortir à moins de charger la sauvegarde précédente. Malheureusement, tous ces bugs cassent la progression et le jeu ne disposant pas de sauvegardes manuelles, la frustration s’en retrouve présente. En revanche, nous avons bien aimé les combats de boss, bien que rare au niveau de l’aventure. Bien pêchus, ces combats permettent de privilégier l’utilisation du décor ou des armes améliorés pour en venir à bout en difficulté moyenne ou ardue. C’est pourquoi, il est plutôt conseillé d’arpenter l’entièreté de la carte pour mettre à niveau vos équipements sans quoi, vous allez passer de mauvais quarts d’heure. Le système de loot est aléatoire en fonction de l’histoire de chaque joueur, ce qui favorise l’exploration et la découverte des nombreux sites de tests et de zones gardées pour récupérer les précieuses améliorations. Vous aurez également la possibilité d’améliorer les attributs de votre personnage et l’Elek, le gant où CHAR-les est installé, pour obtenir des attaques paralysantes. On regrettera toutefois sur le flou du système d’amélioration des armes, avec notamment des textes trop petits, nous permettant pas de savoir réellement ce qu’on améliore.

Atomic Heart souffle le chaud et le froid entre un gameplay convaincant au global et un scénario qui traîne en longueur et à des personnages antipathiques. Il reste néanmoins un jeu agréable à parcourir grâce à des sensations fluides et à un univers de toute beauté.