Une alchimie entre rêve et mémoire

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Atelier Yumia : L’Alchimiste des Souvenirs et la Terre Rêvée est le dernier-né d’une série qui a su, au fil des années, affirmer sa personnalité dans le paysage du JRPG. Loin des récits épiques ou sombres qui dominent le genre, les jeux Atelier proposent une approche plus contemplative, centrée sur la découverte, la création et les relations humaines. Ce nouvel épisode reste fidèle à cet esprit, tout en cherchant à y injecter une dose plus prononcée de mélancolie. Le joueur y incarne Yumia, une jeune alchimiste à la recherche de souvenirs perdus dans un monde mystérieux, flottant entre réalité et songe. Ce test se veut personnel, sans influence extérieure, fruit d’une expérience complète du jeu, entre enchantement et frustrations.

Une ambiance féerique au service d’un récit introspectif

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Le premier contact avec Atelier Yumia est visuel, et c’est une réussite immédiate. L’univers graphique du jeu impressionne par sa douceur et sa cohérence : les décors semblent peints à la main, avec des tons pastels, des jeux de lumière subtils et une sensation constante d’évoluer dans un monde suspendu entre rêve et souvenir. Le character design, sans être radicalement nouveau, reste charmant, et les animations sont soignées, surtout dans les moments narratifs clés. Le monde de la Terre Rêvée n’est pas immense, mais il regorge de petits détails qui participent à l’immersion. Yumia elle-même est un personnage qui marque : bien loin des archétypes classiques, elle avance entre doute et détermination, portée par une quête identitaire touchante. L’écriture du scénario, bien que parfois simple, trouve le ton juste quand il s’agit d’explorer la mémoire, le regret, et les traces laissées par ceux qu’on oublie. C’est dans ces moments de sincérité que le jeu touche véritablement le joueur. Le gameplay reprend les fondamentaux de la série : exploration, récolte de matériaux, alchimie et combats au tour par tour. L’alchimie reste le pilier central, et si elle n’a pas été fondamentalement modifiée, elle conserve son attrait. Mélanger des ingrédients, optimiser les traits, viser une qualité ou un effet particulier : tout cela reste très engageant. Toutefois, une impression de stagnation se fait sentir. Les recettes sont nombreuses, mais le processus manque parfois de renouvellement. On retrouve aussi les mêmes boucles de jeu : sortir récolter, revenir synthétiser, repartir accomplir une quête. Pour les fans de longue date, cela peut donner un sentiment de routine. Les combats, eux, sont efficaces mais sans grande surprise. Le système de tour par tour reste clair et agréable, mais l’équilibrage est assez permissif, et la difficulté n’augmente jamais vraiment, ce qui limite l’intérêt tactique sur le long terme. En somme, si le jeu fait bien ce qu’il fait, il manque d’ambition pour surprendre ou réinventer sa formule.

Un rythme apaisé qui divisera les joueurs

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La question du rythme est sans doute la plus clivante. Atelier Yumia prend son temps, c’est un choix assumé. Il ne cherche pas à presser le joueur, préférant l’inviter à flâner, expérimenter, discuter avec les habitants ou simplement explorer les décors. Ce tempo lent correspond à l’atmosphère onirique du jeu, mais il pourra frustrer ceux qui attendent une progression plus marquée. Les quêtes secondaires sont nombreuses, mais rarement essentielles, et les objectifs principaux avancent doucement. Pourtant, ce rythme offre aussi un espace pour que les personnages secondaires existent, et pour que les thèmes du jeu — la perte, la mémoire, la reconstruction de soi — prennent de l’ampleur. Certains dialogues sont touchants sans être larmoyants, et le doublage japonais renforce cette sensibilité. Il faut accepter de s’y plonger pleinement pour en tirer toute la richesse narrative. Ceux qui passeront outre cette lenteur découvriront une histoire sincère, racontée avec une forme de pudeur rare dans le genre.

Galerie Photos

Vidéo

Les plus Les moins

Points positifs

  • Direction artistique lumineuse et originale
  • Une héroïne humaine, bien écrite
  • Thème des souvenirs traité avec justesse
  • Système d’alchimie toujours satisfaisant
  • Bonne ambiance sonore et doublage soigné

Points négatifs

  • Peu de renouvellement dans les mécaniques de gameplay
  • Rythme très lent, qui peut décourager
  • Difficulté faible, combats peu stimulants
  • Manque de variété dans les quêtes secondaires

En conclusion

7
Atelier Yumia : L’Alchimiste des Souvenirs et la Terre Rêvée est une œuvre délicate, construite avec soin, mais qui reste enfermée dans une zone de confort. Visuellement superbe, portée par une héroïne attachante et un thème fort, elle manque cependant de souffle neuf dans ses mécaniques de jeu. Pour les habitués de la série, ce sera une parenthèse douce et familière, une aventure à vivre comme un songe éveillé. Pour les nouveaux venus, l’expérience peut séduire par son originalité de ton, à condition d’accepter un rythme peu pressé et un gameplay parfois répétitif. Ce n’est pas un jeu qui cherche à impressionner, mais plutôt à accompagner, doucement, le joueur dans un monde de sensations subtiles.

Testé par Anthony TAELMAN (Tùni)

Tùni
"Joueur depuis ma plus tendre enfance, j'ai pris la première claque de ma vie en 1996 avec Resident Evil. Créateur en 2012 de CN Play, et toujours à sa tête, mon expérience de nombreuses années dans le domaine du jeu vidéo est maintenant au service de ma talentueuse équipe."
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