Une version remaniée pour les supports traditionnels

assets/images/tests/atelier-resleriana-the-red-alchemist-the-white-guardian/atelier-resleriana-the-red-alchemist-the-white-guardian_p1.jpg
Atelier Resleriana : The Red Alchemist & the White Guardian a d’abord vu le jour sous une forme atypique. Développé par Gust et édité par Koei Tecmo, ce nouvel opus de la saga Atelier est initialement lancé en 2023 au Japon sous un format mobile free-to-play, avec toutes les mécaniques habituelles du genre : gacha, progression par énergie, sessions courtes et mise à jour régulière. Mais en septembre 2025, le titre revient sous une forme remaniée, pensée pour une sortie mondiale sur Steam, PlayStation 5 et Nintendo Switch, avec une version PlayStation 4 réservée au marché japonais. Cette nouvelle édition conserve les fondations du jeu d’origine, mais modifie son rythme, son interface, son modèle économique et ses performances techniques pour offrir une expérience plus stable et plus adaptée aux standards des RPG sur consoles et PC. Il ne s’agit donc pas d’un simple portage. Cette version revoit la présentation de l’histoire, propose des ajustements de gameplay et une interface pensée pour les écrans larges et la manette. Le gacha n’est plus au cœur de l’expérience, remplacé par un système plus linéaire de progression, tandis que le contenu narratif est regroupé pour fluidifier la lecture. Le pari est clair : transformer un jeu pensé pour les téléphones en un RPG narratif à part entière, accessible à un public plus large, mais suffisamment riche pour conserver l’âme de la franchise.

Un récit à deux héroïnes bien distinctes

assets/images/tests/atelier-resleriana-the-red-alchemist-the-white-guardian/atelier-resleriana-the-red-alchemist-the-white-guardian_p2.jpg
L’histoire repose sur un principe simple mais efficace : deux personnages, deux trajectoires, deux visions du monde. D’un côté, Resna, une jeune fille passionnée d’alchimie dans un royaume qui l’a oubliée. De l’autre, Valeria, une mercenaire amnésique, plus sombre, plus directe, qui se bat pour survivre. Ce duo alterne les points de vue à chaque chapitre, permettant au joueur d’explorer deux ambiances distinctes qui finissent par se croiser. Le récit aborde des thèmes classiques de la série, transmission du savoir, découverte de soi, confrontation à un monde en déclin, tout en injectant une touche plus dramatique que dans les épisodes précédents. La narration bénéficie d’un découpage clair, sans excès de texte, et s’appuie sur des dialogues doublés en japonais, soutenus par une localisation anglaise de bonne qualité. La mise en scène, bien que sobre, parvient à porter des moments d’émotion grâce à une écriture équilibrée. Les personnages secondaires, nombreux, enrichissent l’univers et renforcent la sensation d’un monde vivant. Le tout se tient bien, même si certains rebondissements restent prévisibles. C’est une histoire plus sérieuse que celle de nombreux Atelier, mais sans jamais sombrer dans la noirceur gratuite. L’identité visuelle et sonore des deux héroïnes est bien marquée, ce qui facilite l'attachement au fil des chapitres. Côté mécaniques, cette version remaniée abandonne le gacha et les microtransactions, ce qui change profondément le rythme de progression. Les personnages ne sont plus obtenus de manière aléatoire, mais intégrés naturellement au fil de l’histoire ou via des objectifs secondaires. Le système de combat au tour par tour reste dynamique grâce à une alternance d’attaques simples, de compétences élémentaires, de liaisons combinées et de ruptures stratégiques. Les affrontements se montrent plus techniques dans les chapitres avancés, mais jamais frustrants. La courbe de difficulté est bien dosée, même si le jeu favorise une progression régulière plutôt qu’un vrai challenge. L’alchimie, autrefois complexe et centrale, est ici plus légère. Elle sert principalement à la fabrication d’objets d’amélioration, de consommables ou d’équipement. Le système reste plaisant, mais n’offre pas la profondeur des titres comme Atelier Sophie ou Atelier Lulua. Il s’agit avant tout d’un outil de soutien, bien intégré à la boucle de gameplay, mais sans rôle moteur dans la progression. Cette simplification permet au jeu de rester accessible, mais réduit aussi son intérêt sur le long terme pour les fans de la première heure. Les quêtes secondaires sont variées sans être inoubliables. Elles permettent de débloquer de nouveaux objets, renforcer les liens entre personnages ou explorer quelques zones optionnelles. Le jeu conserve une certaine répétitivité dans sa structure, héritée de ses origines mobiles, avec des objectifs clairs, des cartes linéaires, et peu d’exploration libre. Cependant, l’ensemble reste cohérent avec les ambitions du jeu, et ne nuit pas réellement à l’immersion.

Un habillage technique soigné et plus stable

assets/images/tests/atelier-resleriana-the-red-alchemist-the-white-guardian/atelier-resleriana-the-red-alchemist-the-white-guardian_p3.jpg
Visuellement, cette version console/PC est largement améliorée par rapport à l’originale mobile. Les modèles 3D sont affinés, les animations de combat plus fluides, et les environnements gagnent en clarté et en richesse. L’esthétique typique de la série est bien présente : tons pastel, architecture onirique, tenues détaillées et effets lumineux subtils. Les scènes de dialogue sont propres, même si la mise en scène reste figée. Le jeu tourne bien, avec des temps de chargement courts et une interface plus ergonomique qu’auparavant, pensée pour les écrans larges et la manette. La bande-son est l’un des points forts du titre. Fidèle à l’esprit musical de la série, elle combine des morceaux calmes, d’autres plus épiques, avec quelques thèmes mémorables associés aux héroïnes. Les doublages japonais sont réussis et renforcent la personnalité de chaque personnage, même si l’absence de doublage en anglais pourrait en freiner certains. L’ambiance sonore accompagne bien l’expérience, sans jamais être intrusive. Enfin, la disparition du modèle économique free-to-play permet de mieux profiter du jeu. Pas de publicités, pas de monnaie virtuelle à acheter, pas de restrictions d’énergie : on joue à son rythme, sans frein artificiel. C’est un vrai plus qui redonne de la valeur à l’ensemble de l’expérience.

Galerie Photos

Vidéo

Les plus Les moins

Points positifs

  • Deux héroïnes complémentaires et bien caractérisées
  • Univers visuel fidèle à l’esprit de la série
  • Combats dynamiques et bien rythmés
  • Bande-son de grande qualité
  • Absence de microtransactions

Points négatifs

  • Alchimie trop secondaire et simplifiée
  • Structure héritée du mobile encore perceptible
  • Peu de liberté d’exploration
  • Narration parfois linéaire et sans surprise

En conclusion

7
Dans cette version remaniée, Atelier Resleriana : The Red Alchemist & the White Guardian parvient à se détacher de son origine mobile pour offrir une expérience plus classique, plus complète, et surtout plus respectueuse des standards de la série. L’histoire tient la route, le gameplay est fluide et accessible, et la direction artistique conserve tout le charme habituel de l’univers Atelier. Si l’alchimie est trop en retrait et si la structure du jeu reste parfois rigide, l’ensemble reste cohérent et plaisant. Ce n’est pas un épisode majeur, ni une révolution. Mais c’est un spin-off bien exécuté, qui assume son format plus linéaire tout en s’ouvrant à un public plus large. Ce retour sur consoles et PC réussit à réconcilier accessibilité et fidélité. Pour les curieux, c’est une porte d’entrée honnête. Pour les habitués, c’est une expérience parallèle à découvrir sans trop d’attente, mais avec un certain plaisir.

Testé par Anthony TAELMAN (Tùni)

Tùni
"Joueur depuis ma plus tendre enfance, j'ai pris la première claque de ma vie en 1996 avec Resident Evil. Créateur en 2012 de CN Play, et toujours à sa tête, mon expérience de nombreuses années dans le domaine du jeu vidéo est maintenant au service de ma talentueuse équipe."
Partager le test