Un chef-d'œuvre en guise de chant du cygne ?

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Depuis des années, les fans de la saga Assassin’s Creed réclamaient un épisode se déroulant au Japon féodal. Ce cadre, propice aux récits d’infiltration, aux affrontements épiques et aux intrigues politiques, semblait taillé pour la franchise. Avec Assassin’s Creed Shadows, Ubisoft répond enfin à cette attente et ne se contente pas de livrer un simple jeu en monde ouvert : il propose une relecture ambitieuse de la formule, où le Japon du XVIe siècle prend vie dans une reconstitution d’un réalisme saisissant. Dès les premières minutes, on comprend qu’on a affaire à un épisode hors normes. Le jeu s’ouvre sur un Japon en proie aux luttes de pouvoir entre seigneurs de guerre, où l’honneur des samouraïs côtoie la ruse des shinobis. Cette époque troublée sert de toile de fond à un scénario qui mêle complots, trahisons et quête de vengeance, incarné par deux personnages aux styles radicalement différents : Yasuke, le samouraï puissant, et Naoe, la kunoichi furtive. Ce duo atypique apporte une profondeur inédite au gameplay, mais également une narration plus nuancée. Avec Shadows, Ubisoft signe un véritable hommage aux traditions japonaises et aux récits de sabre, où chaque détail – du bruissement du vent dans les bambous à la lueur des lanternes sous la pluie – contribue à une immersion totale. Mais cette beauté visuelle n’est qu’une partie de l’expérience. Le jeu propose un monde vivant, des mécaniques d’infiltration améliorées et un système de combat exigeant qui renouvelle la saga. Alors, Assassin’s Creed Shadows est-il le chef-d’œuvre tant espéré ou une simple relecture opportuniste du Japon féodal ?

Une immersion sidérante, un duo qui change la donne !

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Si Assassin’s Creed a toujours mis un point d’honneur à la fidélité historique, Shadows repousse encore les limites de la reconstitution. Le Japon féodal y est représenté avec une richesse et un souci du détail jamais vus dans la série. Les villes sont animées, les villages grouillent de vie et chaque région possède son identité propre. Des rizières humides aux montagnes enneigées en passant par les temples perchés sur les hauteurs, chaque paysage semble respirer. Mais ce qui impressionne encore plus, c’est l’impact du climat et des saisons sur le monde de jeu. En hiver, la neige ralentit les mouvements et masque les traces au sol, influençant directement la furtivité. L’automne, lui, offre un spectacle grandiose avec ses forêts de feuilles rouges, tandis que le printemps voit les cerisiers en fleurs tapisser les routes d’un voile rosé. Ubisoft ne s’est pas contenté de proposer des changements cosmétiques : chaque saison modifie les comportements des PNJ, les stratégies ennemies et même l’approche des missions. L’attention portée aux détails va jusqu’aux coutumes et à la culture japonaise. Les personnages parlent un japonais authentique, avec des expressions d’époque, et leurs gestes respectent les codes du bushido. Il est possible de participer à des cérémonies du thé, d’écrire des haïkus ou encore d’observer les rituels funéraires des samouraïs. Tout cela confère à Shadows une identité unique, bien au-delà du simple jeu d’action-aventure. L’une des plus grandes innovations de Shadows réside dans la dualité entre Yasuke et Naoe. Contrairement à d’anciens opus où le choix de personnage n’avait qu’un impact limité sur le gameplay, ici, chaque héros possède un style de jeu distinct qui influence la manière d’aborder les missions. Yasuke, le samouraï noir inspiré d’un personnage historique réel, est une force brute. Il se bat à découvert, capable d’affronter plusieurs ennemis à la fois grâce à son katana et son armure lourde. Chaque coup est puissant, chaque parade doit être précise, et le moindre duel exige concentration et timing. Jouer avec lui, c’est plonger dans l’art du combat au sabre, avec une violence et une technicité grisantes. Naoe, à l’inverse, incarne la subtilité et la furtivité. En tant que kunoichi, elle excelle dans l’assassinat silencieux, l’utilisation de gadgets et la mobilité. Elle peut escalader les bâtiments avec agilité, se faufiler dans les hautes herbes et éliminer ses cibles sans laisser de trace. Son gameplay rappelle les premières heures d’Assassin’s Creed, où l’infiltration était la clé. Mais Ubisoft a modernisé cette approche en ajoutant un véritable jeu d’ombres et de lumière : il est possible d’éteindre des torches pour créer des zones de discrétion ou au contraire d’attirer les ennemis vers une source lumineuse. L’alternance entre les deux personnages est fluide et donne une grande liberté au joueur. Certaines missions imposent l’un ou l’autre, mais la plupart permettent de choisir son approche. Cette dualité renforce l’immersion et donne envie d’explorer chaque recoin du monde de jeu en testant différentes stratégies.

Un gameplay affiné et une IA plus intelligente

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Ubisoft a retravaillé les mécaniques de combat et d’infiltration pour offrir une expérience plus immersive et exigeante. Le système de combat, notamment avec Yasuke, repose désormais sur une gestion plus poussée des postures et de l’endurance. Les affrontements ne sont plus de simples échanges de coups : il faut lire les mouvements de l’ennemi, parer au bon moment et contre-attaquer avec précision. L’intelligence artificielle a également été revue à la hausse. Finis les gardes aveugles qui abandonnent une poursuite après dix secondes : dans Shadows, une alerte peut se prolonger sur plusieurs minutes, forçant le joueur à redoubler de prudence. Certains ennemis sont capables de repérer des indices laissés par le joueur, comme des traces de pas dans la neige ou une torche éteinte. Enfin, le level design encourage une exploration plus verticale et dynamique. Les villes regorgent de passages secrets, de toits accessibles et de caches qui permettent des approches variées. L’environnement devient un véritable terrain de jeu, où chaque mission peut être abordée de multiples façons.

Galerie Photos

Vidéo

Les plus Les moins

Points positifs

  • Un Japon féodal sublimement reconstitué, vivant et crédible
  • Des mécaniques de furtivité et de combat profondément retravaillées
  • Le duo Yasuke/Naoe qui offre deux styles de jeu passionnants
  • Une IA plus intelligente et réactive
  • Un level design riche favorisant l’exploration

Points négatifs

  • Restrictions dans le changement de personnage à certains moments

En conclusion

10
Assassin’s Creed Shadows est une véritable lettre d’amour au Japon féodal et à la philosophie du bushido. Ubisoft a su marier l’authenticité historique avec un gameplay riche et dynamique, offrant une expérience intense et immersive. Le choix des deux protagonistes apporte une profondeur inédite, tandis que la refonte des mécaniques de furtivité et de combat donne un second souffle à la saga. Malgré quelques légères frustrations liées à la gestion du changement de personnage et à certaines quêtes secondaires moins inspirées, Shadows se hisse sans conteste parmi les meilleurs épisodes de la franchise. Un voyage inoubliable dans une époque fascinante, où chaque affrontement et chaque assassinat résonnent comme un poème guerrier.

Testé par Anthony TAELMAN (Tùni)

Tùni
"Joueur depuis ma plus tendre enfance, j'ai pris la première claque de ma vie en 1996 avec Resident Evil. Créateur en 2012 de CN Play, et toujours à sa tête, mon expérience de nombreuses années dans le domaine du jeu vidéo est maintenant au service de ma talentueuse équipe."
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