L'ex mascotte de SEGA

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Sorti en 1986 sur la console Master System de SEGA, Alex Kidd in Miracle World est un jeu qui a marqué toute une génération de joueurs. Ce titre est souvent considéré comme le pionnier des jeux de plateforme de l’ère 8-bits, rivalisant avec des géants tels que Super Mario Bros. de Nintendo. Avant l'arrivée de Sonic en 1991, Alex Kidd a servi de mascotte à SEGA et a joué un rôle clé dans l’identité de la marque pendant quelques années. Ce jeu nous emmène dans le Royaume de Radaxian, où Alex Kidd, avec ses poings surpuissants et son courage, doit affronter une série d’ennemis pour sauver sa patrie et déjouer les plans du sinistre Janken le Grand. Ce jeu a su conquérir le cœur de nombreux joueurs avec ses mécaniques innovantes et son style unique, mais qu’en est-il aujourd’hui, plusieurs décennies après sa sortie ? Est-il toujours à la hauteur de sa réputation ? Plongeons dans cet univers rétro pour évaluer ce classique de la Master System.

Un gameplay innovant mais frustrant

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Le gameplay de Alex Kidd in Miracle World a été l’un des éléments qui ont fait sa renommée. Contrairement à la majorité des jeux de plateforme de l’époque, où les héros se contentaient de sauter sur leurs ennemis pour les éliminer, Alex utilise ses poings pour les combattre. Ce choix de design donne au jeu une dimension unique : Alex peut détruire des blocs, ouvrir des coffres et frapper directement ses adversaires. Cette mécanique offre une dynamique différente par rapport aux autres jeux de l’époque, mais elle est parfois source de frustration. Les coups portés par Alex nécessitent une précision millimétrée, et les commandes ne répondent pas toujours de manière aussi fluide qu'on pourrait le souhaiter. Un autre aspect marquant du gameplay est l’introduction des combats de boss basés sur un jeu de "pierre-papier-ciseaux". Chaque fois que le joueur affronte un boss, la victoire dépend de la capacité à choisir la bonne combinaison dans ce mini-jeu. Si cette idée est innovante et amusante au départ, elle peut également sembler injuste, car elle repose en grande partie sur la chance plutôt que sur les compétences du joueur. De plus, certains éléments du jeu, comme les séquences où Alex conduit une moto ou un hélicoptère, apportent une diversité intéressante au gameplay, mais souffrent également de contrôles imprécis. Le moindre faux mouvement peut entraîner la destruction immédiate de ces véhicules, forçant le joueur à redémarrer le niveau ou à affronter les ennemis à pied, ce qui est beaucoup plus difficile. L’un des traits caractéristiques d’Alex Kidd in Miracle World est sa difficulté particulièrement élevée. Les jeux de l’époque étaient souvent conçus pour être difficiles, mais celui-ci se distingue par une courbe d'apprentissage très abrupte. Les erreurs ne pardonnent pas : une mauvaise décision ou un saut mal exécuté peut entraîner la perte d’une vie, et les vies sont en nombre très limité. Le jeu n’offre pas de système de sauvegarde, ce qui signifie que chaque défaite implique de recommencer depuis le début, un aspect qui peut décourager les joueurs modernes, habitués à des systèmes plus indulgents. Le système monétaire du jeu est également un facteur de stress supplémentaire. L’argent, représenté par des sacs de riz que l’on collecte dans les niveaux, est essentiel pour acheter des objets, des véhicules ou des équipements spéciaux dans les boutiques dispersées dans le monde du jeu. Cependant, une mauvaise gestion de ces ressources peut compliquer considérablement l'aventure. Perdre un véhicule ou gaspiller de l’argent sur un objet inutile peut rendre certains niveaux presque impossibles à terminer, ajoutant une couche supplémentaire de complexité au jeu. Pour les joueurs à la recherche de défis, cette difficulté extrême est perçue comme un point positif. Elle offre une récompense gratifiante à ceux qui persévèrent, mais pour d'autres, elle peut être source de frustration. Le fait que le jeu n’offre que peu de marge d’erreur, combiné à des mécaniques de contrôle parfois imprécises, fait d'Alex Kidd une expérience exigeante. Le moindre saut mal ajusté ou ennemi mal anticipé peut entraîner la mort, et comme mentionné précédemment, la chance joue parfois un rôle crucial dans les combats de boss, ce qui n'est pas toujours bien accueilli.

Un univers attachant

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Malgré ses défauts, Alex Kidd in Miracle World excelle par son univers coloré et son ambiance unique. Le monde de Miracle World est varié, avec des environnements allant des montagnes enneigées aux grottes sous-marines en passant par des temples et des châteaux. Chaque niveau présente une nouvelle palette de couleurs et d'ennemis, maintenant ainsi l’intérêt du joueur tout au long du jeu. Les personnages, bien que simplistes dans leur design, sont mémorables, notamment Janken le Grand et ses sbires, qui sont tous basés sur le thème du "pierre-papier-ciseaux", un clin d'œil humoristique qui reste dans l’esprit des joueurs. Toutefois, en termes de graphismes, le jeu a vieilli. À l'époque, Alex Kidd in Miracle World était visuellement impressionnant pour une console 8-bits, mais aujourd'hui, il apparaît rudimentaire. Les sprites des personnages et des environnements sont assez basiques comparés à d'autres jeux de la même période, comme Super Mario Bros. qui proposait une animation plus fluide et des décors plus détaillés. Cela étant dit, ce style graphique fait partie du charme rétro du jeu, et pour beaucoup, cette simplicité visuelle est synonyme de nostalgie. Là où le jeu brille véritablement, c'est dans sa bande-son. Les mélodies, bien que répétitives, sont accrocheuses et contribuent à créer une atmosphère légère et amusante. Certains morceaux, notamment le thème principal, sont devenus emblématiques et immédiatement reconnaissables pour ceux qui ont grandi avec le jeu. Même si la technologie sonore était limitée à l'époque, la musique réussit à capturer l'esprit d'aventure du jeu.

Galerie Photos

Les plus Les moins

Points positifs

  • Gameplay varié mélangeant plateforme, puzzle, et mini-jeux originaux
  • Univers coloré et attachant, riche en diversité de niveaux
  • Bande-son mémorable et entraînante, malgré les limitations techniques
  • Expérience nostalgique et gratifiante pour les amateurs de défis

Points négatifs

  • Difficulté extrêmement élevée et frustrante pour les joueurs modernes
  • Contrôles souvent imprécis, rendant certaines actions frustrantes
  • Graphismes datés, moins impressionnants comparés à d'autres jeux de la même époque

En conclusion

8
Alex Kidd in Miracle World est sans conteste un monument du jeu vidéo rétro et un élément clé de l’histoire de SEGA. Avec son gameplay varié, ses idées originales, et son monde coloré, il a su marquer toute une génération de joueurs. Cependant, il est indéniable que le jeu souffre de plusieurs défauts, notamment au niveau de la précision des contrôles et de sa difficulté impitoyable. Pour les joueurs modernes, habitués à des expériences plus équilibrées et plus indulgentes, Alex Kidd peut sembler punitif et parfois injuste. Pourtant, pour les amateurs de jeux rétro en quête de défi, ce jeu offre une expérience gratifiante, malgré ses imperfections. Alex Kidd in Miracle World reste un incontournable pour les fans de la Master System et un témoignage de l'époque où les jeux vidéo étaient plus simples dans leur présentation, mais plus complexes dans leur gameplay. Bien qu’il ait été éclipsé par des mascottes plus populaires comme Sonic, Alex Kidd conserve une place spéciale dans l’histoire du jeu vidéo et dans le cœur des nostalgiques.

Testé par Anthony TAELMAN (Tùni)

Tùni
"Joueur depuis ma plus tendre enfance, j'ai pris la première claque de ma vie en 1996 avec Resident Evil. Créateur en 2012 de CN Play, et toujours à sa tête, mon expérience de nombreuses années dans le domaine du jeu vidéo est maintenant au service de ma talentueuse équipe."
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