Une ode à la vie

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Présenté en décembre dernier, After Us est sorti ce 23 mai sur PC, PlayStation 5 et Xbox Series X/S. Ce jeu de plateforme a été développé par le studio espagnol Piccolo, studio qui a déjà réalisé le magnifique Arise: A Simple Story en 2019. Ce jeu est édité par Private Division, la filiale d’édition de jeux indépendants de Take-Two interactive. Vous incarnez Gaïa, un esprit créé par Mère Nature, dont le but est de récupérer les esprits égarés d'espèces animales afin de les préserver après un déluge rappelant l'épisode biblique, déluge consécutif aux excès de l’humanité. Sans avoir un côté moralisateur, After Us pousse le joueur à la réflexion sur la relation entre l'être humain et son environnement, c'est-à-dire la nature. Les dérives de nos sociétés modernes y sont très bien dépeintes par des décors à la fois sobres mais en même temps d’une extrême beauté. Nous allons parcourir les terres désolées de la Terre, investi de cette mission de récupérer ses esprits égarés tout en essayant par le biais de la flore de ramener l'oxygène sur cette planète sans vie. La Terre mère n’est toutefois pas dépourvue de toute présence, en effet, au cours de l’aventure, nous croiserons de nombreux ennemis au nom assez évocateurs de dévoreurs. Ce sont des êtres sans âmes dont leur objectif est de voler toute votre énergie et ainsi de vous tuer. Autrefois, c’était des humains, ces derniers sont omniprésents mais ils sont statufiés, amplifiant parfois l’ambiance glaçante de certains lieux. Le but du jeu est de retrouver les 8 réceptacles représentant les 8 animaux majeurs ayant disparu de la surface du globe terrestre comme le chien, le requinc,etc. Le jeu est également parsemé de collectibles disséminés à travers les niveaux sous formes de 100 esprits, parfois bien cachés. La durée de vie est d’environ une dizaine d’heures si en plus des esprits, vous souhaitez éliminer tous les dévoreurs du jeu. Les différents niveaux sont variés avec chacun leur technique particulière, ce qui vous pousse toujours un peu plus à progresser dans l’aventure.

Une simplicité qui s'allie bien avec le message

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En ce qui concerne le gameplay, il est simplifié au possible, ce qui permet une rapide immersion dans l’aventure. Notre personnage évidemment marche avec une traînée blanche se transformant en fleurs derrière son passage, ce qui ajoute un côté poétique à nos déplacements. Gaïa peut sauter et effectuer un double saut, dasher en avant pour atteindre des plateformes ainsi que courir sur les murs. Une autre touche nous donne la possibilité de projeter notre esprit, utile pour ramasser des objets, activer des mécanismes et également pour se battre. Cette même touche nous permet de créer une onde de choc végétalisant l’environnement direct. La présence de traces de pollution nous bloquant certains accès transforme irrémédiablement After Us en un jeu couloir, loin du monde ouvert promis dans les premiers instants du jeu. Cela donne un plus à la narration en équilibrant les routes fermées et les environnements plus ouverts. L’ensemble est assez cohérent malgré une map relative modeste sans balises, si ce n’est des objets indiquant le chemin à suivre. Gaïa aura la possibilité de voyager entre des raccourcis débloqués tout au long de l’aventure. L’expérience de jeu se renouvelle pratiquement à chaque niveau, dans certains il faudra faire preuve de rapidité quand dans d’autres avoir un timing parfait pour passer des obstacles. Les différents niveaux peuvent être verticaux ou horizontaux. Les combats avec les dévoreurs se font de plus en plus nombreux tout au long de votre aventure. Etant donné que notre seule arme est notre cœur qu’on peut envoyer, parfois face aux hordes de dévoreurs, nous serons obligés de souvent les esquiver. Face à ces hordes, l’échec est souvent au rendez-vous mais aucune inquiétude à avoir, les points de sauvegarde sont nombreux et habilement bien placés.

Techniquement, c'est loin d'être parfait

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Les premières heures du jeu sont bien affinées. Hélas, plus on avance, le jeu est sujet à certains ralentissements dus certainement à une mauvaise optimisation. La gestion des éclairages est globalement maîtrisée, même si parfois il y a quelques changements brutaux d’effets sur les textures. La mauvaise gestion de la caméra est la principale faiblesse du jeu. Sur certaines plateformes, il faut s’armer de patience tout en espérant que notre saut atteindra son objectif. Il est très difficile de trouver l’angle adéquat pour se situer dans l’espace et ainsi éviter la chute et ceci malgré un halo blanc, une bonne idée, qui apparait sous Gaîa à chaque saut. Le contrôle du personnage est parfois bien aléatoire, combien de fois sommes nous obligés de marquer une pause dans notre course pour sauter sur la plateforme suivante, ce qui enlève de la fluidité dans la progression de Gaïa. Artistiquement, le jeu est très réussi, les décors sont magnifiques avec tous ses panoramas de désolation avec des choix de couleurs efficaces transmettant très bien la tristesse de la situation. Le tout est sublimé par l’ambiance sonore du jeu, des mélodies tristes mais qui collent parfaitement à l’univers et à la prise de conscience voulue par les développeurs.

Galerie Photos

Vidéo

Les plus Les moins

Points positifs

  • Un gameplay qui se renouvelle sans cesse
  • Direction artistique magnifique
  • Durée de vie adéquate
  • Un message universel

Points négatifs

  • La gestion de caméra
  • Une optimisation inégale

En conclusion

7
C’est un véritable coup de cœur, Alter Us est certes un plateforme-runner somme toute classique avec ses défauts mais qui est sublimé par le message véhiculé sans être moralisateur et par une direction artistique qui allie poésie et tristesse. Le fait de se renouveler sans cesse dans son gameplay nous permet de ne jamais s’ennuyer et ni de ressentir la lassitude inhérente souvent à ce type de jeu. Pour les fans c’est un grand oui et pour les non-initiés, After Us est une magnifique porte d’entrée.

Testé par Bernard Joinville (Maxi Kagemusha)

Maxi Kagemusha
"Passionné de gaming, ma première claque vidéoludique est arrivée en 1990, à 14 ans, grâce à ma première console, la mythique Nintendo NES. Je suis fan du cinéma de Kurosawa, d'où mon pseudo, et je viens apporte à CN Play une touche moins hardcore gamer."
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