Un voyage temporel qui manque de précision
AeternoBlade II est un jeu d’action et de plateformes développé par le studio thaïlandais Corecell Technology. Sorti en 2019, il fait suite au premier opus sorti en 2014, poursuivant l’histoire de Freyja, une jeune héroïne en quête de vengeance après la destruction de son village. Armée de l’AeternoBlade, une arme mystique capable de manipuler le temps, Freyja doit cette fois affronter de nouveaux ennemis dans un monde en péril. Le jeu promet une expérience mêlant combats dynamiques, énigmes temporelles et exploration. Mais malgré ces promesses ambitieuses, AeternoBlade II souffre de plusieurs défauts qui nuisent à l’expérience de jeu globale. Plongeons dans cet univers et analysons en détail ses forces et ses faiblesses.
Un gameplay riche en potentiel mais mal maîtrisé
L'un des points forts d'AeternoBlade II réside dans son utilisation innovante de la manipulation temporelle. Le joueur peut inverser le temps, ralentir des événements ou créer des clones pour résoudre des énigmes complexes et vaincre des ennemis redoutables. Ce concept offre une profondeur stratégique aux combats et aux puzzles, permettant d'exploiter diverses approches pour surmonter les obstacles. Par exemple, certains boss imposants exigent une bonne maîtrise du temps pour esquiver leurs attaques ou trouver des failles dans leurs défenses.
Cependant, malgré ces idées novatrices, l'exécution du gameplay laisse à désirer. Les combats manquent de fluidité et peuvent paraître rigides, avec des animations peu convaincantes et des contrôles qui manquent de précision. Le système de combat, bien que prometteur sur le papier, souffre d'une mauvaise réactivité, ce qui peut rendre les affrontements frustrants, surtout face à des ennemis plus rapides ou à des phases de jeu nécessitant des réflexes. Le timing, qui est crucial dans ce type de jeu, est souvent désynchronisé, ce qui réduit l'impact des compétences de Freyja et des autres personnages jouables.
En outre, la courbe d'apprentissage du jeu n'est pas bien équilibrée. Les puzzles basés sur le temps, bien que créatifs, peuvent être parfois trop complexes ou mal expliqués, poussant le joueur à tâtonner sans véritablement comprendre les solutions attendues. Cela peut casser le rythme du jeu et décourager les joueurs moins patients. Sur le plan visuel, AeternoBlade II oscille entre le satisfaisant et le décevant. Si certains environnements et effets visuels, notamment lors de l'utilisation des pouvoirs temporels, sont bien réalisés, le jeu peine à se démarquer par un style artistique marquant. Les environnements sont variés, allant de sombres donjons à des plaines verdoyantes, mais ils manquent souvent de détails et d'interactivité, donnant une impression de vide.
Les modèles de personnages, quant à eux, sont relativement basiques et manquent de finesse, avec des animations parfois rigides et peu naturelles. Cela est particulièrement visible dans les cinématiques, qui, bien qu'elles tentent de donner de l'ampleur au récit, souffrent d'une mise en scène datée. De plus, certaines transitions entre les scènes de gameplay et les cinématiques sont abruptes, brisant l’immersion du joueur.
La bande-son, sans être exceptionnelle, accompagne correctement l'action sans vraiment se démarquer. Les effets sonores sont corrects, mais manquent parfois de punch, surtout lors des affrontements. À cela s'ajoutent quelques bugs techniques, comme des baisses de framerate ou des textures qui tardent à se charger, notamment sur la version Switch du jeu. Ces problèmes techniques nuisent à l’expérience globale et pourraient frustrer les joueurs les plus exigeants.
Un scénario ambitieux mais confus
L'histoire d'AeternoBlade II continue là où le premier opus s'était arrêté, avec Freyja toujours déterminée à se battre contre les forces obscures qui menacent son monde. Cependant, le jeu introduit de nouveaux personnages et des arcs narratifs supplémentaires qui peuvent rapidement dérouter, surtout pour les joueurs qui n'ont pas joué au premier épisode. Le récit se veut complexe, avec des thèmes liés à la manipulation du temps, aux paradoxes temporels et à la destinée, mais il manque de clarté dans son exposition.
Les dialogues, bien que nombreux, manquent souvent de profondeur et de naturel. Les personnages secondaires, qui auraient pu enrichir l’intrigue, sont sous-exploités et n'apportent que peu d'émotion ou de dynamisme à l’histoire. Cela est d'autant plus regrettable que le jeu semble vouloir s'inscrire dans un registre épique, avec des enjeux importants et des batailles contre des forces colossales.
Malheureusement, la progression scénaristique est lente, et les moments de tension ou d'émotion sont souvent étouffés par des dialogues trop longs ou des quêtes annexes peu intéressantes. Ce manque de rythme et de structure narrative peut rapidement ennuyer les joueurs qui s'attendent à une aventure plus intense et plus engageante.
Galerie Photos
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Les plus Les moins
Points positifs
- Mécaniques de manipulation du temps intéressantes
- Une variété dans les environnements et les puzzles
- Continuité pour les fans du premier opus
Points négatifs
- Combats rigides et imprécis
- Graphismes et animations datés
- Scénario confus et manque de développement des personnages
En conclusion
AeternoBlade II est un jeu qui possède des idées intéressantes, notamment grâce à ses mécaniques de manipulation du temps et son système de puzzles, mais qui souffre d'une exécution imparfaite. Le gameplay, bien que prometteur, est terni par des problèmes de fluidité et de réactivité, tandis que le scénario, ambitieux, manque de cohérence et d'émotion. Les amateurs du premier opus apprécieront sans doute le retour de Freyja et la continuité de son histoire, mais les nouveaux venus risquent de se sentir perdus et peu impliqués. Si vous êtes un fan de jeux de plateformes mêlant action et réflexion, AeternoBlade II pourrait vous offrir quelques heures de divertissement, à condition d’accepter ses imperfections techniques et narratives.
Testé par Anthony TAELMAN (Tùni)
"Joueur depuis ma plus tendre enfance, j'ai pris la première claque de ma vie en 1996 avec Resident Evil. Créateur en 2012 de CN Play, et toujours à sa tête, mon expérience de nombreuses années dans le domaine du jeu vidéo est maintenant au service de ma talentueuse équipe."