Selon Jim Ryan, le Xbox Game Pass n’est pas un concurrent de PlayStation

D’après un article d’insider gaming, Jim Ryan aurait déclaré lors d’une séance de question réponse, avec ses employés durant ce mois de décembre, que le Xbox Game Pass n'était pas un concurrent de PlayStation en ces termes :

" Lorsque nous considérons le Game Pass, il semble diminuer [le nombre d'abonnés]. Nous avons vendu plus de PS5 en deux ans qu’ils n’ont rassemblé d’abonnés depuis 6-7 ans."
Ryan aurait poursuivi : "Nous sommes juste en dessous de 50 millions d’abonnés et ils sont dans les 20, mais il y a encore du travail à faire pour augmenter ce nombre ".

Une annonce étonnante

Il faut tout d’abord préciser que la source à l’origine de la fuite souhaite rester anonyme, ne pouvant pas s’exprimer publiquement sur le sujet.

Cela étant dit, cette déclaration est vraiment surprenante, Sony ayant argumenté à plusieurs reprises contre le rachat d'Activision-Blizzard-King, en expliquant que s’il était validé, celui-ci serait mauvais pour l’industrie et les joueurs. Le service de Microsoft pouvant devenir trop important en ne laissant plus aucune chance aux futurs acteurs souhaitant venir sur le marché du Cloud, tout en provoquant une fuite massive de ses clients vers son concurrent à cause de la disponibilité de licences majeur dans un service d’abonnement à bas prix. Par ailleurs, Microsoft a proposé un contrat de 10 ans avec Nintendo Steam et Sony pour apaiser les esprits et montrer leur bonne volonté à laisser la licence Call of Duty sur toutes les plateformes. Mais en lisant les propos de Jim Ryan Xbox aurait-il proposé un tel contrat ?

Ces simples phrases pourraient aussi mettre à mal les argumentaires de la FTC et la CMA, les deux organismes de protection des consommateurs, qui avaient repris en partie les inquiétudes de Sony sur ces deux points, pour approfondir l’enquête et d'autant plus pour le premier, qui essaie de bloquer ce rachat en emmenant le dossier devant son tribunal administratif, en reposant son procès sur le principe que le Xbox Game Pass puisse nuire à PlayStation. En effet, s’exprimer publiquement sur la dangerosité d’un tel accord pour ensuite, en interne, expliquer que le Xbox Game Pass n’est pas un concurrent, n’est pas vraiment cohérent. Pire, cela revient à appuyer l'argumentaire de Microsoft. S’agirait-il alors d’un souci de temporalité ? Jim Ryan, estimerait-il que le service d'abonnement d'Xbox n’est pas assez imposant pour être pris au sérieux, mais qu'il le sera avec Activision-Blizzard-King dans son catalogue ? De plus, aurait-il délibérément menti à ses employés sur le nombre réel d’abonnés Game Pass ? Lors du dernier communiqué officiel de Xbox, on dénombrait 25 millions d'abonnés et 29 millions selon un document fournis par Sony aux régulateurs dernièrement. Et quand est il de la durée exprimée 6-7 ans alors que le Xbox Game Pass n'est vieux que de 5 années, là aussi est-ce une manœuvre pour minimiser l'impact du service auprès de ses auditeurs en expliquant que la progression n'est pas aussi fulgurante qu'expliquée partout ? Jim Ryan connaît forcément cette donnée. Autre point tout aussi surprenant et qui laisse dubitatif, c'est cette comparaison entre les ventes de consoles et le nombre d'abonnés à un service. N'aurait-il été pas été plus judicieux de comparer le PlayStation Plus Extra et le Xbox Game Pass ? Que déduire de ces déclarations à part peut être une volonté de diminuer le concurrent avec de faux chiffres ? Méthode Coué ou mensonge éhonté afin de rassurer ses employés, ça ne sera pas là première fois que Jim Ryan tient un discours plus que douteux. Pour le moment, PlayStation n'a pas souhaité s'exprimer sur ces déclarations.

Une belle passe

Il est certain que Microsoft pourrait reprendre à terme ces propos devant les différents organismes, afin de prouver que le rachat ne serait pas aussi impactant pour PlayStation. Et quand est-il aussi des clauses "anti Game Pass" et d'exclusion de Xbox divulguées il y a peu, si le service de Microsoft n'est pas un concurrent. S’agit-il d’une mauvaise communication de Jim Ryan, une mauvaise compréhension de la source ou encore un employé sortant le discours de son contexte ? Quoi qu’il en soit, cela ne restera pas sans conséquence dans ce nouvel épisode de Sony VS Microsoft.