La position dominante de Sony au Japon remise en cause par le Congrès Américain
Onze membres du congrès américain s’interrogent sur la politique commerciale de Sony sur l’archipel nippon sur le marché des consoles haut de gammes. Serait-ce les premiers retour de flammes pour Sony, principal détracteur au rachat d’Activision-Blizzard ?
Les tactiques anticoncurrentielles de Sony méritent d'être discutées
Washington s'en mêle
Dans le cadre des accords bilatéraux entre les Etats-Unis et le Japon, des représentants du congrès ont demandé à la représentante américaine au commerce Katherine Tai et à la secrétaire au Commerce Gina Raimondo d'entamer une action par le biais de plusieurs lettres publiques. «Aujourd'hui, nous écrivons pour attirer votre attention sur le marché japonais déséquilibré du jeu vidéo, qui, selon nous, pourrait être le résultat d'une pratique commerciale discriminatoire qui pourrait violer l'esprit de l'accord commercial numérique entre les États-Unis et le Japon». Une des lettres est signée par 4 représentants républicains à la Chambre et une autre par 6 représentants démocrates de l'État de Washington où se trouve le siège de Microsoft. En ce qui concerne le marché japonais, les républicains pensent que les 98% de part de marché sur les consoles premium (Xbox Series et PS5) s’expliquent par des accords passés par Sony avec les éditeurs tiers sur l’archipel nippon. ce qui «pourraient violer les lois antitrust du Japon». Ce qui est notamment visé c’est l’absence des versions Xbox des jeux à succès sur le marché de l’empire du Soleil-Levant et notamment certaines exclusivités tel que Final Fantasy XVI de Square Enix ou encore Silent Hill 2 de Konami. En effet, en vertu de l'accord numérique entre le Japon et les Etats Unis signé en octobre 2019, les deux parties s'étaient engagés à ne pratiquer aucune discrimination sur les produits numériques.
La position du Japon est au centre des attentions
« Le Japon autorise les sociétés de jeux étrangères à vendre sur son marché, mais les sociétés américaines n'ont jamais pris pied. Microsoft a lancé sa Xbox au Japon en 2002 et, malgré 20 ans d'investissement, détient toujours une part de marché négligeable de 2 % du marché des consoles haut de gamme » peut-on lire dans les courriers adressés à la secrétaire américaine au commerce. L’action de l'autorité de régulation japonaise semble être remise en cause par les représentants de la Chambre Américaine : « le gouvernement japonais tolère une série de comportements d'exclusion de la part de leurs entreprises nationales », nous pouvons aisément penser ici à Sony, qui a refusé de répondre aux sollicitations d'Axios, l'organe de presse américain qui a rendu public les lettres des représentants au Congrès. Microsoft par le biais de son porte-parole David Cuddy s’est exprimé :« Les tactiques anticoncurrentielles de Sony méritent d'être discutées, et nous nous félicitons d'une enquête plus approfondie pour garantir des règles du jeu équitables dans l'industrie du jeu vidéo.». Nous pouvons aisément penser au rôle de lobbying de Microsoft auprès des représentants du congrès américain.
Pourquoi cette action ?
Après les négociations devant les autorités européennes, britanniques et américaines, toujours en cours, nous passons dans une nouvelle phase en ce qui concerne le rachat d'Activision-Blizzard-King. En s'opposant farouchement contre ce rachat, notamment en faisant du lobbying auprès des autorités américaines, Sony a fini par attirer l'attention sur ses propres pratiques. C'est ce que l'on appelle l'arroseur arrosé...