Encore des accords de 10 ans pour Microsoft
Le 14 mars, Microsoft Corporation, par les comptes twitter de son PDG, Brad Smith, et de Phil Spencer, le CEO de Microsoft Gaming, a annoncé un accord de 10 ans avec Boosteroid, tout en promettant des accords à venir. La marque de Redmond ne nous a fait pas attendre longtemps : dès le lendemain, elle annonce par le même biais, à savoir Twitter, un accord de 10 ans avec Ubitus.
Les régulateurs traitent en fait ces questions depuis longtemps. Nous aussi. Malgré l'importance de ces questions, nous avons toujours su les gérer
C'est au tour de Boosteroid et d'Ubitus de signer
Ce 14 mars, Microsoft a annoncé un accord de 10 ans avec Boosteroid le plus grand fournisseur indépendant de cloud gaming au monde. Forte de ses 4 millions d’utilisateurs à travers le monde, la société ukrainienne aura ainsi accès au catalogue Xbox PC sur son service. Cet accord, conditionné à l’acquisition finale d’Activision-Blizzard-King, va rendre les jeux Xbox PC, Bethesda et Activision, dont Call of Duty, disponibles à plus de joueurs. Dés le lendemain , Microsoft annonce un nouvel accord toujours de 10 ans avec Ubitus, un autre service de cloud gaming basé à Taiwan et qui est très présent en Asie du sud-est. Cette société est connue notamment par le portage de Control fin 2020 mais surtout par les portages de Resident Evil Village, Resident Evil 2, Resident Evil 3 et Resident Evil 7 : Biohazard, tous ses titres en version Cloud sur la Nintendo Switch.
Microsoft a repris la parole auprès des médias
Brad Smith auprès du Wall Street Journal a déclaré que ces accords démontrent bien la volonté de Xbox de rendre Call of Duty accessible au plus grand nombre. Le PDG de Microsoft répond aux interrogations de la Commission Européenne, de la CMA et de la FTC, qui craignent l’acquisition d’Activision-Blizzard permettant à terme l’exclusivité à l’écosystème Xbox. Étant donné la puissance de la licence Call of Duty , les autorités de régulation s'inquiètent d'une situation anticoncurrentielle de Microsoft sur le marché du jeu vidéo. Dans cette interview, Brad Smith poursuit : « Si le seul argument est que Microsoft va retenir Call of Duty » malgré les accords conclus, « c'est un cas assez difficile à défendre devant un tribunal ». Le PDG, par cette phrase, rappelle que la décision peut aller jusqu’à une cour fédérale aux Etats-Unis, les positions finales des commissions de régulation n'étant que consultatifs.
Un point sur les autorités de régulation
Nous savons que la CMA, le régulateur britannique, semble la plus réticente à l’acquisition de l’éditeur américain, elle aurait même suggéré à Microsoft d'abandonner la licence Call of Duty pour avaliser l’accord. Ce n’est pas l’intention de la marque américaine souhaitant par cet achat, avoir plus de titres disponibles et notamment sur le marché mobile «où nous n'avons pas une forte présence», une allusion de Brad Smith à l’éditeur King. En ce qui concerne la Commission Européenne, le PDG se montre confiant, fort des précédents accords et négociations avec l’autorité de régulation : « Les régulateurs traitent en fait ces questions depuis longtemps. Nous aussi. Malgré l'importance de ces questions, nous avons toujours su les gérer ». Lors de sa conférence de presse, à la suite de son audition le 21 février dernier, il avait déjà annoncé 2 accords de 10 ans. Un accord historique avec Nintendo et un autre avec Nvidia, principal concurrent de Microsoft sur le cloud gaming. Quant à la Federal Trade Commission, le régulateur américain, elle s’était opposée à l’acquisition le 8 décembre dernier, suivie d'une audience préliminaire le 3 janvier. Au centre des débats, entre les différentes parties, c'est toujours la possible exclusivité de Call of Duty.
Négociations entre Microsoft et Sony au point mort
Du propre aveu de Brad Smith, Microsoft n'a toujours pas d'accord formel avec la marque nippone et confirme qu'aucune discussion est en cours entre les deux parties. Sony est le principal opposant à ce rachat, craignant la position dominante que pourrait générer la possession de Call of Duty par son principal concurrent. Dés le début des transactions, la marque américaine a affirmé sa volonté de rendre disponible la licence d'Activision, partout où c'est possible, en prenant comme exemple Minecraft. Lors de sa conférence de presse du 21 février dernier après son audition auprès de la Commission Européenne, Brad Smith affirmait toujours attendre Sony autour du table. A ce jour, aucune réponse n'est parvenue de la part de la marque nippone.
Microsoft avance ses pions sur l'échiquier
Après le 21 février dernier et l'annonce de deux accords, l'un avec Nintendo, un concurrent historique, et l'autre avec Nvidia, son principal concurrent sur le marché du cloud gaming, Microsoft signe un troisième et quatrième accord en quelques semaines. Ces accords de 10 ans sont bien et bel des réponses concrètes aux interrogations des autorités de régulation internationales. Ces dernières redoutent une situation anticoncurrentielle de la marque Xbox, à la fois sur le marché des consoles, mais également sur le cloud gaming, si l'acquisition d'Activision-Blizzard-King est avalisé. Prévues fin avril, les décisions des autorités européennes et britanniques se rapprochent à grands pas et Microsoft avance ses pions. Avec ces différents accords concernant notamment Call of Duty, la menace d'une prochaine exclusivité de cette licence primordiale semble de moins en moins évidente. Une autre question commence à poindre son nez , si Sony continue à refuser un accord de 10 ans et, de fait à s'isoler, ne sera-t-il pas le grand perdant de ce jeu d'échecs ?