Activision Blizzard : PlayStation, entre mauvaise foi et paranoïa
Alors que Microsoft vient de ratifier un accord de 10 ans garantissant l'arrivée de Call of Duty sur Nintendo, NVIDIA et offre les mêmes termes à PlayStation, il semble que la firme Nippone ne semble pas disposée à trouver un accord. Pire, Jim Ryan n'aurait apparemment jamais désiré conclure un deal avec le géant Américain, mais souhaiterait juste saboter cette fusion.
Je ne veux pas d'un nouvel accord Call of Duty. Je veux juste bloquer votre fusion.
PlayStation aux frontières de la paranoïa
C'est dans un document officiel datant du 22 février paraphé par Sony et disponible sur le site du régulateur britannique, que nous avons découvert le nouvel argumentaire du géant Japonais contre le rachat d'Activision Blizzard. Si les précédents arguments de PlayStation furent pour le moins discutable et parfois à la limite de l'hypocrisie, le chapitre 22 du document en question est absolument ahurissant. En effet, malgré les engagements de Microsoft concernant la parité des versions de Call of Duty, Sony explique à la CMA, que la firme de Redmond pourrait "volontairement publier une version PlayStation de Call of Duty où les bugs n'apparaîtraient qu'au niveau final du jeu ou après des mises à jour ultérieures." En d'autres termes, PlayStation prétend qu'à la suite du rachat, Microsoft pourrait saboter la version PlayStation afin d'attirer plus de clients chez eux.
Une projection pour la moins surprenante n'étant étayée par aucun élément ou exemple. Au contraire, Minecraft ou encore Skyrim viennent contredire en tout point cette allégation. Au delà du caractère pour le moins surprenant de ce "procès d'intention", et surtout sans aucun élément concret pouvant motiver cette accusation, on peut légitimement se demander si Sony n'aurait pas déjà appliqué ce genre de pratique. Malheureusement, à moins d'avoir un procès en bonne et due forme, il y a peu de chance pour que l'on ait plus d'informations sur le sujet.
L'un des seuls éléments véritablement sensé de ce document est probablement le passage dans lequel Sony reconnaît finalement que Microsoft n'a commis aucune violation d'engagement concernant l'acquisition de ZeniMax. Cela devrait clore définitivement ce chapitre du côté de la CMA et de la FTC qui avaient suggéré le contraire avant d'être rappelé à l'ordre par la Commission européenne.
Jim Ryan révèle son vrai visage... à huis clos
Alors que l'on pensait avoir atteint le summum en termes de déclaration improbable, il semblerait que Jim Ryan ait encore prouvé qu'il disposait de quelques réserves en stock. En effet, selon Lulu Cheng Meservey, cadre d'Activision, le CEO de PlayStation aurait déclaré le 21 février, je cite : "Je ne veux pas d'un nouvel accord Call of Duty. Je veux juste bloquer votre fusion." Ces propos auraient été prononcés lors d'une réunion à huis clos avec la Commission européenne. Cette déclaration aussi choquante, que dommageable pour l'image de Sony semble finalement plutôt cohérente. En effet, au vu du refus de Sony de signer l'accord de 10 ans, on peut se demander ce que recherche réellement le géant Japonais. Un deal de cette ampleur est bien plus généreux que ce qu'Activision aurait pu proposer à PlayStation. On apprend aussi que Microsoft a offert la possibilité de sortir le prochain Call of Duty sur le PlayStation Plus, et cela, le même jour que sur le Xbox Game Pass. Sony a déclaré avoir refusé, car la somme demandée était trop importante.
Un rachat en bonne voie malgré tout
Les propositions plus que généreuses de Microsoft ne manqueront pas de contraster fortement avec les refus de Sony et autres clause "anti Game pass". Si le rachat semble être en bonne voie, la question des relations entre Sony et Microsoft après la validation ou le refus de la fusion reste incertaine. Si certains se persuadent que rien ne changera tant la manne financière que représente Sony est importante, il paraît tout de même illusoires de penser que tout ces coups bas et ses véritables tentatives de sabotage n'aient pas de conséquences. Une chose est sur concernant la mansuétude de Microsoft, il y aura un avant deal et un après. Sony aurait tout intérêt à imiter NVIDIA en acceptant tant qu'il est encore temps, ce deal de 10 ans plus qu'avantageux. Pas sûr que Microsoft se montre aussi magnanime une fois la fusion validée et en cas de blocage, Activision pourrait bien faire payer à Sony le prix fort de son sabotage.