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Activision-Blizzard-King, un avis provisoire de la CMA ouvert aux négociations

Maxi Kagemusha par Maxi Kagemusha le 10/02/2023
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Ce mercredi 8 février, l'autorité britannique de la concurrence (CMA), vient d’annoncer un avis provisoire concernant le rachat d’Activision-Blizzard-King par Microsoft. Pour qu’elle puisse donner un avis favorable, la CMA suggère même comme compromis possible : le retrait de la licence Call of Duty de l'accord final. Nous allons essayer de faire le point sur cette situation qui change chaque semaine et qui nous tiens en haleine depuis plus d'un an.

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Nous nous engageons à proposer des solutions efficaces et facilement applicables qui répondent aux préoccupations de la CMA
Microsoft

La CMA propose d'ôter Call of Duty dans le rachat d’Activision-Blizzard mais pas que...

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C’est à la suite de cinq mois d’études approfondies que la CMA a finalement publié ses recommandations provisoires. Elle estime que l’acquisition d’Activision-Blizzard réduirait à terme la concurrence et entraînerait irrémédiablement une hausse des prix et moins d’innovations pour les consommateurs . L’autorité britannique de régulation prévoit une hausse du jeu en streaming et estime que Call of Duty ou Diablo en seraient les fers de lance. Microsoft pourrait ainsi profiter de cet avantage pour rendre ses jeux exclusifs à son offre cloud, le X-cloud par le biais du Xbox Gamepass. La CMA a une position selon laquelle elle serait favorable à l'acquisition qu'avec une cession partielle d’Activision-Blizzard. Une cession partielle pour Microsoft peut se limiter à Call of Duty comme les studios Infinity Ward et Treyach, ou encore renoncer à l’acquisition d’Activision et pour finir acquérir seulement King. Face à ses interrogations, l’autorité britannique indique avoir reçu des engagements de la part de Microsoft et étudier ces propositions. En décembre dernier, Phil Spencer avait déjà annoncé un contrat de 10 ans pour apporter Call of Duty sur Nintendo, accord signé également avec Steam. Ce deal a également été proposé à Sony qui n'y avait pas répondu favorablement.


Les craintes de la CMA

L’acquisition d’Activision-Blizzard-King par Microsoft impactera, selon la CMA, le marché britannique du cloud gaming et également celui de la vente de consoles. La licence phare d’Activision est au centre de toutes les attentions , d'autant plus que le dernier opus à générer plus de 1 milliards de recettes en 10 jours lors de sa sortie. Une des principales craintes de l’autorité britannique, c’est que Microsoft puisse rendre Call of Duty exclusif à son écosystème ou le vendre de manière dégradée sur les autres plateformes. Martin Coleman, expert mandaté par la CMA, craint qu’à terme que les gamers britanniques se retrouvent avec '' des prix plus élevés, moins de choix ou moins d'innovation ''. L'autorité britannique confirme également être en attente de réponses à ses interrogations, prouvant par la même occasion être ouverte à la discussion.


La position de Microsoft

En annonçant ce rachat en janvier 2022, Microsoft, en dépit de la somme exceptionnelle de 70 milliards de dollars, pensait finaliser l’acquisition d’Activision-Blizzard-King pour fin avril 2023. Mais c’était sans compter les réticences des autorités de régulation occidentales (FTC, CMA, CE) et la levée de bouclier de la part de Sony et de la part, de façon plus discrète, de Google et Nvidia. En novembre dernier Jim Ryan, le CEO de Playstation, avait déclaré dans le New York times : '' il est très probable que les options dont disposent les joueurs aujourd’hui disparaîtront si l’accord est conclu ''. Toujours selon le New York Times, Microsoft s’était préparé à cette situation de la part des autorités britanniques mais également européennes, celle-ci faisant part de leurs inquiétudes 2 jours plus tôt, et serait même enclin à faire des concessions pour un accord afin d’appuyer sa requête auprès de la FTC. Microsoft souhaite s’appuyer sur les éventuels avis favorables de la CMA et de la CE auprès de la FTC, soit devant le tribunal administratif ou devant un tribunal fédéral si pas d’accord au préalable.


Qu'en est-il vraiment ?

Le régulateur semble être disposé à recevoir des réponses et des engagements de Microsoft. La firme de Redmond, mais également Sony, le principal plaignant, ont jusqu’au 22 Février pour apporter de nouveaux éléments. La réponse de la marque américaine a été rapide par la voix de Rima Alaily, responsable en droit de la concurrence chez Microsoft : '' Nous nous engageons à proposer des solutions efficaces et facilement applicables qui répondent aux préoccupations de la CMA ''. Tout en rappelant les accords signés avec Nintendo et Steam d’une durée de 10 ans, précisant que Microsoft promet '' 10 ans de parité , sur le contenu, la tarification, les fonctionnalités, la qualité et la jouabilité ''. Activision, de son côté, souhaite aider la CMA à mieux comprendre l’industrie, tout en prônant les bienfaits de la concurrence pour le consommateur. La CMA rendra sa conclusion finale le 26 Avril prochain.

A quand le prochain épisode de cette saga ?

Cet avis provisoire, issue d'une enquête approfondie de plus de 6 mois, ne semble pas être si négatif pour Microsoft qu'au premier abord. Il faut bien préciser que la CMA étudie uniquement les répercussions de ce rachat sur son marché domestique. D'autre part, elle ne fait aucune allusion à King, propriétaire de la licence Candy Crush, ce qui démontre sa focalisation sur le marche des consoles, secteur où Sony domine. Quant à la Commission Européenne, elle doit fournir les conclusions de son enquête le 11 avril prochain, soit 15 jours avant la CMA. Microsoft aura toutefois la possibilité de passer outre les recommandations formulées par les différentes autorités de régulation, mais cela pourrait engendrer des délais et autres complications judiciaires. Nous pouvons également nous interroger de l'avenir des 10.000 employés d'Activision-Blizzard-King si le rachat par Microsoft échoue.

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